Réflexion et Etude sur Karl Marx, la Kabbale et la Pensée Socialiste.
Karl Marx a plutôt bien estimé toutes les conclusions kabbalistique et les a exprimées tout à fait ouvertement, mais en même temps de façon peu claire pour les petites gens comme Lénine et ses associés. Le Baal HaSoulam écrit à ce sujet. Les œuvres originales de Karl Marx indiquent clairement qu’il pensait qu’une fois que les gens commenceront à travailler avec leur égoïsme, ils se rendront compte que c’est impossible. Techniquement, c’est ce que les gens en Russie ont ressenti une fois qu’ils ont commencé la construction du socialisme après la Révolution. Mais ils ont suivi un chemin que Karl Marks n’a certainement jamais pensé passer par la force.
Lorsque vous configurez un état de «aime ton prochain», vous ne pouvez pas imposer cette condition, cette loi par la force. Il s’agissait d’une invention russe. Cela ne peut jamais exister!
Mais les Bolcheviks ont tout contourné de cette manière, et à la fin, ils ont créé la terreur et ont tué quarante millions de personnes. Pourtant, ceci n’a conduit à rien. Vous ne pouvez pas modifier artificiellement la nature humaine, en fonction de votre propre chemin, en particulier par la force. C’est impossible. Lorsque vous faites référence à la nature, peut-on vraiment faire quelque chose contre elle?
Cette idéologie du soi-disant « amour du prochain» a été imposée par la force tout le temps jusqu’aux dernières années du régime soviétique, jus-qu’à ce que les gens soient devenus complètement déçus en tout. Cela sonnait bien à l’extérieur, mais nous comprenons que ce n’était rien que de la terreur à l’intérieur.
Karl Marx supposait que les gens deviendraient conscients de la nécessité de se rassembler et de comprendre qu’il n’y a pas de place pour l’exploitation, que le capitalisme est corrompu, que la socialisation des moyens et des résultats de la production est nécessaire. Nous en viendrons à cela de toute façon. La crise mondiale dans son ensemble nous conduit dans ce sens. Nous ne pouvons pas éviter cela.
Karl Marx a écrit toutes ces conditions kabbalistiques comme des lois économiques: toute personne doit être rémunérée pour son travail par seulement ce dont elle a besoin pour exister dans notre monde. Il s’agit de tout ce qui est nécessaire pour l’existence normale de chaque personne : un appartement, un emploi, une famille, des vacances, une retraite, des soins, l’éducation des enfants, tout ce qu’il faut au niveau de notre monde, dans notre société humaine normale. Chaque personne doit avoir cela.
Mais tout au-delà de ces nécessités, cela devient une propriété publique. Et cela doit être utilisé uniquement pour le bénéfice de la société, et uniquement dans la mesure nécessaire à cette société. Alors seulement nous serons en équilibre avec la nature.
Souciez-vous des riches, vous pourriez en avoir besoin
Une personne devrait utiliser ses capacités innées, qui lui ont été données par la nature, à leur plein potentiel pour l’intérêt des autres. Mais alors, d’où tirera-t-on sa satisfaction? Elle viendra de soi-même en utilisant son maximum pour servir les autres.
Après tout, quand je fais un profit, je reçois un gain personnel. J’engage mon égo pour me servir, égoïstement en utilisant les qualités et les apti-tudes que le Créateur m’a données, mais Il aurait pu les donner à quel-qu’un d’autre. Ainsi, il s’avère que les gens avec des moyens ou avec des fonctions avancées, que le Créateur leur a donnés, causent plus de dégâts lors de l’utilisation de leur capacité, pour leur gain personnel. Toutefois, ce fait doit manifester pleinement sa force pour que chacun comprenne ce qui se passe.
Ce sera révélé dans un état où nous allons voir que le système intégré doit être engagé de plein fouet, et que tous sont égaux en lui. Quelles que soient les qualités qui peuvent m’avoir été données, je me vois dans le cadre du mécanisme commun, la partie qui doit faire son travail avec diligence au maximum.
