Parti-pris de gauche sur ce blog, mais les informations et le constat de cet article sont très intéressants. A lire absolument :
Un spectre hante l’Europe : le spectre de la compétitivité. Depuis que la crise étend ses effets sur notre continent, les entreprises s’inquiètent de voir le « grand marché européen » qu’on leur avait tant promis se transformer peu à peu en un immense champ de bataille hyper-concurrentiel. Cette Europe qui avait été conçue pour être un espace d’expansion du capitalisme s’est soudain transformée en système récessif.
Les entreprises ne se battent plus pour gagner des parts de marché. Elles se battent pour leur survie. Depuis 2007, les marges des entreprises françaises ont connu un recul historique, atteignent, en 2011, leur plus bas niveau depuis 19851. La situation est encore plus grave dans l’industrie manufacturière où l’on constate un véritable effondrement. En seulement trois ans de crise, le taux de marge est passé de 28,3 % en 2007 à 23,8 % en 2010. Plus de 300 000 emplois industriels ont disparu pendant cette période.
On ne peut pas comprendre l’actuelle hystérie des gouvernements européens pour la mise en œuvre de plans de compétitivité et de baisse des coûts salariaux si l’on ne perçoit pas cette réalité. L’influence du lobby patronal est à la mesure de la gravité de la situation dans ses entreprises. Renault et Peugeot perdent bataille après bataille face à Wolkswagen. Au même moment, au sud, la crise immobilière qui sévit de l’autre côté des Pyrénées pousse les entreprises du bâtiment à chercher meilleure fortune sur nos terres. Pour survivre, elles cassent les prix et fragilisent un secteur immobilier déjà en situation difficile. Dans tous les secteurs, de toutes parts, l’intensité de la concurrence, poussée par l’effondrement de la demande, réduit les marges des entreprises européennes. Celle-ci n’ont plus seulement à faire face à la concurrence asiatique ; elles se font la guerre entre elles, et c’est une lutte à mort.
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