L’immense fossé entre les riches et les pauvres est en augmentation dans plusieurs pays développés. Tandis que 24 millions d’adultes (0,5% de la population mondiale) détiennent plus de 35% de la richesse mondiale (environ 68 000 milliards de dollars), 20% de la population mondiale se contente de moins de 672 dollars par an. Selon les données du Crédit Suisse de 2010, les 10% les plus riches détiendraient 83% du patrimoine mondial alors que la moitié des individus les plus pauvres se disputent le 1% restant. En effet, les inégalités de revenus dans L’OCDE ont progressé de 10% en seulement 25 ans. Ainsi, parmi les 100 économies les plus importantes du monde , la moitié sont des pays et l’autre des entreprises. Par ailleurs, la fortune des 10 personnes les plus riches de la planète est supérieure aux revenus des 48 pays les plus pauvres.
Nous sommes confrontés aux disparités socio-économiques depuis des milliers d’années déjà. Toutefois, en reconsidérant les niveaux qu’elles atteignent aujourd’hui, il est légitime de se demander s’il n’est pas possible de réduire ces inégalités. Quelques systèmes politiques semblent y avoir parvenu, tels que la Suède, la Norvège et le Danemark. Néanmoins, comment un système plus équitable peut être implanté dans des pays émergents qui bénéficient d’une forte croissance économique? L’avenir d’une société plus équitable pourrait être celui de la Chine. Le modèle Chinois, propulsé par une très forte croissance économique, possède plusieurs avantages mais aussi des faiblesses. Afin de parvenir à une société plus égalitaire et de façon durable, le modèle Chinois sera examiné puis des modifications seront suggérées dans le but d’atteindre le niveau idéal. Théoriquement d’abord, il serait possible d’instaurer la société idéale en corrigeant les défauts de ce système.
Tout d’abord, je présenterai le système politique de la Chine ainsi que ses avantages. Puis, j’énoncerai les avantages de l’économie Chinoise. Ensuite, j’exposerai les avantages des programmes sociaux ainsi que ses inconvénients dans l’éducation, la santé et socio-politique. Enfin, dans le but d’améliorer le modèle Chinois, je proposerai des solutions afin que la Chine atteigne un niveau de société plus équitable en plus de celui de puissance économique ainsi que pays en développement.
Aspect 1 : Système politique Chinois
La République populaire de Chine, fondé en 1949, est aujourd’hui la deuxième puissance mondiale économiquement derrière les États-Unis ainsi que troisième pour sa superficie, l’équivalent de l’Europe . Toutefois, la civilisation Chinoise existe depuis plus de 4 millénaires et représente aujourd’hui 20% de la population mondiale, soit 1,3 milliard d’habitants . Malgré la politique de l’enfant unique instauré vers la fin des années 70, un enfant nait à chaque 3 secondes et le taux de natalité par femme est de 1.6. Le régime Chinois se définit officiellement comme une démocratie populaire de parti unique (communiste) et d’inspiration marxiste-léniniste. En effet, la première des quatre Constitutions élaborées de 1954 était carrément calquée sur celle de l’URSS de 1936, la plus stalinienne et la plus totalitaire. Toutefois, la plus récente, celle de 1982, indique dans son préambule que le régime politique de la Chine demeure une «dictature du prolétariat» conduite par le Parti communiste et reposant sur un front uni tout en incluant des partis démocratiques. En effet, il y a 8 partis démocratiques mais seul le Parti communiste chinois est au pouvoir depuis 1949 .
Le régime politique chinois est principalement constitué du système des assemblées populaires, du système de coopération multipartite ainsi que de l’autonomie régionale des ethnies minoritaires. Tous ces systèmes sont placés sous la direction du Parti communiste chinois.
Lors des assemblées populaires, les représentants élus proviennent des milieux suivants : régions, ethnies et classes sociales. Ils peuvent alors exprimer leurs opinions et ainsi négocier avec les administrations responsables. Ces dernières doivent rendre des comptes car les électeurs ont la possibilité de relever de leurs fonctions les députés qu’ils ont élus.
Le système de coopération multipartite consiste à discuter avec les représentants des différents partis et milieux avant d’adopter d’importantes mesures. Cette consultation politique est réalisée sous deux formes principales : par la Conférence consultative politique du Peuple chinois (CCPPC) ainsi qu’avec des entretiens avec les représentants du Parti communiste chinois, des autres partis politiques et organisations démocratiques et des représentants des ethnies minoritaires.
