Tenace cette légende, surtout chez les muslims qui aiment a dire qu'il a existé une querelle théologique au VI siècle en France : Les femmes ont-elles une âme.
Le concile en question n'aurait reconnu l'existence de l'âme des femmes qu'à une majorité de trois voix d'après certaine sources et encore, on trouve d'autres sources qui parleraient d'1 seule. Niveau fiabilité je vous laisse l'imaginer.
En réalité, un tel débat n'a jamais eu lieu, les femmes ayant été baptisées aussi bien que les hommes dès les origines de la chrétienté, voire martyres pour cette raison, comme Blandine de Lyon (l’Église ne canonise pas les chèvres...). Cette légende puise son origine dans une controverse linguistique qui eut lieu lors du deuxième concile de Mâcon en 585.
Cette légende semble prendre racine en réalité vers la fin du XVI siècle, quand un protestant luthérien lucas osiander présente un incident du deuxième concile de macon, connu pour l’histoire des francs de grégoire de tours : "De plus, on confondit lors de ce synode un évêque qui prétendait que la femme ne peut pas être appelée être humain (mulierem non posse dici hominem). Voilà bien une question sérieuse et digne d'être discutée dans un synode. Moi, j'aurais mis cet évêque à garder les porcs. Car si sa mère n'était pas un être humain, il était apparemment né d'une truie."
De plus, au même moment un anonyme (balens acidalius d'après certains) publie en 1595 disputatio nova contra mulieres, qua probatur eas homines non esse, un pamphlet où il caricature les raisonnements à l'aide desquels les sociniens (il dit "anabaptistes") contestent le dogme de la divinité de Jésus Christ. Il veut montrer que le même genre de raisonnements permettrait de prouver la non-humanité des femmes. Il ne parle pas du concile de mâcon, mais, fait à noter, il affirme que les "anabaptistes" dénient une âme aux femmes.
En réponse, un universitaire luthérien, simon gedik (geddicus), publia un contre-pamphlet intitulé defensio sexus muliebris ("Une défense du sexe féminin"), destiné à répondre point à point aux arguments de l'anonyme5.
La disputatio et sa réfutation furent souvent rééditées, avec de nouvelles gloses, et on en trouve une version imprimée en France à Lyon en 1647, sous le titre sur le fait que les femmes n'ont point d'âme, et n'appartiennent pas à la race humaine, comme le prouvent maint passages des saintes ecritures. Ce livre - et les débats qu'il inspirait - attira l'attention de l'Église catholique, et le Pape Innocent X l'inscrivit à l'index par décret du 18 juin 1651.
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