De bonnes idées dans le fil !
1) Le fait religieux est simple à expliquer par une petite parabole que j'ai entendue lors d'un stage professionnel organisé par un psychologue. Je l'ai racontée autrefois, mais UPN avait pris au pied-de-la-lettre ce qui n'était que symbolique !
Sur une île, bien isolée du monde, il y a une petite tribu dotée d'un chef, un roi. Il est puissant. Il a des soldats, un peuple qui le nourrit de son travail, c'est un pacha ! A ses côtés, il y a le sorcier qui lui dit "ô roi tout puissant, tu es ici le chef, mais après ta mort, dans l'au-delà, que t'arrivera-t-il ? Moi, je sais parler à Dieu. Je peux te dire ce que tu dois faire et te protéger !".
Voilà la dualité temporel/spirituel.
2) La peur de l'au-delà de la mort est une question existentielle qui mine la vie des gens.
Je ne suis ni athée ni docteur ès sciences. Je suis simplement déiste mais sans religion, et j'ai vécu dans un milieu scientifique non dénué de religion, pour de nombreux collègues (mariage religieux, baptême des enfants, retraite spirituelle pour quelques uns, enterrements religieux).
Selon moi, toutes les religions sont liberticides et porteuses de conflits sociaux, au nom de leurs différences. Boko Haram, ça vous dit quelque chose ?
Universalité : notre Terre est peuplée de "petites tribus" qui ne se tolèrent pas ! Pour l'imposteur, voir le sorcier, prophète auto-proclamé !
1) Je vais répondre à votre parabole qui est un tissu d'âneries.
a) La croyance est l'origine et non une conclusion. La croyance en l'immortalité de l'âme, fit que les hindous, latins, et grecs, crurent qu'ils devaient subvenir aux besoins de leurs ancêtres après la mort. En échange de libations et de sacrifices, les mânes ou pénates les protégeaient, intercédaient en leur faveur. L'autre moteur du culte était la crainte de la malédiction par un ancêtre.
S'il y a nécessité de culte, il y autel et prêtre. Le chef de famille fut ainsi un prêtre et roi dans sa famille, parce qu'il assurait le culte. Son fils aîné devait lui succéder dans le culte. Son père rejoignant alors les mânes. Le culte domestique est donc culte au père, au grand - père... . Les filles étaient exclus de la possibilité d'assurer le culte, parce qu'elles étaient amenés à quitter une famille pour une autre, par le mariage, c'est à dire à rejoindre un culte.
Le chef de famille est tout à la fois juge, chef de gouvernement, chef d'armée et prêtre.
A l'origine de la famille, il y a le culte des ancêtres. La parenté se fait par l'exercice d'un même culte.
b) Les branches cadettes assistent au culte, mais ne le font pas. C'est ainsi formé après plusieurs générations, les phratries ou curies. Ce sont des regroupement fait autour du même culte, du même foyer = feu comme représentation des dieux. Le chef de la curie est appelé roi, et comme dans la famille, il est prêtre, juge, et chef d'armée.
c) la tribu est regroupement de curies. De la même manière, le chef de la tribu est prêtre et roi ; il est chef d'armée, juge, chef de gouvernement. De la même manière, la tribu s'est formée en fonction de l'exercice d'un culte commun. A la base de la curie comme de la phratrie, on retrouve l'idée d'un ancêtre commun.
d) la cité va se former de la même manière, en témoigne l'énéide. Elle est rassemblement des tribus autour d'un foyer commun. Il était dans le prytanée à Athènes. Les romains avaient aussi leur culte commun ; d'ailleurs l'énéide est l'histoire du sauvetage des dieux de Troie, implanté par une cérémonie religieuse à Lavinium chez les latins, si je me souviens bien.
==> L'essence est toujours le culte de l'ancêtre, du dieu commun. Les athéniens vouaient un culte à Thesée, et Cécrops, comme les romains vouaient un culte à Enée, Romulus... .
Donc il n'y en aucun cas distinction spirituel / temporel. Pour être un peu concret, imaginez vous qu'à chaque acte de la journée, à chaque moment, chez les anciens, il y avait récitation de formules sacrées, et rites. Les plus anciennes religions ne sont pas pour rien faites que de rites.
