Ils sont tous là, levés pas avant 10 heures car couchés hier vers 4 heures du matin, ils tiennent les rues, ils zonent de parking en parking...
Il semblent ne rien faire, ils sont des centaines, ils sont des milliers....
Ils arrivent de toutes parts, fuyant une misère séculaire au soleil , mais grâce à la télé par satellite, ils ont entrevu le Paradis ils en veulent un morceau! Des visas des visas, on veut des visas!
Ils émigrent, posant leur maigre balluchon dans cette ville dont ils ne sauront jamais partir...
Pourquoi partir? Ailleurs, c'est comme ici, il n'y a RIEN! Pas de boulot, aucun emploi, même pas pour balayer les trottoirs ...
Alors ils sont là depuis 10 ans, 15 ans, 20 ans et on les entassent, fermant les yeux sur un futur pestilentiel. Dans certains quartiers de cette ville, ce n'est plus vraiment la France mais l'Afrique.
Une Afrique de mendiants, de va nus pieds, mais ici il fait froid, alors on s'organise car faut des chaussures et le cousin ou l'oncle traverse la méditerranée, il sait comment faire et débarque la drogue, ca va de la résine compactée à la cocaïne larguée en haute mer et récupérée à la va comme je te pousse par des bateaux qui n'ont rien de la plaisance ou de la pêche...
Pour UN arraisonné, 10 se faufilent et vont empoisonner NOTRE population.
Mais ils sont toujours PLUS, les voila à 30 ans et toujours pas de boulot et leurs femmes qui vont pondre et la France paie sans cesse, construit des hôpitaux et ces enfants grandissent. Papa n'a aucun boulot, son fils arrive a 15 ans, il ne sait d'où il vient il sait juste qu'il n'est pas d'ici
On lui dit qu'il est français mais il ne voit PERSONNE travailler sinon à la mairie ou à vider les ordures ou encore pointer à pôle emploi.
A la télé, il voit des belles émissions, il voit aussi des pubs magnifiques, tout le monde a des jolies voitures. Monsieur "le Roi Merlin" pas vraiment Roi ni enchanteur montre des baraques de français qui sont de véritables palais bourgeois et lui, dans son clapier, il a sa cité.
Sa grande sœur est déjà enceinte...Elle ne sait où aller car pas de travail, son Prince charmeur s'est évaporé, l'autre, le petit frère est a l'école, il s'y ennuie car il ne sait que faire plus tard.
Lui descends dans la rue, il va plus à l'école, les profs sont des loosers de toute façon! La rue c'est génial, il y a les copains...Tu veux de la tune Djamel? Tiens, vends ça, Rachid vient de s'acheter un scooter super chouette, tu vas voir, les filles vont t'adorer...
Et Djamel vend des barrettes, papa lui dit c'est pas bien.. Du haut de ses 16 ans il le regarde déjà usé à 40 berges traînant dans l'appart subventionné par la Mairie qui ne reçoit plus de loyers depuis 10 ans... Il lui répond: " Moi ma vie va briller, t'es qu'un looser, moi je vais en avoir de la tune!"
Ils sont des milliers, des centaines de milliers !
La police court partout, les juges n'osent plus juger, pourquoi faire ? La prison à coté déborde de cette peste grise qui dégouline sans cesse ...On ne peut arrêter un tsunami, on regarde juste impuissant la désolation totale de la ville.
Pour donner le change on envoi 300 policiers et Gendarmes, une goutte d'eau dans une mer de violence terrifiante... Djamel lui, sait nager, il est l'admiration de son petit frère car lui a un beau scooter et il va lui refiler quand il pourra conduire une BMW.
Papa lui, prend le tram, il est toujours aussi fauché, à pôle emploi ils lui ont dit qu'il est trop vieux, avant il était trop jeune ou pas assez qualifié
Djamel rêve, au loin là bas, dans le port , de jolis bateaux sont bercés par la houle...
Demain il en aura un, il veut VIVRE!
Le printemps pointe le bout de son nez, la peste fait des ravages dans les quartiers. Les filles se prostituent car pas de boulot et faut se payer des habits et aussi sa ligne de coke, c'est si bon! Les mecs se font concurrence, partout dans toutes les rues, des vendeurs protègent leur territoire, on se tue pour un quartier, une clientèle en esclavage de cette drogue si facile à vendre...
Un vieux maire assis dans son bureau téléphone au secours à Paris. Dehors la foule grouille et respire, les rues remplies d'immondices car les va-nu-pieds de la voirie sont encore en grève...
Ils ne gagnent que 2000 euros net alors que leur fils en ramène 10.000 chaque mois en vendant cette merde. Et c'est net d'imposition!
Le port commercial est à présent déserté, plus un armateur pour y déverser ses marchandises, la ville est trop pestiférée... Partout la corruption mine toutes les institutions, du plus petit fonctionnaire aux Députés qui ne sont que guignols dans les pattes des sauvages.
Ils savent que leur vie peu être très courte, ils ne disent rien, se contentant de se remplir les poches en fermant les yeux.
Pourtant, devant le port, les immeubles témoins d'un passé riche et célèbre brille au soleil de cette méditerranée...
Marseille s'endort, elle ne sait plus que faire et se saoule de musique, le temps suspends son vol . La peste a gagné, elle avance.