De cette façon, je ne suis pas différent de quelqu’un d’autre. Si chacun de nous fait ce que nous sommes censés faire, alors, dans la spiritualité, nous sommes absolument égaux. Il n’y a aucune différence entre nous. Nous sommes tout simplement nés différents. Ainsi, nous avons un impact différent, mais le quotient d’efficacité est le même.
Il s’agit de l’effort que chacun de nous est capable de mettre, plutôt que des indicateurs qualitatifs sur ce qui en ressort. Nous évaluons une personne non pas par les résultats qui apparaissent à nos yeux, mais seulement par ses efforts propres.
Cela ne signifie pas forcer les gens, comme cela a été fait en Russie sovié-tique, où le gouvernement a retiré les personnes talentueuses des entre-prises qui leur appartenaient, et a ainsi détruit le pays. Si vous tuez ou exilez de telles personnes, qui va gérer l’industrie et l’économie?
Donc, nous devons absolument protéger les magnats et leur offrir des possibilités d’ouvrir autant d’entreprises que possible. Ce sont ceux qui peuvent le faire.
Nous avons déjà vu ce qui se passe sous le socialisme. Voici le désir égoïste au travail, et il devrait être traité aussi judicieusement que possible, jusqu’à ce qu’une personne décide unilatéralement qu’il est temps de se corriger. D’une façon ou d’une autre, tout devrait être fondé sur le désir.
Cependant, que faire si les gens descendent dans la rue et commencent à formuler des demandes spécifiques? La clé la plus importante ici est de sensibiliser les gens. Évidemment, nous devons éteindre le feu.
Certaines personnes vivent dans la pauvreté et ont besoin d’aide, mais c’est seulement lorsque le niveau de notre éducation commencera à s’élever, que nous verrons la façon dont les choses vont commencer à aller mieux. Après tout, nous commençons à comprendre que l’on doit donner quelque chose pour le bien des autres.
Ce ne sera pas une idéologie ou une opinion, mais un sentiment qui va imprégner tout le monde. Ensuite, nous nous sentirons comme une nation.
Par ailleurs, nous allons recevoir l’aide de la Lumière supérieure. Par la loi de l’équivalence de forme, notre système va devenir le vêtement de la Lu-mière Supérieure et nous verrons les fruits énormes de notre unification, similaires aux fruits vu par les éclaireurs qui ont été les premiers à faire leur chemin en terre d’Israël après 40 ans d’errance dans le désert. Nous allons découvrir soudainement l’énergie et le potentiel qui sont contenus dans tout ce que nous traitons.
Tout cela ne peut être réalisé que par l’éducation. C’est pourquoi nous avons besoin d’une table ronde où nous discutons des questions ensemble et élevons le niveau d’interaction et d’intérêt mutuel entre les personnes. C’est tout ce dont nous avons besoin. Le gouvernement, dans le sillage de notre discussion, prendra les fonctions exécutives.
La table ronde sera un débat national mené conjointement avec des experts qui ont une approche critique et analytique, mais sur la base d’un commun accord, comme dans une famille unie. Puis nous allons réussir. Sinon, nous échouerons. Du cours du 19/08/11, « Un seul précepte »
Le nouveau monde a besoin d’une nouvelle économie
Question: N’est-ce pas essentiellement notre message socialiste ?
Réponse: Qui se soucie de son nom ? Les gens demandent cela, indépen-damment des noms et des étiquettes. La nation d’Israël exige la justice sociale, qui doit être la même que dans la famille. Le mot «socialisme» dé-clenche le rejet. Les gens ont déjà essayé, mais la question n’est pas sur les mots, mais sur l’essence.
La justice sociale signifie une approche «familiale » où nous nous considé-rons tous les uns et les autres. Nous devons construire une économie compatible avec ce principe. Nous n’avons pas d’autre alternative. Si nous voulons réussir dans le monde moderne, même indépendamment de la protestation, alors nous devons reconstruire l’économie dans tous les pays exactement sur cette fondation.
Nous avons besoin d’une nouvelle économie, et, en attendant, des experts n’ont toujours pas compris cela. Nous voyons là où ils nous ont amenés. Si la personne qui était responsable du budget global de la famille avait amené la famille à une telle crise, tout l’argent lui aurait été retiré immédiatement, et le sort de la maison confiée à une personne plus compétente et bien informée.
