C’est comme un zona. ? On sait qu’il est là, quand il est visible sur la peau, mais il disparait avant qu’on puisse le traiter. Tout le monde en parle, les policiers d’abord. La source c’est toujours le ministère de l’intérieur. Rien d’étonnant que « l’insécurité » est mise en avant. Les exactions des migrants, les souffrances des populations, plaintes des routiers et « faites quelque chose » termine les discours. Le camp de Sangatte fut ouvert en septembre 1999, sous L. Jospin. Un hangar de 200 lits – on pensait à 800 - était censé de prouver que la prétention française –« Patrie des Droit de l’homme » était justifiée. Déjà en l’an 200O on estime à 13.000 le nombre des réfugiés qui sont passé par là. Deux ans plus tard N. Sarkozy (ministre de l’intérieur) ferma le camp !
Les mouvements migratoires existent depuis le début de l’humanité. D’abord par nécessité de diversification des terrains de chasse et de cueillette, puis avec sédentarisation, de trouver les terres cultivables. L’apparition d’Homo Sapiens il y a environ 100 mille années ajouta une autre dimension au sens de ces mouvements : pousser par l’irrésistible envie de savoir, l’exploitation des possibilités inhérentes à sa morphologie : seul l’Homo Sapiens possède par exemple, les structures du langage qui mettent en route les zones du cerveau qui participent à l’apparition et à l’existence de la conscience. L’Homme se met à bouger car le mouvement est une condition de structuration et de construction de soi ! Les tribus se constituent en ethnies ou populations, qui par invasion, les conquêtes territoriales assurent leur pérennité. L’expansion peut prendre plusieurs formes. L’empire Romain apporte l’administration, les systèmes « prêts à fonctionner », de même l’empire Moghole d’Asie centrale : une religion (le soufisme) l’architecture (le Taj Mahal). D’autres se contentent de conquérir. Les Tatars venaient tous les ans pour lever les impôts. Les Huns passaient et pillaient, les tribus Germains entrés, extenués dans l’armée Romaine stationnaient en Gaule, les Bulgares se mélangeaient avec la population Slave en laissant seulement leur nom ! De tous les temps les peuples se déplaçaient, parfois forcés ou obligés de partir pour survivre. Dès le début du XXe siècle, les déplacements forcés de population se multiplient (Grecs, Turcs et Bulgares à la suite des guerres balkaniques de 1912-1913, Polonais, Baltes, Hongrois, Allemands, Arméniens surtout – on estime leur nombre à 600 000 – après le premier conflit mondial, enfin – 1 million de Russes– chassé par la révolution). La communauté internationale s'organise autour de la Société des Nations. Celle-ci créé en 1921 un Commissariat aux réfugiés, confié au Norvégien Fridtjof Nansen, explorateur célèbre, mais aussi organisateur du rapatriement d'un demi-million de prisonniers allemands et autrichiens et d'une opération de secours à la population russe. »
Les déplacements des populations accompagnent l’histoire de l’humanité. Déplacements volontaires ou quasi ou déplacements forcés. Souvent religieux (édit de Nantes, liquidation de l’église Uniate d’Ukraine, Huguenots…) ou raciaux. … La Traite des Noires est le moment le plus humiliant de l’évolution de l’humanité. Le moment dont le jugement ne peut pas se contenter des argumentations scientifiques ni économiques mais exige la présence d’argumentations morales, éthiques et philosophiques …. Le XXème siècle voit l’apparition d’une violence inouïe. Impérialisme, Nazisme, Stalinisme. Hausse sans précèdent des peuples déracinés mais aussi une naissance d’espoir de changement avec deux symboles : HCR et Fridtjof Nansen. Le Haut-Commissariat aux Refugiés, appelé aussi la convention de Genève est créé le 28 Juillet 1951, faisant suite aux « arrangements » Nanséen de 1926 entre la Russie et l’Arménie, 1928 Assyro-Chaldéen, le statut du refugié et le traitement qui lui est applicable, élaboré avec O.I.R (Organisation Internationale des Refugiés) ainsi que le passeport de « Refugié et apatride » qui permet aux réfugiés de voyager à travers le monde. Sont également définit les quatre conditions « d’éligibilité » de réfugié politique : être ou risquer d’être persécuté, traverser la frontière, se retrouver dans un pays étranger, ne pas pouvoir retourner dans le sien. Ces conditions ou plutôt leur manque créent, parfois, des situations ubuesques si elles n’étaient pas dramatiques. Les