http://www.france24.com/fr/20150111-attentat-suicide-neuf-morts-tripoli-liban-front-al-nosra-al-qaida-syrie-securite/
Dernière modification : 11/01/2015
Un attentat-suicide samedi contre un café de Tripoli, dans le nord du Liban, a fait au moins neuf morts et une trentaine de blessés. L'attaque a été revendiquée par le Front al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, sur son compte Twitter.
Deux attentats-suicide ont tué neuf personnes et blessé 37 autres samedi 10 janvier dans le quartier à majorité alaouite de Jabal Mohsen à Tripoli, faisant craindre une nouvelle flambée de violence dans la grande ville du nord du Liban, voisine de la Syrie.
L'attentat a été revendiqué par les islamistes du Front al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, sur son compte Twitter. Cette attaque a suscité l'indignation au sein de la classe politique, qui a exprimé sa solidarité avec les habitants du quartier visé et appelé à l'"unité nationale".
Selon l'armée, qui s’est exprimée dans un communiqué, "autour de 19H30 (17H30 GMT), un kamikaze a attaqué un café à Jabal Mohsen, faisant plusieurs morts et blessés parmi les civils". Une source des services de sécurité a précisé que l'attaque avait eu lieu dans le café Al-Achkar. Ensuite "un second kamikaze est arrivé et s'est également fait exploser", selon cette source.
Suite à l’attentat, un couvre-feu a été imposé jusqu'à 07h00 dimanche matin (05h00 GMT) dans le quartier et l'armée a bouclé le secteur autour du café attaqué.
Une source des services de sécurité a indiqué que le kamikaze serait un jeune du quartier Mankoubine à majorité sunnite et que l'armée avait investi son domicile et arrêté son père.
Accrochages réguliers entre sunnites et alaouites
Tripoli a été entre mai 2007 et le printemps 2014 le théâtre de heurts réguliers et meurtriers entre sunnites du quartier de Bab el-Tebbaneh et alaouites de Jabal Mohsen, qui se sont intensifiés avec le conflit en Syrie voisine, les sunnites soutenant la rébellion syrienne et les alaouites partisans du régime de Bachar al-Assad.
Depuis octobre, l'armée libanaise s'est déployée en force à Tripoli, deuxième ville du pays, arrêtant des centaines de personnes pour tenter de ramener le calme.
Les attaques de samedi font craindre une nouvelle explosion de violence dans la ville, le Premier ministre Tammam Salam dénonçant un "crime qui ne va pas entamer la volonté de l'État de faire face au terrorisme et aux terroristes". Le Hezbollah chiite, allié du régime Assad, a lui accusé les groupes extrémistes sunnites de terrorisme.
Le Liban, qui a été sous la tutelle syrienne pendant une trentaine d'années, est profondément divisé entre alaouites et chiites du Hezbollah partisans du président Assad, et sunnites qui penchent du côté de l'opposition.
Avec AFP et Reuters
Première publication : 11/01/2015