La Chine applique l’autonomie régionale aux groupes ethniques minoritaires qui leur permettent d’administrer eux-mêmes leur communauté. En effet, le statut de région autonome (5 actuellement, soit près de 100 millions de résidents) est attribué aux territoires où l’ethnie locale est majoritaire . Toutefois, le gouvernement central fournit aux régions un support en ressources financières et matérielles afin d’y promouvoir le développement économique et culturel. Ces régions sont indépendantes dans les domaines concernant la construction, l’éducation, les sciences, la culture, la santé publique et le sport .
La Chine est sortie gagnante de la crise économique de 2008, où la croissance de son PIB était de 9,2% en 2009. Alors que celle des États-Unis était de -3,5% et la moyenne mondiale était de -2,2% . Suite à cette période, le journal singapourien zaobao.com tentait d’expliquer le succès de la Chine lors de la crise via l’article «Pourquoi le système politique chinois est-il supérieur au modèle occidental» signée par l'éditorialiste Song Luzhen. Ce dernier justifie cette réussite économique par la force de son système politique efficace, très différent des autres pays. Communément appelé le Modèle chinois, l’auteur analyse les avantages qui détermine sa supériorité par rapport au système pluripartite de l’Occident.
Le premier avantage lui permet d’avoir une vision à long terme par le biais de son système à parti unique. En effet, le développement est plus stable car il n’est pas affecté par l'alternance de partis ayant des positions et des idéologies différentes. On remarque une certaine stagnation dans certains pays où deux partis ayant des idéologies très différentes annulent les réformes passées à son entrée au pouvoir. De plus, le gouvernement n’a pas à modifier ses politiques et réformes en fonction de la réélection prochaine puisqu’il est assuré d’être élu. Ainsi, le pays suit un seul plan qui n’est pas bloqué par l’opposition et ralenti par des délais qui conduisent parfois à des catastrophes, par exemple le mur fiscal aux États-Unis en 2012 concernant le remboursement de la dette.
La Chine est devenue un joueur très important à la fois dans l’économie mondiale et les relations internationales. En effet, elle participe au G20 depuis sa fondation en 1999 et a été invité par les États-Unis en 2009 pour un G2 plus intime. Cette rencontre ne fait que souligner la dépendance des États-Unis vers la Chine puisque cette dernière détenait plus de 800 milliards de dollars en bons du Trésor américain en 2010 .
Le Modèle chinois est basé sur un système politique de coopération entre le gouvernement central et les différents acteurs de divers milieux afin d’assurer une juste représentation et des décisions adéquates. La chine promulgue aussi l’autonomie régionale des ethnies minoritaires et favorise ainsi l’économie locale. De plus, l’efficacité de système de parti unique permet d’avoir un développement stable à long terme.
Aspect 2 : Économie
Tout d’abord, la Chine connaît un succès exceptionnel depuis l'application en 1979 de sa politique de réforme et d'ouverture sur l'extérieur. Son PIB, qui bénéficie d’une croissance moyenne de 8.2% depuis 1980, est fortement supporté par les exportations qui représentent 30% de sa valeur . Alors que la première puissance mondiale, les États-Unis, disposait d’un PIB (en parité pouvoir d’achat et dollars international courant) de 14 700 milliards en 2012, la Chine suivait avec 12 100 milliards. Cependant, la croissance du PIB de la Chine est de 3563% depuis 30ans et celui des États-Unis, 427% . De plus, avec ses 3200 milliards de réserves (en dollars américains courants), l’économie chinoise représente 27% des réserves mondiales et 10% du PIB mondial en 2011. Alors que les États-Unis ne représentent que 4,5% des réserves mondiales, soit 500 milliards de dollars, ils contribuent à la hauteur de 21% au PIB mondiale en 2011 . Ainsi, la première puissance mondiale serait la Chine dès 2016 selon une étude de l’OCDE .
