"Ibra fait de la lecture du texte la ligne de son engagement violent : " Je n'ai aucune envie de tuer ni aucune haine pour la France mais je serai contraint de le faire en sortant de prison puisque c'est allah qui le veut !" "
"Paroles de djihadistes incarcérés"
La majorité des djihadistes interrogés placent le Coran et la sunna (paroles du prophète) au cœur de leur engagement radical. « Le Coran est considéré comme un absolu, qu'il convient de lire en entier sans en écarter aucun passage. » Cette défense d'une approche quasi scientifique des textes sacrés les conduit à rejeter en bloc les institutions officielles de l'islam, le wahhabisme saoudien ou le salafisme quiétiste — à qui ils reprochent d'oublier le devoir de résistance contre les ennemis de l'islam.
Dans cette logique, « l'accusation de terrorisme est niée si le militant suit les ordres de la parole de Dieu ». L'utilisation de la violence armée est justifiée à la fois par le texte coranique et comme réaction à une répression du « monde de la mécréance » (Occident, Russie) et du monde chiite (figure de « l'ennemi total »).
Le terrorisme apparaît « comme un geste de défense de la communauté ou comme relevant d'une cause dont la grandeur supporte quelques dégâts collatéraux ». Enfin, « le djihad valorise l'engagement total de l'acteur et le rassure sur la voie suivie » — il est « une preuve de la justesse de sa cause ». Quant à Daech, certains critiquent sa violence débridée — l'un, lecteur de la philosophe Hannah Arendt, compare l'EI au nazisme — quand d'autres dissimulent mal une fascination pour l'organisation djihadiste.
http://www.leparisien.fr/faits-divers/terrorisme-une-enquete-pour-comprendre-la-radicalisation-des-djihadistes-03-09-2017-7231164.php