L'armée qui part en guerre a des augures ou des devins pour étudier les présages. S'ils ne sont pas bons, on ne fait tout simplement pas la guerre.
Je vais en profiter pour éclaircir deux points annexes qui pourront être utiles à chacun d'entre vous :
a) le tirage au sort à Athènes n'est pas le hasard. C'est remettre le sort aux mains des dieux. Ainsi, celui qui devenait archonte... ou autres avaient été choisi par les dieux.
b) la sanction la plus terrible n'était pas la mort, qu'a subi Socrate, mais l'exil. Puisque tout était organisé en fonction du culte, être en exil signifiait ne plus avoir de culte, c'est à dire ne plus avoir de famille, ne plus avoir de droits comme la propriété, ne plus avoir de protection = pas de justice, ne plus avoir rien en propre en fait.
Donc votre histoire de chef de tribu qui joue les imposteurs, c'est du mauvais Pixar ou Walt Disney, pour cette première raison. L'histoire du chef de tribu qui trouve la distinction spirituel / temporel, c'est encore plus mauvais.
La différence entre un chef politique et un chef religieux était simple dans la Grèce Antique. Le chef spirituel et religieux, était un roi : il était juge, chef d'armée, prêtre ; sa fonction la plus importante était celle de prêtre. Le chef que politique qui était juge, chef d'armée et chef de gouvernement était appelé ... un TYRAN.
La distinction tyran = mauvais gouvernement, roi = bon gouvernement, n'est venu que bien après; à l'origine, ce n'était pas du tout cela.
2) Les chinois, hindous, grecs... ne sont pas monothéiste. A l'origine en plus du culte domestique, il y eut le culte des dieux de la nature. Pour qu'il y ait un dieu unique, il faut s'imaginer une seule volonté qui préside à tout. Cela n'est venu que bien après. Chaque composante de la nature était imaginée par ces derniers à l'image de l'homme, avec une volonté, des désirs, mais aussi avec toutes les imperfections humaines; cruauté, soif de vengeance... . Les dieux antiques sont tout sauf une idée de la perfection.
Pour cette seconde raison, monsieur petit roi de tribu n'a jamais imaginé vivre sous un dieu unique. C'est pour cela que j'ai parlé de "fait religieux", ce qui englobe tout même les croyances les plus anciennes. L'idée de base, est qu'il existe autre chose que l"homme.
3) Ce n'est pas la peur de la mort, qui est à la base de la croyance en l'immortalité de l'âme, c'est la question : que vient - il après la mort. il faut avoir peur de ce qui se passe après la mort, pour avoir peur de la mort. Lorsqu'elle n'est justement que passage, elle est bien moins terrible. Ce sont les athées qui ont une peur panique de mourir, pas ceux qui croient en l'immortalité de l'âme.
Au mieux, être sage, comme le disait Socrate, c'est de ne pas avoir peur de la mort, puisqu'on ne sait ce qu'il y a après. C'est la position que pourrait adopter les athées.
4) Pour le reste, votre post ne mérite aucune réponse, pour la simple raison qu'il ne s'agit que de préjugés grossiers. C'est la croissance du pouvoir qui est liberticide, pas la religion. Justement, la religion est une limite au pouvoir, puisqu'on ne peut faire ce qui déplait à Dieu ou aux dieux. Il y a une limite réelle à la volonté du souverain.
Actuellement, au nom d'une volonté générale fantasmée, les politiques peuvent tout nous imposer. Or la volonté qui compte, est celle de celui qui détient le pouvoir, et non celle de ceux qui sont sensés le limiter.
Il faut lire, du Pouvoir de Bertrand de Jouvenel pour comprendre cela. Votre seule liberté politique actuelle est de voter une fois tous les deux ans, après avoir été embrigadé pendant six mois.
En ce qui concerne, l'économie, c'est encore pire. L'Etat contrôle a peu près tout par le diktat du diplôme.
PS : il fallait bien que je me donne la peine de répondre un peu plus longuement au moins une fois ; dans le cas contraire, on aurait pu me prendre pour un âne du niveau de frelon.