Faux. Le statut de sujet est un acquis. Le malade en phase final l'a acquis à sa naissance, pas le foetus non vivant et non viable.
Cela méritait d'être précisé. Cela dit je trouve le concept de viabilité est des plus floue et le principes d'acquisition de statut bien commode.
Excellente question. Je pense qu'on peut le considérer comme un nouvel individu (en devenir) dépendant de celle-ci. D'où le droit de la mère à avoir recours à l'IVG, puisque cet individu n'en est pas encore un. Je considère que l'avortement deviendrait un meurtre si le foetus est viable. Jusqu'à preuve du contraire, on est très loin de la viabilité en France à 12 semaines...
La différence entre votre éthique et la mienne est que vous vous cachez derrière l'aspect juridique. C'est un procédé tout à fait valable mais que je trouve un peu lâche.
Si je devais justifier l'avortement, je ne me reposerai pas sur le concept de viabilité qui est trop relatif. J'aurai plutôt une approche qui consiste a reconnaître la mère et le futur enfant comme deux formes de vies distinctes. L'IVG deviendrait à la fois la séparation prématurée de ces deux formes de vies et le refus du statut de mère par la femme enceinte. L'embryon devant être maintenu en vie selon le principe d'assistance à personne en danger. La survie de l'embryon dépendrait donc de lui même et des ressources mis à disposition comme tout un chacun.
Le résultat serait peu différent vu qu'il n'est pas possible de faire survivre un embryon trop jeune mais d'un point de vue éthique c'est le jour et la nuit. Dans un cas on tue l'embryon pour le confort de la femme qui l'abrite. De l'autre on sépare la femme et l'enfant mais l'enfant ne survit pas à la séparation.
Après réflexion, je dois refusé votre conception de l'IVG comme étant humaniste, il s'agit bien de mettre le confort d'un être au dessus de la vie d'une autre. Dans le cas où l'embryon n'est pas considéré comme vivant, il ne s'agit que d'une ablation. Intervention de confort, donc non humaniste mais qui ne relève pas du meurtre selon mon éthique. En revanche, la tentative de sauver l'embryon est humaniste. L'humanisme devrait d'abord sauver des vies humaines puis s'assurer de la dignité d'une vie humaine. Je constate que dans les faits, l'humanisme permet de justifier tout et n'importe quoi.
En revanche votre argument qui consiste a décider si une vie sera malheureuse ou non est bel et foireux. Personne n'est en mesure de le deviner cela.
Justement ! En quoi votre position, inverse, est-elle plus défendable ? Ping-pong ?
Je ne défend pas la position inverse. Je dis que l'on ne peut se baser sur cette position ou la position inverse pour déterminer si un enfant doit vivre ou non. Je m'en remets au destin.