[supprimé]
Comme le titre de cette discussion le souligne fort bien, le « vivre ensemble » n’est qu’un leurre. Ne peuvent vivre ensemble que des personnes qui se ressemblent, dont les ressources financières et intellectuelles sont semblables, et dont le niveau de « culture » au sens large, est le même.
Il est certain que les distinctions sociales sont aussi anciennes que l’Humanité. Elles ont été réglées par la biologie, la génétique et l’évolution. Bien longtemps avant Homo Erectus, chez les lions, les loups ou n’importe quels autres mammifères, les mâles dominants dormaient près des femelles et les autres mâles un peu à l’écart. C’est toujours vrai. Avec le Néolithique et l’apparition des cités, les chefs, c’est-à-dire les propriétaires de la terre, et les ouvriers de ces propriétaires, vivaient déjà à l’écart les uns des autres. Il y a dix mille ans.
Et toutes les civilisations suivantes, à Babylone, chez les égyptiens, les grecs, les romains, et tous ceux qui ont suivi, sous tous les cieux de la planète, tous ont pratiqué la ségrégation de résidence entre chefs et pas chefs. Le seigneur, l’évêque et les riches aux châteaux ou aux palais. Les autres dans les cabanes et dans les douves. Excellente démonstration dans le roman d’Umberto Eco « Le Nom de la Rose », et le très bon film éponyme qui en a été tiré.
Et très naturellement, la ségrégation de résidence se traduit par des vies séparées. Les 5°, 8° et 16° arrondissements de Paris ont leurs commerçants, leurs écoles, leurs cinémas, leurs théâtres. Leurs enfants ont leurs rallyes pour sortir le dimanche. Ils ne vont pas jouer au foot sur le stade local. Les habitants de ces territoires favorisés n’accepteraient jamais sans y être contraints d’aller habiter dans un quartier moins huppé. Et n’accepteraient pas davantage que des gens qui ne sont pas « de leur monde », viennent s’y installer. Comme le dit le vieil adage populaire, l’on ne mélange pas les torchons avec les serviettes. Surtout lorsque les serviettes ont été brodées gratuitement à la main par des jeunes pensionnaires des orphelinats catholiques de filles.
Non seulement ces populations et celles de secteurs financièrement moins favorisés ne vivent pas ensemble, mais elles se croisent le moins possible. Tout est organisé pour cela. Le plus triste, c’est que les individus des deux côtés de la barrière ont fini par trouver cela très normal. Les favorisés pensent que s’ils le sont, c’est qu’ils le méritent. Et ceux du monde moins favorisé finissent par croire que cela est quasiment normal. La preuve en étant qu’ils ne font pratiquement rien pour faire changer les choses. Alors que c’est à leur portée. Mais ils ne l’ont pas compris. Il a fallu une poussée de fièvre des gilets jaunes pour avoir une étincelle de sagesse populaire. Hélas un feu de paille pour l’essentiel. Macron et ses prédécesseurs sont et tous été d’excellents prestidigitateurs.
Le vivre ensemble est une arnaque. Il est une illusion au niveau des sociétés. Vous ne ferez vivre ensemble que des gens ayant les mêmes conditions d’existence, de possibilités financières, et de niveau de perception et d’intelligence.