cas des « boat peoples » : plusieurs navires battant pavillons de divers pays entourent un bateau qui coule, sans s’approcher, simplement à cause du principe qui veut que c’est soit le premier pays ou un refugié pose ses pieds, qui doit lui assurer le droit d’asile donc le travail, les papiers etc. Un autre exemple ; les réfugiés Palestiniens. N’ayant pas d’état ils ne peuvent pas se prévaloir de traverser une frontière…retourner dans le sien…HCR ne peut que leur fournir une aide matérielle, sans structure juridique, sans statut ! Pourquoi Calais ou la côte française ? La proximité géographique – Angleterre est à 40 ou 50 km. Proximité linguistique ; la plupart des refugiés parle anglais. Socio-politique, le Proche Orient était traditionnellement une zone d’influence britannique, le racisme anglais (car il existe) n’était pas ethnique mais social ou catégoriel. Les classes aisées éduquaient leurs enfants dans les universités anglaises. Tradition démocratique anglaise, décolonisation par Commonwealth autant d’aimants qui rendent le Royaume Unie attirant pour des migrants. La première solution et la plus difficile serait de créer d’autres pôles d’attraction, qui changeraient les flux migratoires. La situation climatique et environnementale actuelle exige la construction d’une industrie de protection de la terre. Mise en route de projets gigantesques pouvant influer sur les écosystèmes : La « ceinture verte » de l’océan Indien à l’Atlantique, la transamazonienne, les changements politiques au Proche Orient d’abord, sociaux en Europe, qui demandent, en amont, la maitrise de financements d’investissements donc d’abandon du profit comme le but d’action économique, remplacé par l’intérêt général. Une redéfinition de la notion de développement, des besoins croissants de la société et prise en compte des aspirations de toute l’humanité ! C’est au XXI siècles que la question est devenue brulante. C’est là que la notion de « refugié » subit des approches différentes, parfois même contradictoires : juridique, politique ou humaniste, historique. Sans oublier les positions des états : accueil et protection des étrangers ou la sécurité de nationaux. Contrôle et mis en surveillance, enfin la politique de migration, quotas. L’influence de l’opinion publique et des mentalités : xénophobie, racisme, préférence nationale ou altruisme, solidarité. Les approches qui déterminent les positions et l’action des autorités publiques ! Le gouvernement français a annoncé que la Grande Bretagne participera à la recherche de la solution du problème des migrants de Sangatte. Elle a déjà versée plusieurs millions d’Euros. En France on parle d’une solution globale de migration. Construire des camps, des maisons, des emplois, faire disparaitre le chômage ? - a-t-on d’autre choix ? Evidement - Renforcer la sécurité, mettre des barbelés, encore mieux, bâtir un mur de la frontière Belge jusqu’à Nantes. Qu’ils traversent l’Atlantique à la nage. On a le droit de nager, ils n’ont qu’à le faire ! Par ailleurs on veut une reconstruction, une nouvelle construction de l’Union des Etats Européens. Pourtant l’art. 1er de traité de Rome, acte fondateur de l’Union dit, qu’il faut « …établir les fondements sans cesse étroits entre les peuples européens… » La différence est de taille. Union des Etats ça veut dire concurrence avec les états étrangers. Par contre dans l’Union Européenne des Peuples il n y a pas d’étrangers ! Il y a que le peuple européen. … alors efforçons nous à nous unifier, changeons les institutions. Ne cherchons pas une solution globale mais cherchons globalement la solution qui résoudra le problème de migration, de la pauvreté et de liberté de tous et de chacun. Que tout le monde s’y mette alors on verra ! Une légende Africaine raconta qu’un jour la forêt s’enflamma. Tous les oiseaux sont partis, les gros, les grands. Sauf un petit colibri qui continua aller et venir avec une goutte d’eau dans son bec. Les oiseaux se tournèrent vers lui, agacés « tu ne crois pas que ta goutte d’eau éteindra les flammes – Non je ne crois pas - répondit-il - mais je fais ma part ! Le feuilleton de Sangatte continue, les prochains mois nous diront (car le problème est urgent) si la solution « sécuritaire » du gouvernement français est la bonne, en attendant discutons au moins, parlons-en et agissons. Que chacun fasse sa part
Joseph Przybylo . Président d’Ass.Chretien de France