Combien de violeurs et de violé(e)s sur le Fopo ?
Pour certains, cela n'existe pas. Pour d'autres, c'est un acte indispensable à la formation des jeunes médecins. Depuis que le scandale des touchers vaginaux réalisés sur des patientes endormies a été révélé en février dernier, leur réalité a non seulement été avérée mais on en a appris un peu plus sur l'ampleur du phénomène. Cela concernerait des touchers vaginaux et rectaux, réalisés sur des patients sous anesthésie générale (au bloc opératoire) homme ou femme, dans des CHU (Centre hospitaliers universitaires), mais aussi dans certains établissements privés, comme le souligne un article de Slate. C'est cette pratique en soi qui a provoqué un scandale, mais aussi le fait que ces gestes puissent être réalisés sans le consentement du patient ou de la patiente.
Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, a donc commandé un rapport sur ce sujet à Jean-Pierre Vinel, le président de la Conférence des doyens des facultés de médecine. Rendu public ce mardi 27 octobre, le rapport s'attarde sur les conditions d'apprentissage de l'examen pelvien (vaginal ou rectal) par les étudiants en médecine sur des patient(e)s endormi(e)s. D'après la ministre, ses conclusions sont "très préoccupantes". Il en ressort que lorsque l'examen est pratiqué sous anesthésie générale, le consentement préalable du/de la patient(e) n'est pas systématiquement demandé.
Des chiffres qui parlent d'eux-mêmes
Dans le détail, deux chiffres apparaissent. S'agissant de la formation des étudiants de formation générale en sciences médicales, le consentement n'est demandé que dans 67% des cas. Dans 33% des cas, donc, le toucher vaginal ou rectal est illégal car réalisé sans consentement. Concernant la formation des étudiants pour le diplôme de formation approfondie, le consentement est demandé dans 80% des cas. Un(e) patient(e) sur cinq n'a donc pas consenti.
Réagissant à ces chiffres dans un communiqué, Marisol Touraine a rappelé l'illégalité de ces pratiques et les condamne. La Ministre a également annoncé trois mesures vouées à combattre cette pratique. Une mission d'inspection va tout d'abord être lancée dans les établissements de santé afin d'approfondir les résultats de l'enquête. Une instruction va ensuite être envoyée aux directeurs d'établissements accueillant des étudiants en médecine, "pour leur rappeler leurs obligations légales". Enfin, l'apprentissage par simulation, qui existe déjà dans de nombreux établissements, va être développé.
http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-di ... 7780276070