Tout est vanité. l'étude de l'Histoire n'est pas moins vaine que celle de la philosophie a bien des égards. Qui s'intéresse au nominalisme aujourd'hui?
Tout ce qui sort de nos besoins primaires est parfaitement inutile et c'est ce qui fait de nous des hommes et non des bêtes.
L'intérêt de l'étude est de comprendre ce qui nous entoure, puis de pouvoir penser, juger nous-même. A cet égard la philosophie est bien plus stimulante que l'histoire, même si évidemment il a existé des questions moins importantes que d'autres. Le tout, c'est de laisser le temps faire son effet ; cela aide à choisir qui il est nécessaire de lire...
Mon avis est parfaitement inverse. Je trouve l'Histoire beaucoup plus stimulante que la philosophie. La philosophie reste, grosso modo, un jeu de concept et de définition. L'Histoire, elle embrase a la fois les faits, leurs distorsions, l'analyse de la pertinence des sources, l'analyse du témoin remise dans le contexte... elle s'intéresse autant au causalité individuelle que sociétale, aux grands mouvements, qu'aux petits, on peut y trouver des études horizontales, sur une période, tout comme on peut y trouver des études verticales, sur un lieu, voir, transversales, quand a une fonction, une tradition, une valeur donnée, des trajectoires individuelles, aussi... L'histoire c'est apprendre a se décentrer géographiquement, temporellement, socialement, même.
Bref, non, vraiment, je ne changerai pas mon goût de l'Histoire pour un gout de la philosophie mais, pour moi, celle-ci sert surtout de support et d'outil pour la science et l'Histoire. Il y a quelque chose d’agaçant chez les philosophe à vouloir créer, toujours, des systèmes parfaits et ne pas pouvoir se rendre compte combien sa prétention d'objectivité est ridicule tant la réflexion philosophique, malgré tout les moyens de l'objectiver, reste subjective.
Juger que tout est vanité, cela a exactement le même effet que de juger que tout mérite d'être étudier ; plus de critères de jugement, donc plus de sélection... Voilà comment on finit par transformer le savoir en érudition, la qualité en quantité... Que faites - vous du bon sens, qui doit être la base de l'étude ? Vous êtes un relativiste qui s'ignore cher ami...
Mmmm... Sélection ou gout? En quoi l'étude de la philosophie est-elle supérieure à l'étude de la forge, ou la maîtrise des formes poétiques supérieure à l'art de la stéréotomie? On parle de ce qui élève l'homme: la pensée, la technique, l'art. Bien sur je vais sélectionner, par des critères plus ou moins conscient, pour autant, ce ne sont pas tant les secteurs que je vais hiérarchiser, que la qualité de l'enseignant/ enseignement à un moment donnée.
Mes gouts me portent vers l'Histoire, la littérature, l'artisanat, secondairement seulement, la science dure et la philosophie... L'ordre, les préférences, importent peu.
la différence que je fais entre les hommes, c'est l’œuvre. L'un œuvre, étudie, produit, l'autre paresse, jouit et se montre oisif: mon bon sens me pousse à penser que la première voie représente celle de l'homme de bien, la deuxième celle du bon à rien.
Bref, relativisme si vous voulez mais qui cache un universalisme, celui de la supériorité du faiseur sur celui qui est passif, de l'élévation plutôt que la stagnation, de l'effort plutôt que l'oisiveté.
Revenons à notre exemple : que cela nous apporterait-t-il de savoir qu'Alexandre est "homosexuel" ?
Ah!
C'est une fausse question en fait, juste un point de départ pouvant ouvrir sur plusieurs points intéressant:
- La notion (ou son absence) d'homosexualité ou d'hétérosexualité dans le monde hellénique.
- La différence entre homosexualité et pédérastie.
- Les raisons de la propagande visant à faire d'Alexandre une figure homosexuel à un moment de l'Histoire
- La séparation des univers homme/ femme qui amène a créer des dyades masculines ou féminines dont l'affection réciproque, exempt de sexualité, interroge aujourd'hui.
On peut même attaquer sur de l'étude générationnelle, histoire de voir comment s'articule la personnalité d'un Alexandre par rapport à sa surprenante mère, son père, et la lourdeur de la généalogie macédonienne.