pourquoi ne pas faire les experimentation sur les délinquants dans les prisons ?
La pétition « Stop vivisection » relayée par la Fondation 30 Millions d’Amis a récolté plus d’un million de signatures. Cette initiative a fait l’objet d’une audience publique au Parlement européen. L’occasion pour les associations de protection animale d’exposer leurs arguments
Vous avez été plus d’1,1 million à rejoindre l’initiative citoyenne « Stop Vivisection » largement relayée par la Fondation 30 Millions d’Amis et soutenue par l’association Antidote Europe. Grâce à votre mobilisation, cette initiative citoyenne va permettre de débattre de l’expérimentation animale aux plus hautes instances. En effet, la Commission Européenne a organisé une audience publique au Parlement européen le 11 mai 2015 où elle a invité les associations de protection animale.
A l’issue de ces débats, l’exécutif européen « décidera ensuite », probablement au mois de juin, soit d’agir pour mettre fin à l’expérimentation animale, soit « de ne pas agir du tout » est-il indiqué dans le communiqué de presse de la Commission (04/03/2015). Cette audience publique a permis aux associations de protection animale d’exposer leurs arguments pour faire cesser la vivisection. Pour André Ménache, directeur d’Antidote Europe, « c’est une opportunité d’exposer une argumentation scientifique contre l’expérimentation animale. Notre plus grand défi actuellement, c’est de faire comprendre aux députés et au public que nous possédons déjà la technologie pour remplacer les tests sur animaux ».
Quelles sont les suites possibles ?
L’actuelle directive 2010/63/UE a posé quelques bases notamment la « capacité des animaux à éprouver et exprimer de la douleur, de la souffrance, de l’angoisse et un dommage durable ». Mais aujourd’hui Stop Vivisection espère la mise en place d’une nouvelle directive : « La directive actuelle est déjà dépassée compte tenu des connaissances les plus récentes par rapport aux différences génétiques entre les animaux et les humains. Il faudra donc la remplacer par une directive sans recours aux tests sur animaux en ce qui concerne la santé humaine. » explique André Ménache. En effet, la directive 2010/63/UE affirme que « l’utilisation d’animaux vivants demeure nécessaire pour protéger la santé humaine et animale ainsi que l’environnement ». Une déclaration qui ne tient pas compte des dernières avancées concernant les méthodes alternatives qui peuvent totalement remplacer les tests sur animaux.
Par ailleurs, pour André Ménache, la directive 2010/63/UE « trahit à la fois les animaux et les associations de protection d'animaux. D'un côté, cette directive permet aux chercheurs d'infliger des douleurs "sévères" qui mènent souvent à la mort de l'animal. De l'autre côté, elle dupe le public en instituant des "commissions pour le bien-être de l'animal" alors que ces commissions favorisent l'expérimentation animale aux méthodes substitutives sans animaux ».
La fin de l’expérimentation
La fin de l’expérimentation animale en Europe serait-elle suffisante ? Ce serait déjà un grand pas car on dénombre près de 11,5 millions d’animaux tués dans les laboratoires européens en 2011*. Cependant, il semble que les Etats-Unis dépassent de loin l’Europe en termes d’utilisation d’animaux pour la science : un rapport de l’Assemblée nationale française avançait qu’entre 22 et 25 millions d’animaux par an étaient utilisés rien qu’aux Etats-Unis en 2009. Une législation européenne serait donc très utile mais elle ne signifierait pas pour autant la fin de l’expérimentation animale. Mais espérons que l’engagement de l’Europe devienne un modèle à suivre !