Le problème d'un tel raisonnement est qu'il n'est vecteur d'aucune solution pour l'école de la République. Certes, les mesures coup-de-poing font toujours leur petit effet sur l'électorat traditionaliste et du troisième âge si cher au FN, mais pour être démagogiques, elles n'en restent pas moins inefficaces. La violence qui se manifeste à l'école n'est, bien souvent, que la résultante de problèmes d'ordres familiaux et sociaux. Les jeunes en détresse sociale (pour reprendre des termes à la mode) ne sont pas, de mon point de vue, des irrécupérables nés avec une tare rédhibitoire qui les rendrait inapte à survivre dans le système scolaire français. Ils sont victime de conditions d'études plus difficiles que la moyenne des élèves et d'un environnement malsain qui explique, en partie, résultats scolaires déplorables, décrochage scolaire puis actes de violence. Maintenant analysons la solution que tu prônes et que tu attribues au FN. En résumé, il s'agit de cogner toujours plus fort sur des familles déjà pauvres et de leur refourguer les gamins estampillés "violents" que l'école ne veut plus prendre en charge. Même pour moi qui défends une vision assez élitiste de l'école républicaine, et pour qui, la base ne doit pas freiner le progrès du sommet, je considère la solution FN comme nulle et non avenue, mais encore, je la taxerais de dangereuse. Priver des familles de leurs allocations, c'est renforcer leur misère (car oui, tous ceux qui touchent des allocs ne sont pas des assistés), et par là, donner encore moins de chance à leurs enfants de suivre une scolarité normale, qui ne soit pas émaillée de violence. En outre, c'est la meilleure façon de former les truands de demain. Ils sont violents? Eh bien qu'on les abandonne à leur famille négligente ou, plus probablement à la rue, où ils trainent déjà bien assez! Voilà, en somme, ta solution. Seulement, en refusant de former de tels élèves, on ne leur laisse d'autre choix que de devenir des malfrats. En leur refusant l'instruction publique, la République ne ferait qu'accroitre leur ressentiment envers elle. C'est ce processus qui, entre autres, mène à la formation de personnalités comme celle de Mohamed Merah. Victor Hugo disait "Ouvrez des écoles, vous fermerez des prisons", et en cela il n'avait pas tort! Ceci dit, mon propos n'est pas de dire qu'il ne faille rien faire vis-à-vis des violences perpétrées à l'école. Mais le travail qui doit être fait sur l'école doit être un travail de fond, et pas une réaction épidermique qui satisferait les extrémistes, pour laisser le problème encore plein et entier.