J'ajoute après y avoir réfléchi, et après en avoir discuté autour de moi, que l'annulation du deuxième tour des élections législatives en Algérie en 1991, après que le FIS ait remporté démocratiquement le premier tour, fut un événement marquant de la radicalisation islamiste, comme l'a démontré la guerre civile qui causa plus de 100 000 morts dans le pays par la suite.
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Les dirigeants du FIS ne s'en cachaient pas et le disaient honnêtement à tous ceux qui voulaient l'entendre:
En cas de victoire du FIS, ces élections seront les dernières car la démocratie comme la laïcité,
c'est de la mécréance, on instaurera une république islamique basée uniquement sur le saint Coran et la sunna du Prophète.
"Les Droits de l'homme" sont une invention judéo-maçonique faite pour miner l'islam de l'intérieur. En islam, seuls les droits d'Allah sont reconnus.
La femme ne doit ni travailler ni sortir de son domicile, elle doit donner naissance à cet élément essentiel qu'est le Musulman.
Certains intellectuels algériens étaient pour que s'installe cette "regression féconde" en se disant que ça ne va côuter que quelques mains et quelques pieds coupées,quelques lapidations puis il y aura un tel dégoût que l'islam sera discrédité à tout jamais mais d'autres s'alarmaient et pointaient du doigt l'Iran des mollahs où l'horreur devenait banale.
Saïd Sadi a eu ce mot fameux:"l'islamisme c'est comme la mort, on n'en revient pas".
Le coup d'état a été approuvé par toute l'intelligentsia algérienne.
Quand au terrorisme islamique, il a toujours existé dans ce pays.
Le colonel Boumèdiène qui avait fait ses études à Al Azhar, arrivé en juin 1965 au pouvoir par un coup d'état, appelé dans la langue de bois réajustement révoluionnaire, gouvernait par la terreur avec l'appui de la puissante Sécurité Militaire de Kasdi Merbah qui torturait, violait, dans l'impunité la plus totale.