Par contre la mentalité française a en effet une hostilité envers le culte de l'argent, ce qui est tout autre chose. Cela a déjà été dit au-dessus, ça doit être très lié au catholicisme depuis des siècles.
Sans doute vrai.
Je ne vais pas essayer de m'élever à ces hauteurs théologiques (dans un autre fil, Polomnic me l'a interdit, je n'ai donc pas le droit de parler religion, puisque je ne suis pas croyant ; et qui suis-je pour désobéir à un arrêt exprès de Polomnic ? ), mais mentionner un élément voisin et plus trivial : ce que l'on n'aime pas du tout en France, c'est l'affichage de l'argent. S'il y a, dans notre imaginaire, un parangon de la vulgarité, c'est le gros ricain qui ne peut dire trois mots sans parler de ce qu'il "pèse" (je pèse 3 millions de dollars) etc.
Le gros bourge qui se claquemure dans son Hotel du 16ème ne pose pas problème ; le nouveau riche qui se balade en Ferrari et arborant sa Rolex nous insupporte. Le pognon est prié de se faire discret, classieux, voire de raser les murs. On ne divulgue pas son salaire, etc.
On peut relier cela au catholicisme, mais il y a une autre explication classique : nous sommes cathos, certes, mais surtout une vieille nation de paysans. Dans les campagnes, on garde son pognon à la maison : ceci s'est poursuivi même bien après l'institution de banques de dépôt accessibles à la masse. On gardait son pognon sous le matelas ou dans l'armoire, ou planqué au grenier, etc.
Il aurait été stupide et dangereux de se vanter de ses prouesses pécuniaires.
Bonaparte a d'ailleurs dû engager une armée pour se débarrasser des "chauffeurs" (des voleurs ainsi nommés parce qu'ils rendaient les paysans plus coopératifs en leur brûlant les pieds dans le cheminée pour qu'ils révèlent leur cachette) qui terrorisaient les campagnes, à la fin du 18ème siècle.
Un bon coup de catholicisme par là-dessus (catholicisme, c'est-à-dire le genre : j'aime les pauvres mais l'Eglise accumule des quantités d'or hallucinantes) tire dans le même sens, à savoir tabou et faux-culterie.