Ce n'est pas vraiment le rôle néfaste de l'euro mais plutôt du crédit à bas couts.
La politique de l'euro est liée aux crédits à bas coûts. Avant l'euro, les pays du sud avaient des taux d'intérêts qui correspondaient à leur économie.
C'est le fameux tonneau des Danaïdes, mais en soi l'Euro n'y est pour pas grand chose. D'autres pays comme l'Argentine ont connu ce type de situation avec une monnaie nationale. Et en Argentine ce sont encore des choix politiques qui ont mené à la crise.
La crise des Subprime aux USA a été aussi une crise du crédit insolvable résultant de l'obligation à faire financer par des individus peu fortunés des achats immobiliers. Là encore le Dollars n'a pas grand chose à voir.
Je vais faire une réponse à la Zenon : ce n'est pas parce que le cyanure est mortel qu'on peut boire du Destop. Autrement dit, ce n'est pas parce que l'euro est mauvais que tous les autres systèmes sont bons. Vous auriez pu citer aussi le Zimbabwe ou la Corée du Nord, qui ne sont ni dans la zone euro, ni dans l'UE. Pour que la comparaison soit plus pertinente, les souverainistes citent en général comme contre-exemples des pays européens comme la Suisse, les pays scandinaves ou encore le Royaume-Uni.
Comme vous le dites, en Argentine, le problème est national. L'avantage c'est que sa situation touche peu les autres pays. Avec le système supranational euro, la gestion catastrophique de la Grèce touche toute l'UE. Les pays d'Amérique latine n'ont pas été obligés de prêter des dizaines de milliards à l'Argentine.
L'absurdité de l'euro, c'est d'attribuer la même politique monétaire à des pays très différents, voire opposés. Milton Friedman disait à juste titre que ce n'est pas une ZMO (Zone Monétaire Optimale). En effet, à part le fait d'être sur le même continent, tout oppose des pays comme l'Allemagne et la Grèce.
Voici pourquoi l'euro n'est pas adapté à la Grèce :
- Les taux d'intérêts bas l'encouragent à augmenter les dépenses publiques
- Les mécanismes de solidarité (MES-FEFS, FESM, fonds structurels, plans de sauvetages, etc.) l'encouragent à augmenter les dépenses publiques
- L'euro est (et reste) trop fort pour l'économie grecque.
L'euro est adapté à un pays rigoureux avec ses comptes et qui fabrique des produits à haute valeur ajoutée. C'est le cas de l'Allemagne. Ce n'est pas le cas de tous les pays européens, loin de là.
Si je n'ai pas répondu au reste de votre message, c'est parce que je suis d'accord. :)
Bonjour,
Il me semble que la politique des taux d'intérêts est à nuancer. De manière globale ces taux cherchent à être le plus bas possible. Cependant il y a tout de même une modulation de ces taux selon la situation de chaque pays. Ensuite l'argent versé par le FMI ne correspond peut-être pas à ce que la BCE pratique.
L'ennui est que lorsque le FMI commence à s'occuper de vos affaires vous êtes mal loti. Mais bon je ne suis pas pour une politique des taux faibles. L'expérience semble montrer que l'augmentation des crédits accordés ne relance pas l'économie mais permet uniquement aux états de conjurer l'endettement public. L'endettement public n'est pas pourvoyeur de croissance, d'emplois, de marges commerciales. Maintenir ou augmenter des transferts sociaux ne garantit pas une reprise économique.
Paradoxalement c'est lorsque les fondamentaux sont bons que la politique des transferts sociaux améliore la fluidité des activités.
Pour la Grèce l'endettement a principalement permis de distribuer des emplois publics à partir de Papandreou. Peu d'investissements. C'est compréhensible que 18 pays Européens ne soient plus d'accord pour financer ce qui s'appelle de la corruption d'Etat.
Cordialement.