Cette croissance remarquable repose sur une économie de marché socialiste, où l’État contrôle 50% des entreprises dans 27 des 40 secteurs industriels et jusqu’à 70% dans certains secteurs . L’économie publique joue un rôle dominant dans les secteurs de base comme les transports, les communications, les énergies, les zones urbaines, l’éducation, la finance et la défense nationale. Alors que l’économie privée, qui se concentre traditionnellement dans les secteurs de la vente au détail, de la restauration, des services connaît un développement rapide et s’oriente désormais vers les industries de haute technologies . Ainsi, les entreprises publiques ne sont pas une substitution du secteur privée mais un élément de complémentarité. En effet, les bénéfices produits par les entreprises publiques permettent de réduire le taux d’imposition des entreprises privées et des individus. Il n’est donc pas nécessaire de les taxer lourdement puisque les biens publics ont augmentés les revenus du gouvernement et ainsi stimulé l’économie autant nationale que régionale.
Étant donné le peu d’expérience des dirigeants dans ce nouveau système (à partir de 1979), le gouvernement central a lancé diverses expérimentations économiques afin de déterminer les méthodes les plus performantes. Cette stratégie consiste donc à « traverser la rivière à tâtons », selon Deng Xiaoping, le dirigeant de la République populaire de Chine de 1978 à 1992. Ainsi, lors de ces expériences dans des milieux contrôlés et à petites échelles, des villes comme Beijing et Shanghai ont reçu le statut de région administratives .
Dans le cadre de ces expérimentations, Chongqing, une des villes les plus importantes de l’Ouest de la Chine, a obtenu le rang administratif de province. Le gouvernement central a accordé des privilèges aux régions concernées par cette politique. Par exemple, elles sont autorisées à ne taxer les entreprises qu’à hauteur de 15% de leurs revenus alors que la moyenne nationale s’élevait à 33% jusqu’en 2008 et s’élève à présent à 25% en 2011 .
À Chongqing, cette politique a permis d’attirer des investissements étrangers colossaux provenant d’entreprises telles qu’Hewlett-Packard et Foxconn (chiffres d’affaires respectivement de 125 et 102 milliards UDS en 2011), qui prévoient de produire 20 millions d’ordinateurs portables par an à Chongqing. Hewlett-Packard a même transféré son centre de gestion de Singapour à Chongqing. Cette annonce est très appréciée puisque les investisseurs étrangers n’avaient encore jamais déplacés leurs centres de gestion en Chine avant 2011. Ils sont habituellement localisés à Singapour, où le taux d’imposition est de 17,5%.
Ces expériences mènent à la résolution de problèmes nationaux. Par exemple, deux politiques nationales majeures étaient alors en contradiction : la Chine veut une urbanisation rapide mais elle ne veut pas dépendre de l’importation de nourriture . Les dirigeants ont donc fixé une surface minimale de terres arables à ne pas réduire. Le Conseil d’État a accordé le statut de zone spéciale d’expérimentation à Chongqing pour que la ville contribue à résoudre cette contradiction.
La stratégie adoptée ne consiste pas à réduire les terres arables mais à les augmenter en optimisant celles existantes. Ceci ne peut être rendu possible que par la reconversion de terres constructibles en terres arables. Dans les villages, les terres sont divisées en terres cultivables, en terres constructibles ainsi qu’en lopins résidentiels et en lopins industriels. Les paysans ont donc commencé à reconvertir certaines usines et vieilles routes désaffectées en terres cultivables. Ils ont donc regroupées les espaces résidentiels, souvent très éparpillés, dans des zones plus denses mais munis d’infrastructures et services, comme l’accès à l’eau. Cela leur a permis de reconvertir le terrain de leur ancien lieu de résidence en terre cultivable et ainsi la surface totale de terres arables a pu augmenter. Ensuite, les nouveaux citadins pouvaient décider de vendre les nouvelles terres.
Toutefois, une théorie stipule que la hausse des prix des terrains n’a aucun lien avec les efforts des propriétaires terriens mais plutôt par les infrastructures construits par gouvernement et les entreprises aux alentours. Ainsi, les revenus provenant des ventes des terres ne doivent par conséquent pas profiter à un unique individu mais à l’ensemble de la société. Donc, les baux sont vendus à la bourse de Chongqing puis cette somme revient au village qui a converti les terres cultivables. L’argent est ensuite versé à l’ensemble du village qui peut le réinvestir dans les infrastructures et services. Ce système permet d’urbaniser les campagnes sans réduire la superficie totale des terres cultivables en profitant à la communauté .
