Quand on a eu affaire à une endoscopie, on s'en souvient. Mais cet examen médical qui permet d'examiner des conduits ou des cavités corporelles inaccessible à l'œil comme le colon ne serait pas sans danger. L'information nous vient du Canard enchaîné qui s'est lui même fait l'écho de la député européenne Michèle Rivasi (EELV). D'après quatre études jusqu'à présent ignorées, 30.000 patients français quitteraient chaque année l'établissement où ils ont subi un examen endoscopique "plus atteints qu'ils n'étaient en entrant".
Et pour cause. Selon le "Canard", les endoscopes, qui servent à sonder voies rectales, vaginales ou encore œsophagiennes, seraient mal désinfectés. Il faut dire que les germes sont particulièrement tenaces sur lesdits engins. Une étude hongkongaise aurait ainsi montré que même en protégeant l'endoscope par une sorte de préservatif, le taux de contamination était de 7,5%. Aux Hospices de Lyon, celui-ci était de 3,5% alors même que les sondes étaient protégées d'une gaine.
Maladies nosocomiales, hépatites et VIH
Il y a pourtant bien pire. "Le centre hospitalier de Laval a observé un taux de contamination de 44% 'après entretien' des sondes," relève le palmipède. Grâce à 300 prélèvements effectués dans un centre d'imagerie médicale privé, une équipe du CNRS de Bordeaux a pu se rendre compte que 13% de ceux-ci "contenaient de l'ADN avec des papillomavirus, et, sur 20% d'entre eux (...) des champignons". De quoi potentiellement transmettre toutes les maladies nosocomiales "y compris hépatites, et même sida," relève l'hebdomadaire.
Ce manquement à des règles d'hygiène médicale qui semblent pourtant élémentaires serait d'ailleurs une exception française, sciemment décidée en 2007. Et le Canard de charger l'ex-ministre de la Santé Roselyne Bachelot, en poste à l'époque. Parce que ces désinfections coûtent cher, le Haut Conseil de santé publique aurait alors la "bonne idée" d'invoquer "l'extrême rareté des publications rapportant des contaminations bactériennes ou virales lors de ce type d'exploration."
Il n'en faudra pas plus pour se décider à permettre aux hôpitaux et cabinets d'imagerie médicale de faire des économies. "Un coup de lingette imprégnée de produit désinfectant, et hop! au suivant," écrit le journal. Praticiens et politiques, à l'image de l'actuel Premier ministre Jean-Marc Ayrault et de la ministre de la Santé Marisol Touraine, monteront au créneau alors qu'ils étaient dans l'opposition, mais rien n'y fera. Roselyne Bachelot aurait d'ailleurs promis plusieurs études d'évaluation... qui n'ont jamais vu le jour.
Depuis, la situation serait la même. Seule consolation: une réunion est annoncée mi-juin à la Direction générale de la santé. Il est plus que temps que le gouvernement se penche en avant sur cette question qui concerne 4 millions de français.
http://www.huffingtonpost.fr/2013/06/05 ... 88544.html
Pire que la Turquie, la honte.