LES FAIBLESSES DE LA FRANCE
Une mortalité périnatale très élevée. Avec 13,9 morts fœtales et néonatales précoces pour 1 000 naissances (2009). La France est le pays de l’UE qui enregistre le taux de mortalité périnatale le plus élevé. Le taux de mortinatalité (rapport du nombre d'enfants nés sans vie / l'ensemble des nés vivants et nés sans vie) est extrêmement élevé. La politique active de dépistage des anomalies congénitales et la pratique d’interruptions médicales de grossesse relativement tardives expliquent la majeure partie de l’excès. Cela dit, attention, la France est actuellement dans l’impossibilité de répondre aux exigences statistiques européennes sur ce sujet du fait d’un changement de la réglementation concernant l’enregistrement des mort-nés, ce qui introduit une incertitude dans l’appréciation de ce mauvais taux. Une clarification est nécessaire et urgente.
Une mortalité prématurée élevée. L’ensemble des décès survenant avant l’âge de 65 ans qui définit la mortalité prématurée est élevé en France, surtout pour les hommes. Globalement, la surmortalité des hommes par rapport aux femmes est particulièrement élevée en France.
Tabac, alcool et drogues. Seuls l’Estonie, la République Tchèque et l’Irlande consomment plus de tabac, d’alcool et de drogues que la France qui se situe donc en 4ème position de ce classement des mauvais élèves. La mortalité liée à l’alcool est supérieure, en France, à la moyenne européenne. Et les hommes sont 2,9 fois plus concernés alors que ce rapport est de 2 à 3 en Europe. Le tabagisme des hommes s’est stabilisé à un niveau élevé depuis 2005. Celui des femmes (fumeuses quotidiennes) augmente, contrairement aux autres pays européens qui disposent des statistiques sur le sujet. Pire, ce sont les femmes enceintes françaises qui fument le plus à la fin de leur grossesse. Quant au cannabis, la France est en mauvaise posture et à un degré moindre pour la cocaïne aussi. Mais le taux de mortalité directement liée à l’usage de drogue est l’un des moins élevé.
Le Suicide, fléau national. Pour les hommes : la France a le 7ème taux de décès par suicide le plus fort, 2,5 fois plus élevé qu’au Royaume Uni et proche de celui de la Finlande et de l’Autriche. Les femmes ne sont pas mieux loties avec la 5ème moins bonne place. En Europe, le suicide est la cause de décès pour laquelle l’écart entre hommes et femmes est plus élevé avec un facteur quatre. Mais, ici, le France n’est pas, et de loin, la plus sexiste avec certes un taux élevé (3,2) mais l’un des plus faibles d’Europe.
Une fréquence élevée des cancers. La France a un taux d’incidence des cancers de 361 pour 100 000 chez les hommes (308 en moyenne en Europe) et de 255 (moyenne à 233) chez les femmes relativement élevé. Mais attention ceci, soulignent les auteurs, peut être du certes à des faiblesses en terme de prévention mais aussi une politique de dépistage particulièrement efficace.
Dépenses de santé et efficience. La France dépense beaucoup pour sa santé avec des résultats qui ne sont pas à la hauteur de ces investissements, a-t-on coutume de dire. Le HCSP relativise cette position. Certes la part du PIB allouée à la Santé en France est élevée, proche toutefois de celle de l’Allemagne, de l’Autriche et de la Belgique, mais un autre classement stigmatise moins la France. Les dépenses de santé par habitant, exprimées en parité de pouvoir d’achat, situent la France en 6ème position (3172 € en 2008) après le Luxembourg (3703 €), les Pays Bas, l’Autriche, l’Irlande, et l’Allemagne.