Ce contraceptif d'urgence est peu utilisé en France, alors même que les grossesses non désirées restent fréquentes.
Il est impératif de mieux faire connaître la contraception d'urgence en France. Il existe en effet une manière simple, après un rapport sexuel non protégé ou encore après un accident de préservatif, d'éviter une éventuelle grossesse non désirée. Encore faut-il savoir qu'il existe un médicament à base d'hormones, bien toléré, et très efficace, à condition d'être pris à temps, c'est-à-dire moins de 72 heures après le rapport sexuel, et le plus tôt possible. Plusieurs pilules du lendemain sont disponibles en pharmacie, en vente libre. Elles sont peu utilisées, alors même, qu'en France, même si trois femmes sur quatre disposent d'une contraception, les échecs contraceptifs restent fréquents. Une grossesse sur trois est non prévue et la moitié conduit à une interruption volontaire de grossesse. Il y a encore dans notre pays près de 200.000 avortements par an. La Haute Autorité de santé (HAS) s'est saisie de ce dossier récemment pour voir si une prescription à l'avance permettrait de réduire le taux d'avortement, en facilitant le recours si nécessaire à ce type de contraception, puisque la femme en disposerait à domicile.
«La contraception d'urgence désigne une contraception “de rattrapage”, utilisable par les femmes en situation d'urgence dans les trois à cinq jours qui suivent un rapport sexuel non ou mal protégé pour éviter une grossesse non prévue, souligne le rapport récent de la HAS sur ce sujet. Elle n'est pas efficace à 100 % et plus sa prise a lieu rapidement après le rapport non protégé, plus son efficacité est grande. Elle n'est pas destinée à être utilisée de façon régulière. Disponible sans ordonnance médicale, elle est délivrée de manière gratuite et anonyme aux mineures en situation d'urgence.»
«Une solution de rattrapage»
Dans son rapport d'évaluation, la HAS conclut qu'il n'y a pas de preuve de l'efficacité d'une prescription à l'avance, sur le nombre de grossesses non prévues. Mais les études montrent que la prescription à l'avance n'entraîne pas d'effets néfastes sur la prise d'une contraception régulière ou sur les infections sexuellement transmissibles. La HAS recommande plutôt d'envisager cette prescription au cas par cas accompagnée d'une information personnalisée.
En outre, la HAS insiste sur deux points. Il lui apparaît essentiel de considérer la contraception d'urgence comme une «solution de rattrapage». Elle défend également une meilleure information sur la contraception d'urgence, via les professionnels de santé, les associations et les programmes d'éducation à la sexualité en milieu scolaire car un frein majeur à son utilisation est sa méconnaissance.
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