MESURER LA GRAVITÉ DE LA SITUATION
Or, l'Italie n'est nullement une anomalie et ce qui se passe de l'autre côté des Alpes ne relève pas d'une sorte d'exotisme méditerranéen. Certes, le pays a de nombreuses particularités politiques, économiques, sociales et culturelles. Mais dans presque tous les pays européens, les citoyens se saisissent des élections pour présenter la facture à leurs gouvernements qui leur imposent une politique d'austérité et de rigueur.
Partout, s'exprime un sentiment "anti-politique" qui, d'un côté, se traduit par une défiance à l'égard des institutions et un rejet des élites qu'aiguisent les formations dites populistes, mais qui, de l'autre, traduit une exigence de construire une autre démocratie, plus honnête et transparente.
Enfin, partout, l'Europe est désormais critiquée et remise en cause, pour ses choix économiques, du fait de son déficit de démocratie, enfin, car elle s'avère dénuée de grands projets et de mythes mobilisateurs. Si les responsables politiques ne prennent pas la mesure de la gravité de la situation présente, les lendemains seront difficiles, pour ne pas dire catastrophiques. Telle est la grande leçon européenne du vote italien.