Par contre, le rapide développement économique de la Chine a généré des disparités économiques qui sont mis en évidence par les contrastes entre les provinces industrielles et agricoles ainsi que les milieux urbains et ruraux. De plus, ces inégalités sont en progression lorsqu’on compare l’évolution de la redistribution des richesses depuis 1978. Donc, selon le coefficient Gini (0 étant l’égalité absolue et 100 l’inégalité absolue), celui de la Chine était de 0,32 en 1978 et 0,50 en 2012 . Parallèlement, à mesure que les inégalités croissent, le nombre de chinois en dessous du seuil de pauvreté fixé à 1 $ par jour est en diminution : de 31,5% en 1990 à 10,4% en 2005. Depuis la réforme de la politique de pauvreté en 1978, plus d’un demi-milliard de personnes sont sorties de la pauvreté .
De ce fait, les disparités sont accentuées par la position géographique. Les provinces côtières se portent mieux que celles au centre et à l’ouest. Ainsi, le PIB par habitant de la province la plus riche (Shanghai; 10 500$ en 2008) est plus de 8 fois supérieur à la province la plus pauvre (Guizhou; 1200$ en 2008). Shanghai est une province basé sur les industries (secteur secondaire; 39%) ainsi que les biens et services (secteur tertiaires; 54%) alors que Guizhou se concentre principalement dans l’agriculture à 58%. Ainsi, cette inégalité s’explique étant donné que la part du PIB dans le secteur primaire, secondaire et tertiaire est respectivement de 10,6%; 46,8% et 42,6% . Cela explique du même coup pourquoi le revenu moyen par habitant en chine dans les milieux urbains sont 3,5 fois plus élevées que ceux ruraux.
Les décisions politiques sont essentiellement à l’origine de ces inégalités. En effet, depuis l’ouverture économique de 1979 , l’État a massivement financé les provinces côtières et instauré un régime économique plus libéral qui a attiré les investisseurs étrangers. Les dirigeants croyaient qu’en concentrant les efforts dans certaines régions, la prospérité se «diffuserait» vers les autres provinces. Ces subventions ont donc favorisé l’est par le biais de subventions et mesures fiscales en laissant pour compte les provinces de l’intérieur et de l’ouest.
De plus, les réformes fiscales de 1994 ont aggravé les inégalités économiques grandissantes. Ces réformes ont permis de centralisé les décisions politiques mais de décentralisé fiscalement le système de provinces.
Ainsi, le financement des services publics, tels que l’éducation, la santé, la sécurité sociale, l’assurance emploi et les infrastructures, est devenu la responsabilité des autorités locales . Cette compétition territoriale des secteurs sociaux qui s’est instauré par ces réformes fiscales a contribué à l’accélération de la croissance économique au niveau national. Toutefois, les provinces de l’ouest et du centre, moins développées économiquement, souffrent de systèmes éducatifs et sanitaires moins performants .
En somme, la croissance phénoménale que connais la Chine est à l’origine de réformes profondes du système antérieur. Ainsi, le développement des secteurs économiques basé sur la propriété publique secteur privé a pris forme. Un système d’économie de marché socialiste a donc été mis sur pied. La Chine est un terrain propice aux innovations en ce qui concerne l’économie de marché socialiste : un mélange d’entreprises publiques et d’économie de marché. Ces succès proviennent d’expériences réalisées dans des villes de statut spécial afin de déterminer les solutions à certains problèmes nationaux tel que le dilemme de l’urbanisation rapide et de l’indépendance alimentaire. Alors que le nombre de pauvres diminuent, les inégalités économiques croissent. Non seulement la richesse n’est pas répartie démographiquement, mais on retrouve une grande disparité entre les provinces.
Aspect 3 : Social
Depuis 1949, la Chine a accompli des merveilles dans le développement de l'éducation. Avant 1949, sur 500 millions de Chinois, 80% étaient analphabètes . Alors que l’éducation publique dispose d’à peine 2% des dépenses publiques (20% au Québec), l’accès à l'éducation est obligatoire et gratuite pendant 9 ans. Le taux de la scolarisation obligatoire sur 9 ans est supérieur à 95%, et le taux d’analphabétisme chez les jeunes et les adultes est inférieur à 4%.La Chine compte une population instruite de niveau supérieure à 300 millions, soit la plus importante du monde . Le taux de scolarisation dans les écoles primaires dépasse actuellement 99,5% et le taux de scolarisation dans les écoles secondaires du premier cycle atteint 98%. Par contre, il est de 66% dans les écoles secondaires du deuxième cycle et de 26,5% dans les établissements d’enseignement supérieur. Le Programme national de réforme et de développement de l’éducation (2010 à 2020) vise une éducation équitable couvrant l’ensemble du pays dans le but de rendre ces services accessibles à tous sans distinction et de réduire les écarts entre les différentes régions. Ainsi, les régions pauvres qui disposent d’écoles moins performantes seront progressivement privilégiées en leur procurant des enseignants, des équipements, des livres et des locaux.
