L'effondrement s'annonce, et tant mieux.
La plage du Prado
"On a travaillé comme des forcenés pour mettre en place ce village et aujourd'hui nous sommes effondrés parce qu'il n'y a pas de monde. La communication qui devait être assurée par la Lesbian and gay pride n'a pas été faite et c'est une honte", a estimé Stany Marle, le responsable de la production sur la plage du Prado sud, par ailleurs directeur de l'association Marseille médiateur, au lendemain des deux premières soirées où l'on n'a pas dénombré plus de 500 personnes.
Alors que le village peut en accueillir plus de 10 000. "Nous sommes des exécutants loyaux mais eux ne l'ont pas été parce qu'ils n'ont pas fait leur boulot", ajoute-t-il en espérant "avoir perdu une bataille mais pas la guerre." Un DJ de la scène marseillaise bien renseigné tient une explication : "ça ne se remplit pas et ils sont sur les nerfs, mais tout a été fait à la va-vite. Il y a en plus une concurrence sur les plages avec d'autres fêtes." Organisé sur les mêmes dates à proximité immédiate du Beach club, l'événement "Marseille on the beach", pourtant payant, attire les foules. Mais il jouit d'une très bonne communication...
Le Dock des Suds
Surprise totale hier après-midi lorsque le festival Get a Kool, greffé à l'Europride au Dock des suds, annonce l'annulation de sa troisième soirée lors de laquelle devaient se produire des artistes comme Miss Kittin, Olivier Huntemann ou encore Chloé. Explication de l'organisation par communiqué : "Nous sommes au regret de constater qu'en dépit d'une affiche ambitieuse, le public n'a pas été au rendez-vous, du moins en nombre suffisant, c'est ce qui nous a conduit à la suppression d'une date sur quatre comme cela a pu malheureusement arriver sur d'autres festivals. Nous rappelons que Get a Kool, tout en étant adossé à l'Europride, est un événement reposant sur un financement totalement privé, ne bénéficiant d'aucune subvention publique. Il n'aura pas coûté un sou au contribuable marseillais."
En donnant rendez-vous ce soir au public avec des places ramenées à 25 euros et en assurant le remboursement des tickets, le prestataire privé n'obtient pas pour autant les excuses du public. Non pas devant le site, désert à l'heure théorique du début de la soirée, mais sur les réseaux sociaux où les critiques sont salées. En voici deux extraits : "Assez ou pas assez de public, on n'annule pas ça comme ça", "C'est le risque à prendrequand on organise un festival mais de là à tout annuler et prévenir au dernier moment, là c'est du foutage de gueule..."
La Friche de la Belle-de-Mai
Hier en début d'après-midi, la Friche de la Belle-de-Mai était déserte."Il n'y a personne depuis le début", se plaignaient les commerçants présents sur le site. À l'espace de restauration, seuls deux stands étaient ouverts sur les sept emplacements prévus.
Et les quelques visiteurs présents se situaient à la "Cartonnerie", le hangar dédié aux expositions, où cinq personnes osaient s'aventurer au milieu des photographies et tableaux. "Je suis complètement paumé, raconte David, 46 ans, installé à Marseille depuis une semaine. Je me balade sans trop savoir où aller. Ils auraient pu rendre le lieu plus attractif, avec des décorations, car on a l'impression d'être au milieu d'un chantier", constate-t-il.
La Friche semble bien porter son nom : sur le parcours entre les différents points d'activités, on trouve gravats, barres de fer et barrières de sécurité qui rappellent les travaux.
Les visiteurs remarquent à peine l'Europride Park en se promenant dans la rue Jobin. "J'y suis allé par hasard, car je passais devant la Friche", explique Benjamin, un Marseillais d'une trentaine d'années. Heureusement qu'ils m'ont donné un programme à l'accueil, sinon je serais parti."
Face à cette désertification des visiteurs, les responsables cherchent à se rassurer. "Le flux de visiteurs est principalement attendu la semaine prochaine, aux alentours de la grande Marche des fiertés, qui aura lieu le samedi 20 juillet", assure Pierre Marini, le responsable du lieu, le programme des conférences sera plus intensif durant cette période et on attend déjà du monde pour ce week-end..."
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