La bonne manif de cas soc'
15 heures. Le leader de l’institut catholique intégriste Civitas, Alain Escada, mène la marche devant la banderole «Catholiques en colère». Haranguée, la foule reprend des slogans tels que : «Francs maçons ennemis de la nation», «Taubira casse-toi», «Valls démission», «les Femen en prison». A chaque fois qu’ils croisent une caméra de télévision les manifestant hurlent: «Journalistes collabos, salopes»…
14 h 30. Une dizaine de militantes des Femen sont arrivées par le boulevard Henry-IV et se sont élancées seins nus vers les manifestant aux cris de «les fachos au poteau!». Elles ont été rapidement ceinturées et évacuées par les forces de l’ordre alors qu’en face on répondait à coups de: «Femen salopes, bande de putes, la France aux Français.»
Dans le cortège, quelques bras se tendent de manière très ambiguë. On note parmi les organisateurs, la présence d’extrémistes de droite notoires, des anciens responsables des JNR (Jeunesses nationalistes révolutionnaires, administrativement dissous en juillet dernier) ou du GUD.
14 heures. La foule se rassemble place de la Bastille. Elle regroupe quelques milliers de personnes. Beaucoup arborent des drapeaux français, d’autres portent un bonnet rouge. La police fouille les manifestants sortant du métro à la recherche d’objets dangereux.
Véronique, 56 ans, est venue de la Vienne «Beaucoup de raisons m’ont poussée à manifester: la famille, la liberté d’expression, les impôts, tout!» Affichant ses convictions catholiques, elle affirme qu’elle défilera également la semaine prochaine avec la Manif pour tous, «contre le mariage gay, qui est contre-nature, ainsi que contre l’adoption pour les couples homosexuels». Elle en a «ras-le-bol de Hollande, plus là pour placer ses amis que pour le peuple. Avec deux smic et trois enfants, on ne sait pas comment on va finir l’année.»
Simone, septuagénaire en manteau de fourrure, est «en colère». Plusieurs raisons à sa présence: « L’agriculture qui ne va plus, on ne peut plus manger correctement.» Elle en a aussi après «la justice qui libère ceux qui assassinent alors que les gens comme nous, on est fichés». Elle s’en prend aussi à la Société générale qui la traite de «xénophobe parce qu’elle a protesté contre une employée faisant mal son travail». Autre inquiétude: «L’enseignement qui apprend aux enfants la perversion.»
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