Au niveau du système de santé, il reste beaucoup de réformes à accomplir. En effet, «Le coût moyen d'une hospitalisation est équivalent au revenu annuel par chinois et ce coût représente le double du salaire annuel moyen des 20% de la population ayant les salaires les plus bas», selon la revue scientifique médicale britannique The Lancet en 2008. «Plus de 35% des foyers urbains et plus de 43% des foyers ruraux ont des difficultés à payer les soins médicaux, s'en passent ou sont appauvris par ces frais" explique The Lancet.
Lors de la réforme sur l’ouverture vers l’extérieur en 1979, l’États a réduit le financement aux hôpitaux de 100% à 15%. Cela a provoqué une explosion des coûts et une inégalité quant à l'accès aux soins. Puisque le système de santé doit s'autofinancer, les hôpitaux déficitaires abusent alors du système en prescrivant plus de médicaments que nécessaire, en réalisant des tests superflus et en faisant payer les tests de diagnostics. L'hôpital est désormais un lieu à but lucratif au détriment de la qualité des soins.
Ce renoncement de l'État est aussi présent au niveau de la protection sociale. Actuellement, le gouvernement ne couvre que 17,9% des dépenses totales de santé. Les assurances médicales paient 29,9% et les patients 52% . Les Chinois économisent ainsi entre 40 et 60% de leurs revenus annuels (soit le plus haut taux au monde), en prévision d'un accident de santé. Néanmoins, près de 400 millions de chinois ne bénéficient d'aucune couverture médicale.
Face à cette réalité, la Chine a lancé un programme en 2009 visant à apporter une couverture de base à tous ses citoyens d'ici à 2020 et abandonner un système considéré comme coûteux et inefficace. Cette réforme de son système de santé vise à fournir à la population des services de santé "sûrs, efficaces, et bon marché", affirme un communiqué du gouvernement .
Selon l'agence Chine Nouvelle, le plan prévoit d'investir 850 milliards de yuans (125 milliards de dollars) sur trois ans. En 2011, 90% de la population devrait avoir une assurance médicale de base, a ajouté l'agence officielle. Selon le China Daily, 7.000 établissements de soins devraient aussi être construits durant cette période .
La censure sur Internet est très présente en Chine alors que Facebook, YouTube et Twitter (1er, 3e et 10e sites les plus visités au monde) sont interdits depuis 2009. Par exemple, en avril 2012, le gouvernement a fermé 16 sites et arrêté 6 personnes accusées d'avoir «fabriqué et propagé des fausses rumeurs en ligne». Plus de 1000 personnes ont été interpellées depuis mi-février .
L’agence Chine nouvelle a mené depuis février 2012 une campagne de contrôle d’Internet. Dans ce cadre, plus de 1000 suspects ont été interpellés, 200.000 messages «nuisibles» effacés et 3000 sites ont reçu des avertissements . Quelques semaines plus tôt, afin de renforcer le contrôle sur Weibo (le «Twitter» chinois, n°1 avec 300 millions de membres), les autorités avaient donné trois mois aux internautes pour s'inscrire sous leur vraie identité. La mesure la plus spectaculaire concerne la suspension des commentaires durant quelques jours sur les deux principaux services de microblogs chinois, Weibo et QQ.