Cependant, revenons à la vague de protestation israélienne. Les gens de-mandent la justice sociale et l’économie devrait être construite sur ce principe. A partir de maintenant, cela devrait être fondé sur une attitude différente. Nous avons besoin de formules d’allocation budgétaire pour laisser tout le monde satisfait. Mais comment pouvons-nous y parvenir?
À cette fin, des représentants de la nation doivent s’asseoir à la table «familiale», mettre les ressources disponibles au milieu, et décider ensemble comment les diviser, afin que chacun soit convaincu, sachant que c’est la seule solution possible. Après tout, nous n’avons pas d’autres économies, et chaque personne devrait comprendre qu’elle est traitée de façon équitable, même si elle reçoit deux shekels, tandis qu’une autre en reçoit vingt.
Bien sûr, pour ce faire, il doit y avoir l’éducation de masse et un débat na-tional. Et puis, il y a aussi des calculs simples à faire : si une personne gagne moins d’un certain montant, alors elle ne peut simplement pas subvenir à ses besoins. Si une mère célibataire élevant seule ses enfants reçoit moins d’un certain minimum, elle ne peut pas faire face. Ainsi, il y a des priorités qui doivent être résolus au moins à un niveau basique afin que les gens puissent survivre. Ensuite, nous passerons à d’autres questions, en les disposant dans l’ordre de priorité.
Par ailleurs, nous avons besoin de ce genre d’économie dans le monde moderne. Sinon, le temps viendra où les gens montreront la porte au gouvernement. Aujourd’hui, cela est facile. Les jeux sont finis. Le système de garantie mutuelle se révèle est parmi les gens, et ils commencent à sentir que nous sommes tous interconnectés.
Cependant, les gouvernements sont déconnectés de la réalité et ne ressentent pas cela. Ils comptent encore sur les différentes commissions et d’autres ressources obsolètes pour détourner l’attention. Cependant, les gens ne vont pas se calmer.
C’est pourquoi nous avons besoin d’autres spécialistes. Nous allons leur expliquer le principe de justice sociale et ils vont construire le système économique approprié. Par ailleurs, ils vont transformer l’Etat pour répondre aux nouvelles exigences.
Aujourd’hui, les gens exigent que l’état fonctionne différemment avec l’ensemble de ses mécanismes, des ministères et des organismes en relation avec chaque personne et chaque partie du pays. Nous voulons que l’administration de la terre, la sécurité sociale, et d’autres institutions fonctionnent différemment, et cela nécessite d’énormes changements. Ils ne sont pas simples, mais ils sont nécessaires.
Nous devons également comprendre que les nouveaux partis politiques et autres méthodes politiques ne nous aideront pas non plus. Après tout, nous savons déjà que quiconque se trouve dans cet environnement devient semblable à lui. Au lieu de cela, le prochain gouvernement devrait prendre la forme d’une table ronde. Ce gouvernement ne sera pas là pour expliquer des faits mystérieux aux gens, d’en haut d’un piédestal. Ce ne fonctionne plus. Le monde est entré dans un nouvel état et progressivement, cela va devenir évident pour tout le monde. De la 5ème partie du cours quotidien de Kabbale du 22/08/2011, « Arvout »
Sur les subtilités des impôts
Question: Beaucoup d’économistes suggèrent de se tourner à gauche vers le socialisme et d’augmenter les impôts sur le capital dans le monde entier et en même temps. Comment est-ce réaliste?
Réponse: Cela n’aidera pas. Toute action qui ne facilite pas l’unité parmi les gens se révélera perturbateur. Cela vous montrera que vous avez pris la mauvaise voie d’action. La seule action qui puisse être bénéfique est celle menant à l’unité.
Aujourd’hui, afin de faire toutes les réformes économiques et les réformes du gouvernement, vous avez besoin d’examiner les lois du système intégré. Vous devez pousser et tirer le monde vers l’intégralité, vers l’unité. C’est la seule manière par laquelle vous pouvez atteindre le succès. Sinon, rien ne va s’arranger.
