Le peuple saoudien est sous le choc :
Pour sa part, l'écrivain Badria Al-Bicher s'est étonnée, dans un éditorial publié par le quotidien Al-Hayat, que le prédicateur "appelle à voiler les fillettes au lieu de proposer une loi contre les agressions sexuelles et une campagne de sensibilisation dans les écoles et les médias".
Les propos du prédicateur ont été violemment critiqués sur Twitter. "C'est la victime qui est blâmée", s'est insurgé un internaute.
Cette affaire intervient alors que l'opinion publique dans le royaume ultra-conservateur est encore sous le choc de la légère condamnation d'un prédicateur reconnu coupable du viol et du meurtre de sa fille de cinq ans. Pour sa part et en réaction à cette fatwa, Cheikh Al-Jzlana considère que forcer les bébés de sexe féminin à disparaître sous un voile est contraire aux enseignements coraniques. Par ailleurs, bon nombre de saoudiens, très remontés, n’ont pas manqué de déclarer que l’on ne peut imposer le voile intégral aux bébés filles sous prétexte de les protéger contre les crimes sexuels des adultes. Une bien mauvaise manière de justifier les désirs des pervers. Quelques-uns ont exigé que l’imam soit désavoué pour sa fatwa, et un indien musulman s’est même insurgé en ces termes sur son compte Twitter : "Quelle fatwa? Le Cheikh Abdallah Daoud déclare que les bébés filles devraient porter le voile pour éviter les abus. Que diriez-vous d'une fatwa sur les agresseurs à la place ?".
En s’enfonçant dans des ténèbres qui n’ont rien de coranique, le Cheikh Abdallah Daoud aura réussi à déclencher une saine indignation, et c’est bien là la seule petite lumière qui jaillit d’une interprétation du Texte aussi bassement humaine.