Ce n'est quand même pas de la faute aux antisémites:
Le braquage du siècle est séfarade
Le quotidien La Provence n’imaginait pas qu’en publiant un simple article informatif sur l’arnaque à la taxe carbone il se retrouverait cloué au pilori de l’antisémitisme le plus vil. Bon, en même temps, titrer « Arnaque au CO2, la vie dorée des Marseillais réfugiés en Israël », ça peut rappeler à certains les heures les plus sombres de Je suis partout, l’hebdo qui a curieusement arrêté de paraître en août 1944. Mais nous sommes à Marseille, il fait beau, un peu frais (3° la nuit, 10° la journée), ce 6 janvier 2012. Depuis 2008, des petits malins ont trouvé une faille dans la création de la nouvelle place financière européenne qui permet d’acheter et de revendre de la taxe carbone, rebaptisée « droit de polluer ». Pour ça, il faut déjà avoir l’expérience de « l’arnaque à la tèv », comme disent les initiés. C’est la spécialité du Sentier, et plus précisément des « juifs tunes », tunes pour tunisiens, et pas pour argent, même si il est fortement question d’argent.
Tôt le matin, l’encre de l’article avait à peine séché, que les commentaires flambaient sur http://www.jforum.fr/forum/france/artic ... doree-des/. La vie dorée des Marseillais réfugiés en Israël, le titre, pourtant factuel, ne passe pas. C’est carrément « Shoah sur le Vieux-Port ». À part un intervenant à la morale irréprochable, pour qui il ne doit pas y avoir de préférence en matière d’ethnie escroqueuse, et un autre qui mesure le mal que peut faire non pas un tel article, mais de tels agissements à sa communauté, les autres déchaînent leur rage contre le journaliste, le journal, ou alors disculpent en partie leurs coreligionnaires en chargeant les autres escrocs de l’opération carbone. Dans l’idée que faute partagée est à moitié pardonnée.
Mais sortons de ces affects qui illustrent la difficulté d’une partie de la communauté juive (honnête et pacifique) à reconnaître les erreurs de ses ressortissants les plus caricaturaux (on commence par la taxe carbone et on finit par la Palestine), qui donnent si souvent des leçons aux « mauvais » Français, dont nous sommes, bien malgré nous, et revenons sur le casse du siècle, comme le dit si bien Aline Robert. C’est le titre du livre enquête qu’elle a sorti chez l’éditeur Max Milo en 2012. Une plongée dans un univers complexe, presque parallèle, celui des grands escrocs parfois arrêtés, rarement punis. Non parce que la France serait ultrasioniste dans son fonctionnement judiciaire, mais parce que ces margoulins sont extrêmement bien protégés, et renseignés. Ainsi, les têtes du réseau ont pu éviter à temps les descentes de police (douanes) qui n’ont arrêté que des hommes de paille ou des néo-millionnaires qui se sont un peu trop vantés. La complicité de hauts policiers est évidente, et c’est une des raisons pour lesquelles le commissaire Neyret, numéro 2 de la PJ lyonnaise, est tombé. Les admirateurs du grand flic perdront leurs illusions sur le bonhomme : des mois d’écoutes, des cadeaux en nature (cash, bagnoles, vacances) se révéleront meurtriers pour le roi de la prise antidrogue. L’intérêt second de ce livre, c’est qu’il ouvre des portes sur beaucoup de questions restées sans réponse.
Averti doublement par les services des Douanes et via la Caisse des dépôts, l’État français n’a pas réagi, et s’est laissé piller. Le ministre de l’Économie sous la présidence Sarkozy Christine Lagarde n’a pas considéré à temps les alertes montant de ses services : « Mais la fraude a été nettement plus importante au Royaume-Uni ! », a-t-elle répondu en 2010. Et là, rassurons nos compatriotes, il n’y a pas que des juifs tunes qui ont trempé dans la magouille : les Pakos de Londres, les Géorgiens implantés en Europe, la mafia russe, les Bulgares, la mafia ritale, ainsi que les Gitans de la banlieue sud, tous ces amis de l’humanité ont ramassé de l’or à la pelle. À différents étages de l’arnaque, dans le temps et l’organisation, et avec un bonheur différent. Ceux qui n’aiment pas les voleurs flambeurs seront ravis d’apprendre que certains se sont fait racketter en France, et en Israël. À trop se vanter dans les boîtes de nuit et autour des tables de poker, ils se sont retrouvés saucissonnés, balancés dans des coffres de bagnoles, et restitués contre de lourdes rançons, le ticket moyen tournant autour de 500 000 euros. Le fleuve de fric s’est ainsi épanché en petites rivières…
Pourquoi, aujourd’hui, reparler de cette arnaque ? Des procès ont eu lieu en 2013, quelques gros poissons se sont fait poisser, beaucoup de tocards ont morflé (sachez qu’à Marseille, les Franco-israéliens choisissaient des retraités ou des Arabes limite illettrés pour représenter officiellement, devant les services de l’État et les banques, les sociétés créées uniquement dans le but de disparaître avant de rembourser les fameux 20 % de TVA dans un délai de trois mois), et enfin, des garde-fous ont été posés autour de ces marchés financiers fragiles, quand ils n’ont pas été fermés, ou délocalisés en Angleterre.
Ce qui ressort du livre, c’est l’incroyable impunité des grands escrocs, comme si au-delà d’un certain seuil de richesse, on devenait inaccessible à la justice. Il est possible de lui échapper physiquement en se planquant en Israël, ou continuer à vivre à Paris, défendus par une batterie d’avocats même pas marrons, car ces derniers savent exploiter avec leur connaissance pointue du droit le moindre interstice, à la manière du serpent Karpov, qui transformait un avantage invisible pour le profane en victoire fatale. Ainsi, des « très gros » sont toujours dehors. La question que l’on se pose : sont-ils vraiment intouchables, survivent-ils grâce à la chance, ou plus prosaïquement grâce à la corruption, à un haut niveau policier (déjà prouvé), et peut-être, politique (non-prouvé) ?
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http://www.egaliteetreconciliation.fr/L ... 24816.html