En décembre 2010, une manifestation a été organisée devant le consulat de Chine à Los Angeles pour demander la libération de Liu Xiaobo. Ce dissident, détenteur du Prix Noel de la paix de 2010, a été arrêté avec plus de 200 avocats spécialistes des droits de l'homme. Le 25 décembre 2009, M. Liu a été condamné à 11 ans de prison pour la publication de six articles reflétant des controverses . Certaines de ces controverses abordées par M. Liu dans ses articles, par exemple le suicide d'une jeune femme violée par le fils d'un cadre du PCC, avaient déjà eu une vaste couverture médiatique. «C'était du jamais vu, dit M. Béja, qui a publié un livre sur le dissident. Habituellement, les peines de ce genre étaient de trois à cinq ans. Depuis, deux autres personnes ont été condamnées à 10 ou 11 ans de prison»
En avril 2012, le militant des droits de l'Homme Hu Jia a été arrêté par la sécurité d'État chinoise. Célèbre pour sa lutte en faveur des droits de l'Homme, des victimes du sida et de l'environnement, Hu Jia avait été libéré en juin 2011 après avoir purgé plus de trois ans de prison pour «tentative de subversion du pouvoir» .
Les Ouïghours étaient autrefois majoritaires dans le Xinjiang en 1949, où ils représentaient 79% de la population alors qu’aujourd’hui ils ne constituent plus que 45% de la population . La politique de peuplement de la province par les Hans, l'ethnie dominante chinoise non-musulmane, se poursuit, à coup d’incitations financières et l’écart ne cesse de se creuser entre villes et campagnes. Ils sont désormais 73% de Hans dans la capitale provinciale d’Urumqi. Les autorités tentent d’assimiler cette ethnique musulmane en limitant la pratique de leur religion . En effet, les membres musulmans du Parti Communiste chinois ou du gouvernement autonome doivent s’engager par contrat à ne pas jeûner durant le mois de ramadan et à ne pas participer aux prières. De plus, la capitale de la province s’est munie d’environ 40.000 caméras de vidéosurveillance.
Amnesty International accuse Pékin de mener une politique de répression et d'intimidation à l'égard d'Ouïgours de la région du Xinjiang. L'organisation précise que les autorités chinoises ont exécuté neuf personnes accusées d'avoir organisés des manifestations et en ont arrêté et jugé plusieurs centaines d'autres après la manifestation de 2009 . De plus, elle ajoute avoir recueilli de nouveaux témoignages démontrant que le gouvernement chinois continue d'intimider les familles de personnes disparues qui ont révélé les abus commis pendant et après les violences de juillet 2009. Les violences ethniques qui s'étaient déroulées dans la capitale provinciale Urumqi avaient fait près de 200 morts.
Ce n’est pas un cas isolé car un événement semblable s’est produit le 5 février 1997, à Gulja lors d’une manifestation pacifique où les Ouïghours protestaient contre la fermeture d'écoles religieuses indépendantes. Les forces de sécurité avaient alors ouvert le feu sur les manifestants, tuant des dizaines de personnes . Cette manifestation sanglante rappelle celles de la Place Tiananmen en 1989, où il y a eu 10 000 blessés ainsi que 2600 décès selon la Croix-Rouge chinoise.
Les Tibétains ne tolèrent plus la répression de leur religion et de leur culture. Ainsi, 73 tibétains se sont immolés par le feu depuis le début de mars 2011 selon le gouvernement Tibétain en exil en Inde . Étant donné que les autorités chinoises ont interdit les manifestations, les Tibétains s’enflamment physiquement comme moyen de protester. «La culture tibétaine, la langue, l'identité, tout ceci est considéré comme une menace favorisant le séparatisme», affirme Samdhong Rinpoché, ancien Premier ministre du gouvernement tibétain en exil. Selon le Dalaï-lama exilé en Inde, Le gouvernement chinois est en train de pratiquer un «génocide culturel ».
Depuis les années 2000, les mesures de répression se sont aggravées, tel que le contrôle des monastères, les arrestations d’intellectuels et d’artistes tibétains influents ainsi que la fermeture du Tibet aux journalistes. Par conséquent, les moines quittent les monastères . Par exemple, le grand monastère de Sera (à Lhassa) ne compte plus que 460 moines, soit moins de la moitié qu’en 2007. Celui de Drepung, autre grand centre spirituel en compte 600 maintenant, après le départ forcé de 700 moines.
