Même si la comparaison à ses limites, on peut comparer ce qu’ont fait l’Argentine et la Grèce face à leur fardeau de la dette.

Evidemment l’Argentine à l’avantage par rapport à la Grèce d’avoir les mains libres pour jouer sur sa dette.

Je ne sais pas si quelques-uns d’entre vous ont suivi ce qu’a fait l’Argentine.

Pour résumer, en 2001 fait un défaut de paiement, face à une dette de 100 milliards de dollars, l’Argentine propose un plan à prendre ou à laisser à ses créanciers : l’échange de leurs obligations contre des bons d’une valeur à peu près 70% inférieure au pire.

Le plan est accepté par la grande majorité des créanciers jusqu’à l’affaire des fonds vautours (j'y reviendrais)

Mais cela fonctionne, l’Argentine connaît une amélioration de son économie (grâce à sa dévaluation) et réduit sa pauvreté (même si elle est très importante).

Pour la Grèce, la variable d’ajustement ne fut pas la monnaie ni la dette …. mais les gens. L’économie porta sur la santé, le service public, aide sociale, l’éducation, etc. Tous les indicateurs de développement humain (criminalité, mortalité, maladie, pauvreté etc) ont augmenté.

Question subsidiaire : en quoi l’impératif de régler une dette est plus moral que la nécessité de sauvegarder un niveau de vie décent pour son peuple ?

Il ne faut pas voir une dette comme une somme due entre copains, une question d’honneur. Non, Je parle d’un produit financier dont les bénéficiaires sont quasiment gagnants dans tous les cas, et qui eux n’ont aucun scrupules à spéculer contre les états.

Ce n'est pas une question de moralité, mais de rapport de forces.

Comment s'appelle déjà le prédateurs financier qui grâce à ses fonds vautour veut mettre l'Argentine sur la paille ?

Pour la Grèce, la variable d’ajustement ne fut pas la monnaie ni la dette …. mais les gens. L’économie porta sur la santé, le service public, aide sociale, l’éducation, etc. Tous les indicateurs de développement humain (criminalité, mortalité, maladie, pauvreté etc) ont augmenté.

La marge de manoeuvre argentine, que n'a pas connu la Grèce sur le plan de la monnaie, est-elle du au fait que la première maitrise librement sa banque centrale et a sa monnaie nationale, et la deuxième non ? Que la réponse soit oui ou non, merci de bien vouloir développer ton raisonnement. (Ma question est orientée je ne le cache pas).

100 milliards de dettes ? c'est rien .... c'est combien en % de leur PIB ?

en France on en est à de 2.000 milliards ....

Oui Rand, tout à fait, l’Argentine a cette liberté, sa banque centrale, sa monnaie dont elle a le contrôle. Mais cela entraîne aussi d’autres contraintes que ne peut pas connaître la Grèce. Par exemple, l’un des fonds possédant de la dette argentine (Elliott Mangement Corporation) a tenté de faire saisir un navire argentin au Ghana en échange d’un remboursement partiel. C’est légal et les créanciers peuvent y recourir même si le fond a au final été débouté de sa demande (mais ces inconvénients sont mineurs en comparaison de la situation grecque).

Scottie, c’est en fait plusieurs fonds qui s’attaquent à l’Argentine. Ils ont procédé de la façon suivante. Après la renégociation de la dette argentine, la majorité des créanciers a accepté le nouvel arrangement et l’Argentine s’est mise à rembourser sa dette régulièrement.

Sauf que des fonds (NML Capital, Elliott etc, voir le très bon article sur le monde diplomatique) qui ne possédaient pas de dette à l’origine ont décidé d’acheter des bons sur lesquels l’Argentine faisait défaut. Ils ont payé 20cts au dollar et ont ensuite poursuivi Buenos Aires en justice pour se faire rembourser l’intégralité de la dette (soit un gain de 1600%). Ils méritent vraiment le terme de vautours.

A la surprise de tout le monde, la cour Argentine a donné raison à ces vautours. On voit dans la presse dire que l’Argentine fait à nouveau défaut, ce n’est pas du tout vrai, l’Argentine a les moyens de payer. La décision de justice rend la dette des fonds vautours prioritaires. Cela veut dire que les plus de 90% de créanciers qui avaient accepté le plan de restructuration ne peuvent plus recevoir les remboursements argentins.

