Le résultat des élections européennes a créé une onde de choc en France, mais pas seulement. Au niveau des Pays et de ceux qui nous gouvernent, il a surtout révélé en vrai grandeur, le rejet inquiétant des populations vis à vis d'une Europe dont le fonctionnement incompréhensible pour le commun des mortels s'est bien trop éloigné de l'idéal initial. L'idée d'une Europe démocratique qu'elle fût fédéraliste ou une Europe des nations, n'a jamais pu vraiment se concrétiser, tant les gouvernants des états membres sans exception ont souhaité l'asservir à leurs égoïsmes nationaux.
Ne pensez-vous pas que ces élections vont enfin, non pas révolutionner le mode de fonctionnement actuel de l'Europe, mais au moins le faire évoluer vers un mode plus démocratique?
Paradoxalement oui; on peut espérer que la Commission puisse se doter d'un président qui soit le reflet du résultat des élections. Sur ce plan, Juncker représente le parti majoritaire qu'on le veuille ou non. Sera-t-il le candidat qui sortira du prochain conseil? On peut le penser, même si nos amis britanniques le trouvent, oh horreur! bien trop fédéraliste à leurs yeux et font pression, en particulier sur l'Allemagne pour imposer un candidat plus malléable. l'évolution du discours de Merkel nous laisse penser qu'elle n'osera pas aller à l'encontre du suffrage; d'autant plus que les pays sociaux démocrates viennent de soutenir la candidature de Juncker!
Le Parlement Européen, seul organe élu au suffrage universel ne manquerait pas de s'opposer à toute autre candidature émanant de décisions contraires du conseil européen.
Compte tenu de leur majorité toute relative, les Démocrates Chrétiens vont certainement avoir besoin d'une coalition élargie dont les Populistes seraient bien sûr exclus. On est en droit de penser que fort de ce tout nouveau pouvoir d'arbitrage du Parlement, une telle coalition ne pourrait pas se faire sans conditions, en particulier vis à vis des perspectives d'assouplissement des règles budgétaires, et pourquoi pas en favorisant aussi une vraie politique de relance et de grands projets. Même le FMI nous y encouragent.
Vous pouvez objecter; oui mais le Conseil Européen peut comme à son habitude s’asseoir sur ces considérations et négocier en toute opacité un arrangement final en dehors de toute considérations liées à ces dernières élections.
Ce serait certainement le meilleur moyen de cautionner la politique des partis populistes anti-européens. Et les chefs d'état le savent bien!
La suite la semaine prochaine... les choses bougent...