Amère constat ...
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Un aperçu:
Par le passé, les chefs d’État invitaient leurs homologues étrangers à assister aux défilés militaires pour les impressionner, leur faire montre de leurs forces et leur faire craindre leur puissance et leur possible courroux. C’était aussi un moment fort de communion entre la France et ses armées, entre le peuple et ses soldats.
Malheureusement, notre puissance est aujourd’hui réduite comme peau de chagrin, loin des prétentions guerrières de nos chefs politiques, toujours prompts à servir fidèlement les exigences de l’oncle Sam, en Irak, en Afghanistan, en Libye ou en Syrie…
Comment faire croire encore au monde à notre capacité d’engagement, quand nos forces de projection tiennent toutes entières sur un stade de football et que notre complexe militaro-industriel est quasi détruit ?
Les budgets militaires sont, depuis longtemps, des variables d’ajustement budgétaires. Les uniformes viennent de Chine et les munitions sont fabriquées aux Émirats arabes unis. Nos avions ne se vendent pas et nos navires sont à quai en attendant l’autorisation d’être livrés.
Comment faire croire à nos partenaires que nous avons la possibilité d’avoir une libre politique étrangère, puisque, depuis la réintégration dans l’OTAN voulue par Nicolas Sarkozy, la France a abandonné sa souveraineté militaire. Les choix du pays sont plus contraints encore et les ordres viennent de Washington, via le commandement intégré à Bruxelles.
La souveraineté nationale et les démonstrations militaires sont d’un autre temps, me direz-vous.
Désormais, la manifestation patriotique s’est changée en une cérémonie qui se joue « par habitude », sans autre intérêt que de respecter une tradition désuète aux yeux de l’assistance officielle, qui attend avec la plus grande impatience la garden-party qui suivra dans les jardins de l’Élysée…
Aux oubliettes de l’histoire les grands défilés qui rassemblaient la foule en liesse, qui, à Longchamp, comme dans la chanson de Bourvil, venait « le cœur à l’aise, voir et complimenter l’armée française ».
Aujourd’hui, on agresse les soldats qui auraient eu l’audace de se promener en uniforme dans Paris et, par endroits, on marque autant que faire se peut un irrespect digne de celui que l’on destine normalement à une armée d’occupation.
Certes, nos « élites » sont à des années-lumière de l’amour du drapeau, de l’esprit de sacrifice, de l’engagement, du service de la nation qui prévalent au sein de l’institution militaire, occupées qu’elles sont à préparer leur prochaine réélection et à protéger leurs privilèges.
Il fut un temps où nos aînés proclamèrent la fin de ces privilèges et traquèrent ceux qui pactisaient avec les puissances étrangères.
L’histoire est, paraît-il, un éternel recommencement. Que les aristocrates de la République corrompue prennent garde à leurs têtes ; il n’y en a plus pour longtemps…