Je trouve votre question mal formulée et les éléments que vous apportez désordonnés et pas cohérents.
Les Etats-Unis sont beaucoup plus puissants que la France. Je préférerais que ce soit l'inverse, vous aussi peut-être, mais on va laisser de côté nos envies, si vous voulez bien.
Etre plus faible et être la marionette sont peut-être deux choses distinctes.
Il y a des choses sur lesquelles ont est obligé de s'écraser, parce qu'ils sont plus forts, tout simplement.
Je vous prends un exemple : l'affaire Slowden (ça s'écrit peut-être pas comme ça, je parle de ce type de la NSA qui a balancé des infos sur la pratique des services américains). Au début, déclarations martiales de Hollande : c'est intolérable (à vrai dire, cela atteint plutôt les sommets du comique, quand on apprend que la CIA espionne la Commission européenne, haut-lieu des fomentations de terrorisme anti-américain, comme chacun sait...Barroso et El Quaida, c'est quasiment la même chose...), il faudra que les Américains s'expliquent, et certains autres : sinon, on mettra fin aux négociations commerciales en cours avec eux, c'est un casus belli, c'est abominable, etc.
Qu'est-ce qu'il en reste maintenant ? Ben, on ferme sa gueule, parce que les négociations commerciales, ,justement, les Américains nous tueront, si on n'est pas gentil. Ces négociations ont repris comme devant.
Du temps de Sarkozy, nul doute qu'Obama aurait eu bien plus peur. Et parlez-lui de Marine Le Pen, il va se cacher dans un placard, tellement il a la trouille...
Le cas de la France est singulier au sens où l'on s'autorise encore des rodomontades sur le fait qu'on va résister aux Américains. De temps à autre on fait ressortir Marie-France Garaud de son cabanon et l'on s'amuse bien de ces considérations guerrières, mais on redonne tout de même ses cachet à Mémère et elle rentre à sa niche.
Raymond Aron, qui avait de l'admiration pour de Gaulle, n'a jamais été gaulliste pour cette raison (il l'explique fort bien dans ses Mémoires, très bon livre d'ailleurs) : il ne voyait pas du tout comment sortir de cet exercice de grand écart : je me la joue anti-américain, mais je ne peux rien faire sans eux - ou tellement peu faire, à part de la tchatche.
Ceci parce que de Gaulle (ceci n'est plus dans Aron, là c'est moi qui le dis) ne s'est jamais vraiment remis de son expérience de 1944-47, de sa politique de "troisième voie", qui a complètement échoué - échec reconnu par lui-même et sanctionné par son départ - , et qui portait en particulier le fait que la Voix de la France devait s'affranchir aussi bien du bloc américain que du bloc soviétique. (Voir son discours de Vincennes en 1947).
Position qui fut largement approuvée par le peuple français (large victoire du RPF lors de ces élections) mais aboutit un peu plus tard à sa démission et à son départ.