"Vous n'avez pas de Facebook ? Vous êtes un psychopathe.
Vous jugez indigne qu'une femme expose son intimité devant le monde entier ? Vous n'acceptez pas votre faiblesse.
Vous ne perdez pas le sommeil à cause du nouvel ordre moral musulman qui sévit dans ce baisodrome à ciel ouvert ? Vous êtes une merde fasciste et pédophile."
Et ainsi de suite.
Il y a une période où ça m'énervait, comme toi.
Avec le temps j'ai appris à m'en amuser pour que ça ne devienne pas invivable. Concernant la faiblesse par exemple, le fameux coup du "mais qui n'a jamais fumé de cannabis de toute façon ?" avec le petit rire sardonique ou même carrément débile à la fin. Quand je dis "ben moi, jamais", celui qui avait lancé la phrase se retrouve con, et baisse les yeux, et les autres ont des rires gênés, et passent à autre chose. Ou des fois ça atteint carrément un niveau grotesque comme une fois "oh bah de toute façon on en a tous fumé hein", "non pas moi", "ah mais non moi non plus hein". :
C'est aussi le même schéma avec le fameux "mais qui ne s'est jamais pris de cuite, hein ?", et si tu ne l'as jamais fait, c'est que tu ne sais pas t'amuser, que tu es dépressif, suicidaire, et le fameux du fameux : "aigri", très à la mode en ce moment.
Perso j'ai aussi eu le droit à l'hostilité LGBT du type "honteuse qui rase les murs", "si on était tous comme toi, on serait encore torturé au fin fond d'un cachot humide et sombre comme c'était le cas avant 1981". Tout ça parce qu'on ne fait pas de démonstration publique et qu'on tient à être pudique.
Dans le même registre, depuis que la loi Taubira est passée, on échappe pas au dîner qui se termine (quand plus personne ne sait quoi dire, et veut faire l'intéressant pour pas que les blancs s'éternisent"), toujours avec le sourire idiot qui va avec : " ça y est c'est le grand jour, vous vous mariez quand ?? " ... "euh, on ne va pas se marier :| " , "ah ! et vous ne voulez pas d'enfants ? ", "tu t'imagines bien que si on ne se marie pas, on prévoit encore moins d'avoir d'enfant, c'est dans la logique des choses", tête éberluée ne comprenant pas comment on peut encore avoir une telle logique au XXIe siècle.
Des fois certains lâchent ce qui résume tout ce que tu disais : "mais vous êtes pacsés au moins ? ", "Non plus", "mais vous n'avez aucune reconnaissance comme les autres alors".
La société nombriliste dans toute sa splendeur, qui veut forcément être reconnue dans ses moindres recoins de vie privée, par l'entité publique et le public lui-même.
Si après ça, la personne continue ses niaiseries, en général je demande qui reprend du vin pour changer de sujet, ça m'évite de renverser la table.