Ce sont les vautours qui passent en priorité, les fonds sont bloqués.

Il y a naturellement des soupçons de corruption ou de lobbying.

L'Argentin à un PIB de plus de 400 milliards d'euros, donc ça leur fait si les 100 milliards sont juste moins de 25% de dette publique, c'est très peu. Mais le problème n'est pas le taux d'endettement dans ce cas là, mais le taux auquel ils remboursent la dette. On sait que si les taux dépassent 7%, c'est difficile, au delà de 10% le pays changent structurellement leur budget et au delà de 15% c'est la modèle du pays qui est entaché.

7 jours plus tard

Même si la comparaison à ses limites, on peut comparer ce qu’ont fait l’Argentine et la Grèce face à leur fardeau de la dette.

Evidemment l’Argentine à l’avantage par rapport à la Grèce d’avoir les mains libres pour jouer sur sa dette.

Je ne sais pas si quelques-uns d’entre vous ont suivi ce qu’a fait l’Argentine.

Pour résumer, en 2001 fait un défaut de paiement, face à une dette de 100 milliards de dollars, l’Argentine propose un plan à prendre ou à laisser à ses créanciers : l’échange de leurs obligations contre des bons d’une valeur à peu près 70% inférieure au pire.

Le plan est accepté par la grande majorité des créanciers jusqu’à l’affaire des fonds vautours (j'y reviendrais)

Mais cela fonctionne, l’Argentine connaît une amélioration de son économie (grâce à sa dévaluation) et réduit sa pauvreté (même si elle est très importante).

Pour la Grèce, la variable d’ajustement ne fut pas la monnaie ni la dette …. mais les gens. L’économie porta sur la santé, le service public, aide sociale, l’éducation, etc. Tous les indicateurs de développement humain (criminalité, mortalité, maladie, pauvreté etc) ont augmenté.

Question subsidiaire : en quoi l’impératif de régler une dette est plus moral que la nécessité de sauvegarder un niveau de vie décent pour son peuple ?

Il ne faut pas voir une dette comme une somme due entre copains, une question d’honneur. Non, Je parle d’un produit financier dont les bénéficiaires sont quasiment gagnants dans tous les cas, et qui eux n’ont aucun scrupules à spéculer contre les états.

Avec le recul et en examinant la situation actuelle, mieux vaut être grec!

Les reculs de l'Argentine au niveau des indicateurs de développement ont été bioen plus forts qu'en Grèce!

L'Argentin à un PIB de plus de 400 milliards d'euros, donc ça leur fait si les 100 milliards sont juste moins de 25% de dette publique, c'est très peu. Mais le problème n'est pas le taux d'endettement dans ce cas là, mais le taux auquel ils remboursent la dette. On sait que si les taux dépassent 7%, c'est difficile, au delà de 10% le pays changent structurellement leur budget et au delà de 15% c'est la modèle du pays qui est entaché.

meme avec 10% d'intérêt ça monte la dette à 27,5 au lieu de 25% non ... rien d'alarmant je pense que l'argentine a de grandes capacités économiques.

  • [supprimé]

Avec le recul et en examinant la situation actuelle, mieux vaut être grec!

Les reculs de l'Argentine au niveau des indicateurs de développement ont été bioen plus forts qu'en Grèce!

Sur quoi basez-vous votre analyse ?

L'argentine au plus fort de la crise a atteint un taux de chômage d'environ 23%, la Grèce 28% !!

L'IDH stagne à 0.86 depuis 2008 en Grèce, celui de l'Argentine n'a jamais cessé d'augmenter (pour atteindre 0.80 aujourd'hui).

La croissance, au pire de la crise Argentine est descendu à -3.5%, en Grèce à -9% !

Au plus fort de la crise Argentine, la dette publique a tutoyé les 138%, en Grèce 180%.

L'Argentine n'a jamais connu de baisse de son taux d'alphabétisation, celui de la Grèce diminue.

Donc, que racontez-vous ?