C’est pourquoi ce n’est pas sur les taxes et les lois, mais sur la démarche. En prenant de l’argent au détriment des riches pour le donner aux pauvres, renforcez-vous vraiment l’unité? Disons que vous distribuez tout le capital de façon égale et même les riches sont plus heureux. Cependant, dès le lendemain, vous verrez que ce que vous avez réalisé est un échec complet. Sur le plan matériel, votre réforme a été de grande envergure et efficace, mais son effet spirituel est resté nul. Ce zéro vous reviendra dans un sens négatif.
Aujourd’hui, le monde a besoin de l’unité. Il doit devenir semblable au Créateur. L’avez-vous aidé sur le chemin de l’unité? C’est là toute la question.
Dans le pire des cas, s’il n’y a pas d’autre issue, les gens vont être amenés vers l’unité par le biais de malheurs et de catastrophes. Pendant une guerre, tout le monde s’unit. Ceci est bien connu. Si vous ne voulez pas de l’unité en prenant le bon chemin, vous serez forcé en prenant le mauvais chemin.
C’est la condition des forces de la nature: Aujourd’hui, vous devez être plus unis avec les autres qu’hier. Vous n’étiez pas unis? Eh bien, vous allez donc être poussé par la somme correspondante. Cette pression peut apparaître comme la pauvreté ou, peut-être, dans la guerre, les épidémies et autres catastrophes.
Le développement quotidien est défini par la croissance dans l’unité que nous avons atteinte. C’est le seul critère. Les actions elles-mêmes ne sont pas importantes. L’action peut même chercher le négatif, mais si elle con-duit vers l’unité, son résultat aura des retombées bénéfiques, à la fin de laquelle vous aurez une meilleure correspondance avec la nature.
La nature nous nourrit vers l’unité, soit par la souffrance ou par le bon chemin si vous le voulez. Ainsi, la fiscalité par elle-même n’a pas de sens. La clé est de soutenir la garantie mutuelle et construire vos calculs de la même manière que cela est fait dans une famille. Nous avons besoin d’attention mutuelle pour le bien-être de la maison et du monde. Ensuite, tout sera en ordre.
Cela signifie que tout d’abord, vous devez arriver à un consensus dans toute la nation de ceux qui sont intéressés par l’existence du pays, y compris les riches et les pauvres. Vous ne pouvez aller de l’avant par le biais de l’éducation, sans aucune pression ou contrainte.
Il y a une place pour chaque chose: la religion, les croyances et les points de vue de droite et de gauche. Que chacun reste avec « son héritage ». Il doit accepter un seul principe : Nous sommes tous une famille, une nation, et personne ne doit chercher à tuer quelqu’un.
Vous pouvez avoir un point de vue différent de ce que je fais, mais nous vivons quand même dans une maison, et nous avons seulement un « gâteau » pour nous tous. Donc, nous allons le partager avec le maximum d’avantages pour tous. De la 5ème partie du cours quotidien du 08.08.2011, « La Paix »
«Pourquoi le socialisme? »
Albert Einstein (Revue mensuelle de Mai 1949)
« Est-il conseillé que celui qui n’est pas un expert sur les questions économiques et sociales exprime son opinion au sujet du socialisme? Je crois que pour un certain nombre de raisons ce le soit.
«Regardons d’abord la question du point de vue de la connaissance scientifique. Il semblerait qu’il n’y ait pas de différences méthodologiques essentielles entre l’astronomie et l’économie : dans ces deux domaines, les scientifiques tentent de découvrir les lois d’acceptabilité générale pour un groupe défini de phénomènes, afin de rendre l’interconnexion de ces phénomènes, aussi claire et compréhensible que possible. Mais en réalité de telles différences méthodologiques existent. La découverte de lois générales dans le domaine de l’économie est rendue difficile par le fait que les phénomènes économiques observés sont souvent affectées par de nombreux facteurs qui sont très difficiles à évaluer séparément. En outre, l’expérience qui s’est accumulée depuis le début de la période dite civilisée de l’histoire humaine a, comme on le sait, été largement influencée et limitée par des causes qui ne sont pas exclusivement de nature économique. Par exemple, la plupart des grands États de l’histoire doit leur existence aux conquêtes. Les peuples conquérants se sont établis, légalement et économiquement, comme classe privilégiée du pays conquis. Ils se sont emparés du monopole de la propriété foncière et ont nommé un sacerdoce issu de leurs propres rangs. Les prêtres, contrôlant l’éducation, firent de la division des classes sociales une institution permanente et créèrent un système de valeurs guidant désormais le comportement social du peuple, dans une large mesure inconsciemment.
