bonjour
la francophonie (et les diasporas des autres communautés linguistiques de l'Union Européenne) est-elle/sont-elles une tare plus qu'un bien?
en tout cas, en excluant quasi l'implantation d'une langue européenne commune, une koine, elle intervient gravement sur la construction européenne.
et elle influence considérablement la politique étrangère.
quels sont ses avantages?
quels seraient, en contre-partie, les avantages d'une koine europénne, d'une langue commune, soit langue vivante, soit langue construite (elle fut même décidée un jour au niveau européen! En fait, nous avons depuis plus de 100 ans une langue commune neutre même si cette considération doit être évaluée de nos jours comme ayant été utopique)?
c'est ce que je propose de discuter.
j'ai un exemple linguistique on ne peut plus complexe dans ma propre famille.
cette expérience me permet d'affirmer que des peuples intelligents se permettent le luxe d'avoir une langue commune sur des continents linguistiquement morcelés. le cumul de langues n'est aucunement un problème pour l'être humain normalement développé!
ma nouvelle nièce par alliance a pour langue maternelle le cantonais, mais doit quand même parler suffisamment mandarin. le mandarin n'a pas du tout mis en péril le cantonais, bien qu'il soit la langue la plus répandue au monde, et ait une emprise considérable sur la totalité du monde chinois.
son mari, mon neveu par alliance, lui est apparenté à mon épouse et cousin consanguin de nos enfants, est ainsi, vu cette épouse chinoise, le dernier francophone de sa lignée. et, c'est le pur hasard qu'il soit francophone: ses parents et grands-parents ne sont qu'allemands, ou autrichiens, ou italiens: aucun n'est français ou issu d'un pays d'expression française. mais il appartient aux italiens de la petite ville de Pomezia, dans la proche banlieue de Rome. Tous les vieux habitants de cette ville sont francophones et une importante majorité de leurs descendants! La ville est toute récente: Elle fut construite sur les fameux marais de Rome que Mussolini attribua aux italiens rapatriés de force ayant vécu en France. Ils parlent maintenant leur français à eux, le français de Pomezia. et l'autre grand-père de ce neveu était en occupation en France lors des évènements: le français était leur seule langue commune, pas l'italien, ni l'allemand autrichien. aujourd'hui, ce petit-fils parle le français, langue familiale, l'italien, langue du pays où a grandi, et l'allemand, langue de sa maman. banquier à Londres pendant plus de 5 ans, il a opté pour l'anglais comme langue familiale, et son épouse de Hong-Kong apprend donc aussi le cantonnais à leurs enfants. combien de langues parleront leurs enfants (français, italien, allemand, anglais, cantonais, mandarin; notre français part perdant, car ils ne vivent pas en terre européenne francophone... leur père francophone a abandonné de but en blanc un tel projet, et un tel effort, pour les enfants, comme pour les parents)
dans d'autres familles européennes, c'est l'arabe/darija ou le turc/kurde, par exemple, mais pourrait être aussi le russe/géorgien qui joue le rôle du trouble-fête que nous avons, nous, chez mon neveu, au niveau du mandarin/cantonnais...
et avec les millions de réfugiés que nous aurons à accueillir, quelle misère quand les jeunes filles et jeunes hommes de ces familles prendront époux/épouse dans nos familles à nous!
à la tienne Étienne, garde bon moral!