Voici deux article de la presse locale sur le meeting de Marine Le Pen à Andard.
Yves TRÉCA-DURAND
Courrier de l'Ouest
Le Pen en terre conquise à Andard
La présidente du Front national était à Andard, hier soir, pour défendre devant un millier de supporters la liste emmenée par Pascal Gannat aux prochaines élections régionales, les 6 et 13 décembre.
Hé ben voilà, c’est ça. Elle a raison ». Posée sur sa chaise, la tête qui opine en cadence pour marquer son accord total, cette lointaine cousine de la Lucette « rencontrée » par François Hollande en Lorraine la semaine dernière est au diapason avec son idole. Au pupitre depuis 45 minutes, Marine Le Pen assène des chiffres, ses chiffres (7 millions de chômeurs, 10 millions de pauvres, 1,8 million de demandes de logements sociaux en souffrance) et les relie à la « submersion migratoire » qui affectera bientôt les Pays de la Loire et la France tout entière.
La salle Jeanne-de-Laval, dont les abords sont particulièrement tranquilles, a fait le plein. Un millier de personnes venues majoritairement du Maine-et-Loire. Beaucoup de retraités, quelques très jeunes aussi, tous réagissant avec la même ferveur, les mêmes « hou » scandalisés et le même air entendu à chaque saillie de leur cheffe. Les subventions aux copains, la « capitulation » face aux associations communautaristes, « la gabegie pour tous et les privilèges pour quelques-uns », la « nullité » de la gestion « UMPS », l’épouvantail migratoire que symbolise Calais, toute la panoplie y passe. Sans filtre, succès garanti.
Elle promet « une fessée électorale gigantesque »
Cinq jours avant Nicolas Sarkozy - attendu au même endroit - la présidente du Front national parle moins de la Région des Pays de la Loire que la France, de l’Europe et d’Angela Merkel. Il flotte déjà comme un air de présidentielles sur ces régionales. Pour le local, prière de se référer aux propos tenus par Pascal Gannat et Aymeric Merlaud, respectivement têtes de liste régionale et départementale pour les élections des 6 et 13 décembre prochains.
Le premier, madré et expérimenté (il a été jadis directeur de cabinet de Jean-Marie Le Pen et conseiller régional du Nord-Pas-de-Calais), compense l’extrême jeunesse du second, dont le seul titre de gloire est d’avoir fondé une section FN à Sciences Po Paris. Persuadés d’être au second tour, ils promettent d’œuvrer pour imposer une préférence régionale dans les marchés publics, de refuser l’arrivée de réfugiés, de créer une police régionale des transports pour lutter contre l’insécurité ou encore de provoquer un référendum sur le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, un « petit caprice de Jean-Marc Ayrault à 4 milliards d’euros ».
Le candidat des Républicains Bruno Retailleau, l’ancien souverainiste proche de Philippe de Villiers devenu l’allié « du centre gauche » en prend pour son grade. Le socialiste Christophe Clergeau, « copie chimiquement pure de Jacques Auxiette » et présenté pourtant comme le principal adversaire du FN dans cette campagne est, lui, plutôt épargné. Donné perdant, il intéresse moins. « La véritable alternative, c’est le Front national », clame Pascal Gannat.
Et quand la présidente du FN promet une « fessée électorale gigantesque » à la gauche et à la droite réunies dans un mois, les troupes éclairées par des projecteurs bleu-blanc-rouge scandent le chant de la victoire et l’hymne national, la main sur le cœur.
À la sortie, un grand drapeau tricolore est tendu par deux jeunes militants. Quelques rares billets de 5 et 10 euros y sont jetés. « Lucette », elle, est déjà partie. Certaine de son choix.
Article Ouest France
Marine Le Pen annonce « une fessée électorale »
La présidente du Front national a tenu meeting à Andard, hier soir. En n’épargnant pas « ces candidats de l’UMPS » qui se présentent face à Pascal Gannat, la tête de liste FN.
Reportage
En cette douce soirée d’automne, un petit millier de militants du Front national a pris sagement place dans la salle des fêtes Jeanne-de-Laval à Andard, près d’Angers. Ils sont venus hier soir acclamer, comme une star de rock’n’roll, leur présidente, Marine Le Pen. Entrée triomphante. Avant de grimper sur la scène, elle embrasse le bébé d’une jeune mère. D’entrée, elle rappelle l’épisode de la crèche de Noël interdite en Vendée, « cette chouannerie ».
L’aéroport, « petit caprice de Jean-Marc Ayrault »
La voilà lancée, telle une prédicatrice, dans une vision apocalyptique de ce que sera la Région si elle est gagnée « par l’UMPS ». « La Région sera baptisée Nantes métropole. L’agglomération engloutira l’ensemble des crédits et des emplois au détriment du Maine-et-Loire, de la Sarthe ou de la Mayenne, qui deviendront les grands perdants de cette élection. » La présidente du FN insiste sur l’importance de soutenir les initiatives régionales, comme la Cité de l’objet connecté à Angers, « fleuron de l’innovation tricolore ». Puis rappelle son souhait de voir une police régionale des transports, avant de fustiger le redécoupage territorial et « l’intercommunalité forcée qui enlève aux fonctionnaires tout pouvoir de décision ». L’aéroport de Notre-Damedes-Landes ? « Nous abandonnerons ce petit caprice de Jean-Marc Ayrault. » Sans surprise, la voilà qui attaque sur les migrants, ou plus exactement, selon elle, sur « ces immigrés clandestins venus d’Afrique et du Proche-Orient ». La fille du fondateur du FN reproche à la majorité socialiste d’avoir voté « une subvention de 100 000 € pour les accueillir ». Elle cite l’exemple du Maine-et-Loire où, dit-elle, 500 migrants doivent être accueillis. « Seules 24 communes ont répondu favorablement. Parmi les communes qui ont dit oui, Andard, où nous sommes ce soir, et Angers, et son maire UMP. » Pour elle, il faut une « tolérance zéro » en matière d’accueil. « Car, demain, qu’est-ce qui empêchera 500 000 migrants de venir s’installer à Calais ? Nous n’avons pas les moyens de les entretenir, ici en Pays de la Loire, comme ailleurs en France. » Elle enchaîne sur Pascal Gannat, la tête de liste FN dans la région : « Essayer, c’est l’adopter. C’est un homme d’expérience, droit et juste. Ce n’est pas la même musique en ce qui concerne ses deux adversaires, les deux créatures du système. »
Portrait au vitriol
Marine Le Pen se lance dans un portrait au vitriol des deux favoris aux régionales. « Nous avons Bruno Retailleau, l’archi-favori, contre Christophe Clergeau, l’archi-discret. » Mais, ajoute-t-elle, « les deux sont archi-sortants ! » Et d’enfoncer le clou en parlant de sa principale cible, celle à qui le FN peut aspirer des électeurs : Bruno Retailleau. « Ce caméléon qui change de couleurs selon ses intérets, qui mange dans la main gauche de Sarkozy, l’ami du Qatar. » Marine Le Pen est confiante. « Ils tremblent tous de peur, peur que le Front national fasse ses preuves à la tête d’une Région. » Et dans une immense clameur, elle lève les bras au ciel en annonçant, triomphante : « Dans cette région, mes amis, vous allez leur mettre une fessée électorale gigantesque ! »
Arnaud WAJDZIK et Jean-François MARTIN.