« Mais la tradition historique date, en quelque sorte, d’hier, et nulle part avons-nous vraiment surmonté ce que Thorstein Veblen appelait « la phase de prédation» du développement humain. Les faits économiques observables appartiennent à cette phase et même les lois telles que nous pouvons en tirer ne sont pas applicables à d’autres phases. Puisque le but réel du socialisme est précisément de surmonter et d’aller au-delà de la phase de prédation du développement humain, la science économique dans son état actuel ne peut qu’apporter qu’un faible éclairage sur la société socialiste de l’avenir.
« En second lieu, le socialisme est orienté vers un but social et éthique. Cependant, la science ne peut pas créer des buts et, encore moins, les inculquer aux êtres humains ; la science, tout au plus, peut fournir les moyens d’atteindre certains buts. Mais les buts eux-mêmes sont conçus par des personnalités ayant de nobles idéaux éthiques et – si ces buts ne sont pas mort-nés, mais vitaux et vigoureux – ils sont adoptés et mis en avant par nombre d’êtres humains, qui, à moitié inconsciemment, déterminent la lente évolution de la société.
«Pour ces raisons, nous devrions faire attention de ne pas surestimer la science et les méthodes scientifiques quand il s’agit de problèmes humains, et nous ne devrions pas supposer que les experts sont les seuls qui ont le droit de s’exprimer sur les questions touchant à l’organisation de la société.
« D’innombrables voix affirment depuis un certain temps que la société humaine traverse une crise, que sa stabilité a été gravement ébranlée. La caractéristique d’une telle situation est que les individus se sentent indifférents ou même hostiles envers le groupe, petit ou grand, auquel ils appartiennent. Afin d’en illustrer le sens, permettez-moi de rappeler ici une expérience personnelle. J’ai récemment discuté avec un homme intelligent et bien-intentionné de la menace d’une autre guerre, qui, à mon avis mettrait sérieusement en danger l’existence de l’humanité, et je remarquais que seule une organisation supranationale pourrait offrir une protection contre ce danger. Là-dessus mon visiteur, très calmement et froidement, me dit : «Pourquoi êtes-vous si profondément opposé à la disparition de la race humaine? »
«Je suis sûr, qu’à peine un siècle auparavant, personne n’aurait fait une déclaration de ce genre si légèrement. Il s’agit de la déclaration d’un homme qui s’est efforcé en vain d’atteindre un équilibre en lui-même et qui a plus ou moins perdu espoir d’y parvenir. Elle est l’expression d’une solitude douloureuse et de l’isolement dont tant de gens souffrent de nos jours. Quelle en est la cause? Y a-t-il une issue?
« Il est facile de soulever de telles questions, mais difficile d’y répondre avec une certaine assurance. Je vais essayer, cependant, du mieux que je puisse, même si je suis très conscient du fait que nos sentiments et aspirations sont souvent contradictoires et obscurs et qu’ils ne peuvent pas être exprimés en formules faciles et simples.
