Le pape François a constitué samedi 13 avril un groupe de huit cardinaux de tous les continents pour "le conseiller dans le gouvernement de l'Eglise" et étudier un projet de réforme de la Constitution sur la curie, a annoncé le Vatican. L'objectif est double pour l'ancien cardinal argentin Jorge Bergoglio, un mois tout juste après son élection : rénover le gouvernement de l'Eglise, terni par des scandales, et accentuer la collégialité.
Dans cette annonce spectaculaire, le pape se lance ainsi dans la réforme de l'Eglise, alors que jusqu'à présent il était resté discret sur ces sujets, se contentant de prêcher pour une Eglise plus miséricordieuse, pauvre et missionnaire.
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TROIS "PAPABILI" NOMMÉS
Parmi les cardinaux nommés figurent deux Européens, le président italien du gouvernorat de l'Etat du Vatican, Giuseppe Bertello, et l'archevêque de Munich, Reinhard Marx.
Il y a également deux Latino-Américains, l'archevêque émérite de Santiago du Chili, Francisco Javier Errázuriz Ossa, et Óscar Andrés Rodriguez Maradiaga, archevêque hondurien, ainsi que l'archevêque de Boston, l'Américain Sean Patrick O'Malley. Enfin, l'archevêque de Bombay, le cardinal Oswald Gracias, l'archevêque de Kinshasa, Laurent Monsengwo Pasinya, et l'archevêque de Sydney, George Pell.
Sean Patrick O'Malley, le 10 mars 2013, à Rome.
Plusieurs de ces cardinaux, notamment O'Malley, Maradiaga et Monsengwo, avaient été cités parmi les "papabili" avant le conclave qui a élu le successeur du pape émérite Benoît XVI. Un évêque italien, Marcello Semeraro, titulaire du diocèse d'Albano (lieu de la résidence d'été des papes à Castel Gandolfo, où Benoît XVI s'est retiré) est nommé comme secrétaire.
SCANDALES SEXUELS ET FINANCIERS
Ces cardinaux vont devoir travailler à la révision de la Constitution apostolique Pastor Bonus sur la curie romaine. La première réunion de ce groupe est fixée du 1er au 3 octobre, précise le communiqué, qui ajoute cependant que le souverain pontife est déjà en contact avec les huit cardinaux.
Le pape François semble vouloir prendre son temps, agissant de manière ordonnée et sans fébrilité, pour réformer la gestion complexe d'une Eglise catholique qui compte quelque 1,2 milliard de baptisés.
Le gouvernement central de l'Eglise, souvent critiqué pour son opacité, a été affecté par l'affaire, l'an dernier, des fuites de documents confidentiels de Benoît XVI "VatiLeaks", et aussi par une avalanche de révélations vraies ou supposées telles sur des scandales sexuels et financiers. Surtout les révélations des scandales de pédophilie de milliers de prêtres dans le passé l'a profondément ébranlé.
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Cela changera quoi exactement ?