On a pas lu le même Évangile de Jean et on a pas eu le même ressenti, bien sûr qu'ils allaient la lapider.
Voici le texte (Segond). Tu vois ça où ?
8. 3 Alors les scribes et les pharisiens amenèrent une femme surprise en adultère;
8.4 et, la plaçant au milieu du peuple, ils dirent à Jésus: Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d'adultère.
8.5 Moïse, dans la loi, nous a ordonné de lapider de telles femmes: toi donc, que dis-tu?
8.6 Ils disaient cela pour l'éprouver, afin de pouvoir l'accuser. Mais Jésus, s'étant baissé, écrivait avec le doigt sur la terre.
8.7 Comme ils continuaient à l'interroger, il se releva et leur dit: Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle.
8.8 Et s'étant de nouveau baissé, il écrivait sur la terre.
8.9 Quand ils entendirent cela, accusés par leur conscience, ils se retirèrent un à un, depuis les plus âgés jusqu'aux derniers; et Jésus resta seul avec la femme qui était là au milieu.
8.10 Alors s'étant relevé, et ne voyant plus que la femme, Jésus lui dit: Femme, où sont ceux qui t'accusaient? Personne ne t'a-t-il condamnée?
8.11 Elle répondit: Non, Seigneur. Et Jésus lui dit: Je ne te condamne pas non plus: va, et ne pèche plus.Ce que je lis, moi, c'est que ce sont ces gens qui prennent l'initiative de consulter Jésus, ce n'est pas lui qui intervient. Pourquoi ? Je vois aussi que c'est pour pouvoir l'accuser, lui. Ca rime à quoi si la lapidation était jugée normale ? L'accuser de quoi ? Devant qui ? Pourquoi ne l'ont-ils pas fait finalement ? Je vois encore qu'il hésite avant de répondre (pas sympa pour la femme qui attend de savoir si elle va vivre), comme s'il était embarrassé. Pourquoi ? Enfin, s'il était compromettant de ne pas lapider, pourquoi y renoncent-ils ? S'ils s'étaient convertis ils ne s'en iraient pas.
Surtout, je sais par ailleurs que les pharisiens (NB "scribe" en est synonyme, il y a redondance) n'avaient pas attendu Jésus pour prendre leurs distances avec la Torah prise littéralement, et même pour estimer que "le Sabbat est fait pour l'Homme et non l'Homme pour le Sabbat". Aucun pharisien n'a dit que "pas un iota de la Torah ne passera" autant que je sache.
Enfin, les diatribes anti-pharisiennes de Jésus ne sont certainement pas d'origine. Ou alors, si celle de Luc 11 est authentique, il faut admettre que Jésus, subitement, se comporte comme un malotru caractériel, insulte grossièrement, d'un seul coup, des gens qui l'ont invité à leur table, en bafouant les lois universelles de l'hospitalité et ses propres préceptes.