J'ai beaucoup travaillé cette question et me suis amplement renseigné auprès de théologiens confirmés des deux bords si je puis dire et il semble que tout le monde ait raison et que la controverse procède d'une interprétation de traduction. D'ailleurs, ils sont quasiment d’accord sur la question maintenant, et ce n'est plus un point de blocage. On a beaucoup parlé de cette question du filioque, il faut consulter les archives à ce sujet.
Ils disent quoi ? Le Saint Esprit procède du Père et du Fils ?
En ce qui concerne la procession et l’origine de l’Esprit Saint par l’intermédiaire du Fils, les textes du Nouveau Testament, sans parler d’elle ouvertement, mettent en relief les relations très serrées entre l’Esprit et le Fils. L’envoi de l’Esprit Saint aux croyants n’est pas l’oeuvre unique du Père, mais aussi du Fils. En effet, au Cénacle, après avoir dit : “L’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom” (Jn 14, 26), Jésus ajoute : “Si je pars, je vous l’enverrai” (Jn 16, 7).
D’autres passages des Evangiles expriment la relation entre l’Esprit et la révélation donnée par le Fils, comme dans celui où Jésus dit : “Lui me glorifiera, car c’est de mon bien qu’il recevra et il vous l’expliquera. Tout ce qu’a le Père est à moi. Voilà pourquoi j’ai dit que c’est de mon bien qu’il reçoit et qu’il vous expliquera” (Jn 16-15).
L’Evangile dit clairement que le Fils ― pas seulement le Père ― “envoie” l’Esprit Saint ; bien plus, que l’Esprit “reçoit” du Fils ce qu’il révèle, puisque tout ce qu’à le Père est aussi au Fils. (cf. Jn 16).
http://v.i.v.free.fr/spip/spip.php?article3067
Il le vire. L'Esprit Saint procède du Père.
D'ailleurs, attendez et vous allez voir ce que va faire François.
Sur un forum orthodoxe
En plus des problèmes théologiques de Filioque (exposés ci-dessus), le Filioque pose un problème au niveau du fonctionnement de l'Eglise: il n'a jamais été validé par un Concile œcuménique, car l'Eglise de Rome s'est arrogé le droit de passer au-dessus (ce qui est déjà une erreur très grave sur le plan ecclésiologique - un péché contre l'amour des Eglises-soeurs. Cf. Khomiakov, qui développe cet argument de façon très claire.)
De plus, l'Eglise romaine a ainsi modifié un texte canonique très ancien (Credo de Nicée-Constantinople de 380 ap. J.C. - pour ce passage, basé sur une citation de l'Evangile selon saint Jean), ce qui rajoute à la première erreur une grosse prise de risque, sur le plan théologique.
Enfin, lors de la dispute, Rome a été jusqu'à dire que les Grecs avaient supprimé le Filioque du Credo originel... prouvant bien par ce mensonge que leur argumentation était fausse à la base.
Le Credo a été bâti sur des citations de l'Evangile (sauf le terme "consubstantiel", créé pour définir le lien des natures entre Père et Fils), de façon à éviter toute vaine polémique. Le changer pour introduire une citation non-évangélique, c'était inévitablement introduire la polémique dans l'Eglise.
Quand on voit les résultats de cet ajout (schisme de 1054, diminution du rôle de l'Esprit Saint dans la théologie en Occident, perte de la Conciliarité au profit d'une monarchie papale), il ne fait aucun doute que ce fut une erreur.
D'ailleurs, les théologiens catholiques actuels font tout pour diluer l'importance du Filioque, car ils savent bien que rien ne permet plus de le défendre cette notion strictu sensu. Cette notion n'existait pas comme tradition dans l'Eglise primitive, elle n'existait pas comme citation dans les Evangiles, et elle n'amène plus rien sur le plan œcuménique, si ce n'est l'adhésion de cercles ultra-conservateurs.
Je pense que Rome lâchera cette notion au XXIe siècle (tout comme l'interdiction d'ordonner des prêtres mariés en Occident).