«L’homme est, à la fois, un être solitaire et un être social. En tant qu’être solitaire, il tente de protéger sa propre existence et celle de ceux qui sont proches de lui, pour satisfaire ses désirs personnels et développer ses facultés innées. En tant qu’être social, il cherche à obtenir la reconnaissance et l’affection de ses semblables, à partager leurs plaisirs, à les consoler dans leurs tristesses et à améliorer leurs conditions de vie. Seule l’existence de ces aspirations variées, souvent conflictuelles, représente le caractère particulier d’un homme, et leur combinaison spécifique détermine dans quelle mesure un individu peut atteindre un équilibre intérieur et contribuer au bien-être de la société. Il est fort possible que la force relative de ces deux directions est, pour l’essentiel, fixée par l’hérédité. Mais la personnalité qui émerge finalement est largement formée par le milieu dans lequel l’homme se trouve par hasard pendant son développement, par la structure de la société dans laquelle il grandit, par la tradition de cette société, et par une évaluation de certains types de comportement. La notion abstraite de «Société» signifie, pour un individu, la somme totale de ses relations directes et indirectes avec ses contemporains et avec toutes les personnes des générations précédentes. L’individu est capable de penser, de sentir, d’aspirer à un but, et de travailler par lui-même ; mais il dépend tellement de la société – pour son existence physique, intellectuelle et émotionnelle – qu’il est impossible de penser à lui ou de le comprendre, en dehors du cadre de la société. C’est la «société» qui fournit à l’homme la nourriture, des vêtements, un lo-gement, des outils de travail, le langage, les formes de la pensée, et la plu-part du contenu de la pensée ; sa vie est rendue possible grâce au travail et réalisations de millions de personnes passées et présentes, qui se cachent toutes derrière le petit mot «société».
«Il est évident, par conséquent, que la dépendance de l’individu à la société est une circonstance naturelle qui ne peut pas être abolie, tout comme dans le cas des fourmis et des abeilles. Cependant, alors que le processus de vie des fourmis et des abeilles est fixé, jusque dans le moindre détail, par de rigides instincts héréditaires, le modèle social et les interrelations des êtres humains sont très variables et susceptibles de modifications. La mémoire, la capacité de faire de nouvelles combinaisons, le don de communication orale ont rendu possibles des développements parmi les êtres humains qui ne sont pas dictés par des nécessités biologiques. De tels développements se manifestent dans les traditions, les institutions et les organisations, dans la littérature, dans les réalisations scientifiques et techniques, dans les œuvres d’art. Cela explique comment, dans un certain sens, l’homme peut influencer sa vie par sa propre conduite, et comment dans ce processus conscient, penser et vouloir peut jouer un rôle.
« L’homme acquiert à la naissance, par hérédité, une constitution biologique que nous devons considérer fixe et inaltérable, y compris les pulsions naturelles, qui sont propres à l’espèce humaine. En outre, au cours de sa vie, il acquiert une constitution culturelle qu’il adopte de la société, par la communication et par de nombreux autres types d’influences. C’est cette constitution culturelle qui, avec le passage du temps, est sujette au changement et qui détermine dans une très large mesure la relation entre l’individu et la société. L’anthropologie moderne nous a appris, par l’investigation comparative des cultures dites primitives, que le comportement social des êtres humains peut varier considérablement, en fonction des modèles culturels dominants et des types d’organisation prédominant dans la société. C’est sur cela que ceux qui s’efforcent d’améliorer le sort de l’homme peuvent fonder leurs espoirs : les êtres humains ne sont pas condamnés, en raison de leur constitution biologique, à anéantir l’autre ou à être à la merci d’un destin cruel, auto-infligé.
« Si nous nous demandons comment la structure de la société et l’attitude culturelle de l’homme devraient être changées pour rendre la vie humaine aussi satisfaisante que possible, nous devrions constamment être cons-cients du fait qu’il y a certaines conditions que nous ne pouvons modifier. Comme mentionné précédemment, la nature biologique de l’homme est, à toutes fins pratiques, pas sujet au changement. De plus, les développe-ments technologiques et démographiques des derniers siècles ont créé des conditions qui sont là pour rester. Dans les populations relativement den-sément peuplées établies avec les biens indispensables à leur existence, une extrême division du travail et un appareil hautement centralisé de production sont absolument nécessaires. Le temps, où des individus ou des groupes relativement petits étaient complètement auto-suffisants et qui en regardant en arrière semblait si idyllique, s’en est allé pour toujours. Il est à peine exagéré de dire que l’humanité constitue encore aujourd’hui une communauté planétaire de production et de consommation.