Le système d’éducation a fait beaucoup de progrès en alphabétisation. Même si sa population à instruire est la plus grande au monde, le taux de scolarisation est très élevé et l’accès à l’éducation est obligatoire et gratuit pendant 9 ans. Dans le but de rendre accessible l’éducation à tous, le gouvernement a lancé une réforme afin de financement les régions plus démunis. Le système de santé a subi une très forte diminution du financement du gouvernement ce qui a mené à des inégalités selon la région dans les soins et les couts. Alors que les hôpitaux devaient s’autofinancer, il y a eu beaucoup abus ainsi que des soins de mauvaises qualités. De plus, la faible protection qu’offrent les assurances et le gouvernement mène à l’épargne excessive des chinois en vue d’un problème de santé. Dans le but de rendre le système santé plus efficace et accessible, le gouvernement a lancé une réforme afin de diminuer les couts de santé aux individus par le biais d’une assurance médicale de base à tous.
Ce qui retient la Chine d’être considéré comme un pays démocratique, c’est sa considération pour les Droits de l’Homme sur le terrain. Malgré que la Constitution est très claire sur ce sujet, on remarque aisément que ce n’est pas le cas lorsqu’on assiste aux événements qui se déroulement régulièrement en Chine. En effet, celle-ci proclame explicitement que : « Les citoyens sont égaux devant la loi et l’État respecte et garantit les droits de l’homme. Il s’agit de la liberté de parole, de presse, d’association, de manifestation, de la liberté religieuse, de la liberté individuelle et la dignité personnelle, (…). Les citoyens ont le droit de formuler des critiques et des suggestions à l’adresse de tous les organismes et travailleurs d’État ». Pourtant, dans les faits, la Constitution ne reflète pas du tout ce qu’elle proclame. En effet, la censure sur Internet, l’arrestation d’hommes politiques ainsi que la répression de minorités ethniques prouvent à quel point le gouvernement chinois méprise les Droits de l’Homme.
Conclusion
Le Modèle chinois est basé sur un système politique de coopération entre le gouvernement central et les différents acteurs de divers milieux afin d’assurer une juste représentation et des décisions adéquates. La chine promulgue aussi l’autonomie régionale des ethnies minoritaires et favorise ainsi l’économie locale. De plus, l’efficacité de système de parti unique permet d’avoir un développement stable à long terme.
En somme, la croissance phénoménale que connais la Chine est à l’origine de réformes profondes du système antérieur. Ainsi, le développement des secteurs économiques basé sur la propriété publique secteur privé a pris forme. Un système d’économie de marché socialiste a donc été mis sur pied. La Chine est un terrain propice aux innovations en ce qui concerne l’économie de marché socialiste : un mélange d’entreprises publiques et d’économie de marché. Ces succès proviennent d’expériences réalisées dans des villes de statut spécial afin de déterminer les solutions à certains problèmes nationaux tel que le dilemme de l’urbanisation rapide et de l’indépendance alimentaire. Alors que le nombre de pauvres diminuent, les inégalités économiques croissent. Non seulement la richesse n’est pas répartie démographiquement, mais on retrouve une grande disparité entre les provinces.
Le taux de scolarisation est très élevé et l’accès à l’éducation est obligatoire et gratuit pendant 9 ans. Dans le but de rendre accessible l’éducation à tous, le gouvernement a lancé une réforme afin de financement les régions plus démunis. Le système de santé a subi une très forte diminution du financement gouvernementale ce qui a mené à des inégalités selon la région dans la qualité des soins et les couts. Dans le but de rendre le système santé plus efficace et accessible, le gouvernement a lancé une réforme afin de diminuer les couts de santé aux individus par le biais d’une assurance médicale de base à tous. La censure sur Internet, l’arrestation d’hommes politiques ainsi que la répression de minorités ethniques prouvent à quel point le gouvernement chinois méprise les Droits de l’Homme.
Finalement, afin que la Chine soit considéré comme la société idéale dans le futur, elle devra respecter au moins deux des éléments suivants concernant l’aspect l’économique et social. Premièrement, elle devra arrêter de favoriser certaines régions au détriment des autres. Ainsi, une meilleure répartition des richesses au niveau national sera plus appropriée pour parvenir à un développement durable parmi toute la population. Deuxièmement, la Chine devra respecter les droits fondamentaux de liberté d’expression. De plus, la discrimination des minorités ethniques et la répression violente sont à proscrire formellement de son peuple afin que ses citoyens se sentent réellement libres. Ainsi, la Chine pourra devenir la société idéale si elle parvient à être plus équitable et accorder plus de liberté à ses citoyens.