Ce texte témoigne du caractère inaudible et vaseux de la position actuelle (et pas seulement) des Communistes.
On le voit en particulier dans l'usage retors de la formule "maladie infantile", dont je vais d'abord rappeler le sens : c'est une expression employée par Lénine, dans son livre La maladie infantile du communisme, dans son combat contre les Socialistes Révolutionnaires (SR) qu'il traite de "gauchistes". Pour les SR, il était hors de question de participer à quelque élection que ce soit (à la Douma), car ce serait se compromettre avec la bourgeoisie. Une assemblée de ce genre, élue au suffrage universel, ne peut être que bourgeoise. Ce à quoi Lénine répond que c'est certain, mais qu'il fera des alliances avec la bourgeoisie quand il faudra en faire et qu'il se fout éperdûment de garder sa "pureté", sa virginité révolutionnaire. En fait, on participe gentiment aux élections, voire à un gouvernement, et dans un deuxième temps on plume la volaille sociale-démocrate et pour finir on procède à son éradication (et c'est ce qui s'est produit en effet). C'est ce que Marchais a voulu faire avec Mitterrand, on a vu avec quel succès.
Mais ici, on nous dit qu'il faut rester pur de toute compromission avec les sociaux-traîtres au premier tour, en faisant des listes séparées, pour.... se rallier au second tour et faire élire ladite racaille sociale-libérale pour faire barrage à la droite. Bref, la maladie infantile a miraculeusement été soignée entre le premier et le second tour, dis donc.
Par quelle médecine miraculeuse, on aimerait mieux comprendre.
Quant aux résultats escomptés de cette cure étrange, on les cherche en vain. Hollande va infléchir sa politique parce que le puissant Front de gauche se sera rallié sans condition ? En quoi une défaite de la droite (rêvée) serait-elle de nature à produire un tel prodige ?