«J’ai maintenant atteint le point où je peux indiquer brièvement ce qui constitue pour moi l’essence de la crise de notre temps. Il s’agit de la relation de l’individu à la société. L’individu est devenu plus conscient que jamais de sa dépendance à l’égard de la société. Mais il n’éprouve pas cette dépendance comme un bien positif, comme une attache organique, comme une force protectrice, mais plutôt comme une menace à ses droits naturels, ou même à son existence économique. En outre, sa position dans la société est telle que les motivations égoïstes, responsables de sa construction, sont constamment accentuées, tandis que ses pulsions sociales, qui sont par nature plus faibles, se dégradent progressivement. Tous les êtres humains, quelle que soit leur position dans la société, souffrent de ce processus de détérioration. Sans le savoir, prisonniers de leur propre égoïsme, ils se sentent sans aucune sécurité, solitaire, et privés du pur et simple plaisir de vivre. L’homme ne peut trouver un sens à la vie, aussi courte et périlleuse soit-elle, qu’en se consacrant à la société.
« L’anarchie économique de la société capitaliste, telle qu’elle existe au-jourd’hui, est, à mon avis, la véritable source du mal. Nous voyons devant nous une énorme communauté de producteurs dont les membres s’efforcent sans cesse de se priver mutuellement des fruits de leur travail collectif – non pas par la force, mais pour l’ensemble dans un respect fidèle aux règles légalement établies. À cet égard, il est important de se rendre compte que les moyens de production – c’est-à-dire toute la capacité productive qui est nécessaire pour produire les biens de consommation, ainsi que des capitaux supplémentaires de biens – peuvent légalement être, et pour la plupart sont, la propriété privée des individus ».
« Pour des raisons de simplicité, dans la discussion qui suit, j’appellerai « travailleurs » tous ceux qui ne partagent pas la propriété des moyens de production, bien que cela ne correspond pas tout à fait à l’utilisation usuel du terme. Le propriétaire des moyens de production est en mesure d’acheter la force de travail de l’ouvrier. En utilisant des moyens de production, l’ouvrier produit de nouveaux biens qui deviennent la propriété du capitaliste. Le point essentiel dans ce processus est la relation entre ce que l’ouvrier produit et ce qu’il est payé, tous deux mesurés en termes de valeur réelle. Dans la mesure où le contrat de travail est «libre», ce que l’ouvrier reçoit est déterminé non pas par la valeur réelle des biens qu’il produit, mais par ses besoins minimum et par les exigences des capitalistes envers la force de travail en rapport au nombre de travailleurs en concurrence sur le marché du travail. Il est important de comprendre que même en théorie le salaire de l’ouvrier n’est pas déterminé par la valeur de son produit.
«Le capital privé tend à se concentrer dans quelques mains, en partie à cause de la concurrence entre les capitalistes, en partie parce que le déve-loppement technologique et la division croissante du travail encouragent la formation de plus grandes unités de production aux dépens des plus petits. Le résultat de ces développements est une oligarchie de capital privé, dont l’énorme pouvoir ne peut pas être contrôlé efficacement, même par une société politique organisée démocratiquement politique. Il est vrai que les membres des organes législatifs sont choisis par les partis politiques, en grande partie financés ou autrement influencés par les capitalistes privés qui, à toutes fins pratiques, séparent le corps électoral de la législature. La conséquence est que les représentants du peuple ne protègent, en fait, pas suffisamment les intérêts des couches défavorisées de la population. En outre, dans les conditions actuelles, les capitalistes privés contrôlent inévitablement, directement ou indirectement, les principales sources d’information (presse, radio, éducation). Il est donc extrêmement difficile, et même dans la plupart des cas tout à fait impossible pour le citoyen individuel de parvenir à des conclusions objectives et de faire un usage intelligent de ses droits politiques.
« La situation, prévalant dans une économie basée sur la propriété privée du capital, est ainsi caractérisée par deux principes fondamentaux : pre-mièrement, les moyens de production (le capital) sont des propriétés privées et les propriétaires en disposent comme bon leur semble, d’autre part, le contrat de travail est libre. Bien sûr, une société capitaliste au sens pur du terme n’existe pas. En particulier, il convient de noter que les travailleurs, à travers de longues et âpres luttes politiques, ont réussi à obtenir une forme quelque peu améliorée du «contrat de travail libre» pour certaines catégories de travailleurs. Mais pris dans son ensemble, l’économie d’aujourd’hui ne diffère pas beaucoup d’un «pure» capitalisme.
