il aurait fabriqué le premier hamburger constitué de viande générée en laboratoire, et qu’il le dégusterait en public. Cet événement culinaro-scientifique très médiatisé se déroulera ce lundi 5 août 2013 à Londres, évidemment sur le coup de midi.
Il justifie son action par des arguments très larges, reprenant notamment les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé, selon laquelle la demande en viande va doubler durant les quarante prochaines années. Or, les méthodes de productions actuelles ne sont pas durables. La viande de bœuf notamment nécessite quantité d’énergie et d’espace pour faire paître le bétail ; il faut par exemple 15.000 litres d’eau pour en produire 1 kg
, selon l’ONU.
Un beau plaidoyé de la FNSEA sur ce sujet :
En réponse aux communications récentes concluant à une consommation d'eau disproportionnée pour la production de viande, Interbev, l'Interprofession du Bétail et des Viandes, entend rétablir la réalité des chiffres dans les systèmes d'élevage bovin français et réfute l'assimilation abusive entre « eau potable » et « eau de pluie ».
Une méthodologie contestable comptabilisant l'eau de pluie qui tombe sur les
prairies naturelles.
Les chiffres fréquemment cités d'une consommation de 1 500 L d'eau pour produire
un steak (ou 15 000 L d'eau par kg de boeuf) sont issus de la méthode Waterfootprint
appliquée aux bovins et qui comptabilise 3 types d'eau :
- « L'eau bleue », qui représente 3 à 4 % des 1 500 L évoqués. Il s'agit du
volume d'eau douce capté dans les eaux de surfaces et nappes phréatiques.
Pour la filière bovine, cela correspond principalement à l'eau d'abreuvement
des animaux, l'eau d'irrigation des cultures fourragères qui nourrissent les
animaux et l'eau nécessaire à la transformation de la viande. L'Institut de
l'Elevage évalue cette consommation d'eau en France à 20 L par steak de
viande bovine.
- « L'eau grise », qui représente 3 % des 1 500 L évoqués. Il s'agit du volume
d'eau théorique requis pour maintenir la qualité de l'eau aux normes en cours,
dans les systèmes de production de viande.
- « L'eau verte », qui représente 94 % des 1 500 L évoqués. Il s'agit du volume
d'eau de pluie stocké dans le sol sous forme d'humidité et qui s'évapore via les
surfaces cultivées ou surfaces de prairies qui alimentent les troupeaux.
Interbev conteste fermement la comptabilisation de cette « eau verte » et son
assimilation à de l'eau potable qui serait utilisée par l'élevage bovin. Si cet élevage
disparaissait, les 2 millions d'hectares de maïs fourrage et les 13 millions d'hectares de
prairies utilisés en France pour l'alimentation des bovins seraient remplacés par des
céréales, des friches ou des forêts. Le volume d'eau de pluie réceptionné et
évapotranspiré par ces surfaces serait alors au moins aussi important.
Il est donc inacceptable d'attribuer à la production de viande cette eau de pluie
qui tombe naturellement sur les prairies et les surfaces fourragères.
Rappelons qu'en France, les fermes d'élevage bovin sont à taille humaine et
autonomes : elles possèdent en moyenne une centaine d'animaux et produisent sur
l'exploitation 90 % de l'alimentation de leurs troupeaux. Cette alimentation est
constituée principalement d'herbe et de fourrages dont seulement 8 % des surfaces
totales sont irrigués.
Rappelons encore qu'en France, les 13 millions d'hectares de prairies utilisés pour
l'élevage jouent un rôle écologique clé, notamment dans la régulation des crues et le
maintien de la qualité de l'eau.
Si la filière viande française devait prendre en compte l'eau de pluie dans le calcul de
l'impact environnemental de l'élevage, cela aboutirait paradoxalement à n'élever les
bovins qu'en bâtiments et à cesser de les alimenter à l'herbe. Est-ce la volonté des
citoyens-consommateurs ?
http://www.agri44.fr/V2/Consommation-d- ... o-1436.php