je suis à 1730€ après 11 ans...il ca m'étonnerait que je touche une augmentation de 1000€ d'ici 4 ans
Elle commence bien, cette enquête.
Ça Obi, ça n'est pas recevable comme argument. Soit on change de branche si l'on en a la possibilité, soit -et je suis dans ton cas- on choisi de persévérer dans la "carrière" tout en sachant très bien que jamais nous ne gagnerons des mille et des cents. J'en suis à 30 ans de FP et je ne me plains pas de mon salaire (très correct) même si plus ne me dérangerait pas. Et je suis tout à fait conscient de faire partie de ceux que l'on décrit comme "privilégiés", ce qui, il faut l’admettre, n'est pas tout à fait faux, bien qu'exagéré, souvent.
Ce qui m'irrite le plus, c'est cette assimilation qui est faite (à tort) entre la FP d'état et la territoriale. La première diminue en nombre quand la seconde augmente bizarrement et sans contrôle, le népotisme et le piston régnant en maîtres dans les Collectivités locales (si, si !).
Un témoignage de l'intérieur. Depuis 2007 et la RGPP (réforme générale de politiques publiques), bien des choses ont changé dans mon ministère, d'une manière globale, et dans mon service, particulièrement :
- non remplacement des départs en retraite : 1/2 à 1/3 suivant les services, et j'en constate les inconvénients, dans mon secteur particulièrement où la charge de travail a augmenté considérablement quand les effectifs baissaient drastiquement ;
- diminution des crédits de fonctionnement, mesurables et pénalisant au quotidien. J'vous dis pas les tracas et les lenteurs internes aujourd'hui pour n'avoir ne serait-ce que quelques moyens de base, un petit matériel à 80€ par exemple : c'est des mois avant de l'avoir, quand nous l'avons... ;
- productivité accrue (je travaille dans un service qui produit, qu'importe les dires des recalés des concours) et méritocratie... aléatoire : comme Damien, je constate qu'il y a peu de différence entre les promotions d'échelon entre ceux qui bossent et ceux qui bossent "moins". Mérite ? Pffff... foutaises !
- une pression qui n'existait pas sous cette forme avant : aujourd’hui, nous sommes bourrés d'indicateurs, de tableaux de suivi de production, d’atteintes des objectifs, en termes de dépenses d'argent public notamment, devant quoi "nous" sommes comptables (ce qui est normal en soi, ce n'est pas notre argent) ;
- etc...
Cependant, je ne fais JAMAIS grève. Souvent, je juge cela indécent comparé aux dérives sociales du privé. Mais s'il n'y avait la FP depuis 30 ans pour défendre les droits des uns et des autres (oui il y a aussi du corporatisme dans ces mouvements, et les profs en sont les dignes représentants - désolé Obi) car seuls les fonctionnaires, il est vrai, peuvent encore se le permettre. Mais très souvent, les mouvements sociaux initiés par les syndicats de la FP ont bénéficié à tout le monde, privé y compris.
Et oui, il y a pas mal de contrats précaires dans la FP, qui en abuse, trésorerie oblige.
Comme de nombreux français, je serai assez favorable à une chasse au gaspi, car il y en a encore et toujours. Ce n'est pas seulement dû au fonctionnement propre de la FP : lenteurs (bis) et administration pesante (circuits à respecter et lourds, très lourds), mais aussi à un % de branleurs statutaires !
Chez moi, ils sont 5 à 10% à n'avoir plus leur place dans la FP tant ils lui nuisent (l'image), produisent peu et/ou mal : j'm'enfoutisme et rien-à-foutrisme notoires ! Ils sont indéboulonnables et le savent. Je suis d'accord pour qu'il soit mit fin à ces situations ubuesques où des jean-foutre usent encore leur cul de pantalon à se curer le nez en toute impunité. Ça ce n'est plus possible et il doit y avoir en ce domaine un changement des statuts, trop protecteurs pour iceux. Ce qui ne veut pas dire tout casser. Là, les syndicats sont et y seront très utiles car ce sont les derniers garde-fous devant cette destruction annoncée et voulue (je parle de la FP d'état ou HP).
Puis il y a les 20% (estimation empirique) qui assurent le minimum "syndical", pas plus, voire moins dès que c'est possible. Ceux-là sont potentiellement perfectibles.
Puis les types comme moi, qui ne comptent pas les heures sup. (non payées statutairement), font plus que leur travail ne le demande, sont volontaires et ne s'en plaignent pas. Maugréent parfois devant le manque caractéristique de reconnaissance qu'on estime être en doit d'attendre. Mais bon, après 30 ans de FP, on se fait une raison. Alors on ne compte que sur nous et baste !
Et enfin ceux qui bossent comme des dingues, l'encadrement supérieur en général : les ingénieurs et autre cadres de plus haut niveau, les grands directeurs et chefs de service. Eux bossent pas loin de 15/24h, sans compter le temps passé "à domicile" ou les obligations de services, devenues nombreuses avec la réforme.
Comme vous le voyez, et à condition d'admettre objectivement ce que je décris, ce n'est pas si simple que cela. Mais je reste favorable à un nettoyage pas le bas et que les 10% de nuisibles puissent être "exfiltrés" et renvoyés à leurs pénates, ou, à tout le moins, qu'ils comprennent un jour que s'ils n'évoluent pas, il sera mis un terme à leurs CDI confortables. Et cela ne pourra se faire qu'avec une réforme des statuts. Mais comme je le disais je ne sais plus où, le problème actuel c'est que trop souvent réforme coïncide avec régression sociale.
Édité : n’importe comment, les grèves sont de moins en moins suivies car il y a une prise de conscience qui s'effectue au sein des personnels de la FP. Il n'en reste pas moins vrai que certaines demandes sont légitimes. De là à faire grève automatiquement comme le souhaitent certains syndicats , FO, Sud... Là...