« La production est réalisée dans un but lucratif, et non dans un but d’utilisation. Il n’existe aucune sécurité que tous ceux qui sont capables et désireux de travailler seront toujours en mesure de trouver un emploi, une «armée de chômeurs» existe presque toujours. Le travailleur est constamment dans la crainte de perdre son emploi. Puisque les chômeurs et les travailleurs mal rémunérés ne constituent pas un marché rentable, on restreint la production des biens de consommation et il en résulte de grandes difficultés. Les progrès technologiques se traduisent souvent par plus de chômage plutôt que par un allégement de la charge de travail pour tous. La recherche du profit, en conjonction avec la compétition entre les capitalistes, est responsable d’une instabilité dans l’accumulation et l’utilisation du capital qui conduit à des dépressions de plus en plus sévères. La concurrence illimitée conduit à un gaspillage considérable de travail et, à cette paralysie de la conscience sociale des individus dont j’ai déjà parlé.
« Je considère, cette paralysie des individus, comme le pire des maux du capitalisme Tout notre système d’éducation souffre de ce mal. Une attitude concurrentielle exagérée est inculquée à l’étudiant, qui est formé à adorer un avide succès comme préparation à sa future carrière.
«Je suis convaincu qu’il y a une seule façon de remédier à ces maux graves, à savoir à travers la mise en place d’une économie socialiste, accompagnée d’un système éducatif qui serait orienté vers des buts sociaux. Dans une telle économie, les moyens de production sont la propriété de la société elle-même et sont utilisés de façon planifiée. Une économie planifiée, qui adapte la production aux besoins de la communauté, distribuerait le travail à faire entre tous ceux qui sont capables de travailler et garantirait des moyens d’existence à chaque homme, femme et enfant. L’éducation de l’individu, en plus de la promotion de ses propres capacités innées, tenterait de développer en lui un sentiment de responsabilité pour ses semblables au lieu de la glorification du pouvoir et du succès dans notre société actuelle.
« Néanmoins, il est nécessaire de se rappeler qu’une économie planifiée n’est pas encore le socialisme. Une économie planifiée en tant que telle peut être accompagnée d’un asservissement complet de l’individu. La réalisation du socialisme exige la solution de certains problèmes sociopolitiques extrêmement difficiles : comment est-il possible, compte tenu d’une centralisation de grande envergure du pouvoir politique et économique, d’empêcher la bureaucratie de devenir toute-puissante et présomptueuse ? Comment les droits de la personne peuvent être protégés et avec cela un contrepoids démocratique au pouvoir de la bureaucratie peut-il être assuré?
« La clarté sur les objectifs et les problèmes du socialisme est de la plus grande importance à notre époque de transition. Puisque, dans les circonstances actuelles, la discussion libre et sans entrave de ces problèmes est sujet à un puissant tabou, je considère la création de ce magazine est un service public important. »
Mon commentaire: Pour la première fois de l’histoire humaine, on peut choisir à l’avance l’un des deux moyens de notre développement vers l’état d’équilibre complet qui a été créé par la nature. Nous avons besoin de voir notre état futur, car il est opposé à notre nature égoïste. Si elle avait été en conformité avec la nature, nous aurions tout simplement avancé automatiquement tout au long de notre histoire, poussé par notre égoïsme grandissant.
C’est l’opposé de notre nature égoïste par rapport au prochain état altruiste de l’humanité qui nous empêche de transiter vers cet état. La pression sur nous, des individualistes égoïstes, de la nature altruiste intégrale augmentera constamment, produisant crises et catastrophes qui nous pousseront à comprendre les causes de notre souffrance et à accepter l’équilibre avec la nature, de réaliser l’unité entre nous et avec elle comme le sommet de notre développement.
Tiré d'une étude du Doct. Mickael Laitman.