Si l'on excepte l'arrivée au Plateau de Beille, le col qui peut faire le plus de dégâts pour moi est le Glandon dans l'étape de la Toussuire. Pour plusieures raisons :
- le Glandon par le côté Nord est terrible. Du reste il présente une particularité qui le rend très atypique parmi les grands cols : alors que la plupart deviennent moins difficiles dans le final, notamment deux les plus grands, Galibier et Tourmalet, le Glandon lui se termine avec trois kilomètres épouvantables. On peut y perdre cinq minutes si l'on a présumé des ses forces, même en tant que leader d'un Tour de France.
Armstrong s'en méfiait tellement que c'est dans cette fameuse étape qu'il a brouillé les cartes en 2001 en montant en queue de peloton de tête, avec Rubiera en chien de garde, et en déléguant Héras avec les leaders en tête, avant de tout exploser dans l'Alpe, en l'escaladant à 26" du record de Pantani.
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- celui qui passe le Glandon en tête ce jour-là n'aura plus un seul bout droit à tirer avant l'arrivée, que des descentes ou montées. Donc idéal pour une attaque majeure en solitaire.
- après cette étape, il ne restera plus que l'Alpe pour faire des écarts et c'est toujours beaucoup plus compliqué, car plus roulant et surtout toujours "perturbé" par des coureurs interposés aux intérêts divergents, et qui veulent forcément briller dans cette étape mythique.
Bref, si j'étais directeur sportif d'un grimpeur, je lui ferais reconnaître plusieurs fois le Glandon, et aussi la descente dangereuse de la Croix-de-Fer qui lui succède, de St Sorlin à Belleville. Un coureur qui bascule avec trois minutes au sommet du Glandon peut continuer à creuser jusqu'à l'arrivée. Un Contador devrait aimer ce profil. Froome, moins.