Var : Mohamed ne sait pas lire et écrire mais sait escroquer la France !
Sources:
http://francoiseguardia.blogspot.fr/201 ... crire.html
http://www.varmatin.com/hyeres/travail- ... 37943.html
C'est une lettre de dénonciation, adressée il y a cinq ans au ministère de l'Intérieur, qui est à l'origine de cette affaire.
Les membres d'une famille domiciliée à Toulon sont poursuivis devant le tribunal correctionnel dans un dossier de travail dissimulé. Le procureur de la République requiert à leur encontre des peines de prison avec sursis, mais surtout de lourdes amendes pour un total de 250 000 euros. Le délibéré sera rendu en avril.
Mohamed S., père de famille âgé de 67 ans, s'est présenté à la barre sans domicile fixe, avec une interprète - trente-six ans après être arrivé du Maroc - et des trous de mémoire. « J'ai peur de dire des bêtises. »
Lui qui ne sait ni lire ni écrire est devenu entrepreneur sous-traitant, fournisseur de main-d'œuvre ponctuelle à au moins deux exploitations viticoles de Pierrefeu-du-Var - dont l'un des dirigeants est également poursuivi. Mohamed S. est accusé d'avoir fait travailler des ouvriers agricoles entre 2005 et 2008, notamment pour la taille des vignes, sans faire de déclaration auprès des organismes sociaux et fiscaux.
Son épouse, leur fille et un neveu (absent au tribunal) sont poursuivis pour l'avoir aidé à dissimuler une partie des fonds perçus. Mohamed S. signait des chèques à leur nom (surtout celui de sa femme avec près de 400 000 euros cumulés). Eux les convertissaient en espèces, moyennant une commission « pour faire les courses ou payer les factures », selon sa fille âgée de 29 ans, aide-comptable de formation. « On peut retirer 10 000 ou 20 000 euros en espèces tous les dix jours sans que la banque ne dise rien ! C'est du laxisme, voire de l'incompétence », lâche-t-on du côté du ministère public.
Plusieurs centaines de milliers d'euros, échappant à toute pression fiscale et sociale, ont ainsi transité sur les comptes de la famille qui vit aujourd'hui grâce aux minima sociaux.
Une partie de ces sommes a évidemment servi à rémunérer en espèces les employés pas déclarés, l'autre à financer le train de vie de M.S.
Sa maison a été vendue aux enchères et la mutualité sociale agricole (MSA) réclame encore plus de 160 000 euros. Aujourd'hui M.S. et sa compagne sont installés chez leur fille dans une HLM de Toulon.
« M.S. n'est pas le mauvais type qui a toujours profité du système, a plaidé Me Thierry Fradet en défense de la famille, pendant quarante ans il a travaillé, il s'est levé tôt le matin et couché tard le soir. Il n'a pas vécu de trafic. Il a cru qu'il pourrait travailler pour lui-même après tant d'années à travailler pour les autres. »