le bassin de Taoudéni
Total et Qatar Petroleum sont présents en Mauritanie depuis 2005 dans l'exploration du bassin de Taoudéni. Avec les deux nouveaux permis, le groupe a ainsi acquis, en tant qu'opérateur, une participation de 90 % dans les blocs C-9 en mer très profonde et TA-29 à terre dans le bassin de Taoudéni. La compagnie nationale mauritanienne SMH détiendra les 10 % restants.
Autre fait lié, en février 2011, la presse algérienne indiquait que le groupe français Total et Sipex, filière internationale de la Sonatrach, société nationale algérienne, avaient en commun des projets au Sahel visant à unir leurs forces pour obtenir les projets les plus juteux possibles, au Mali et au Niger puisque des récentes découvertes de richesses minières ont été faites récemment dans le bassin de Taoudéni, un espace large de 1,5 million de kilomètres carrés, partagé entre le Mali, l'Algérie, la Mauritanie et le Niger.
Sipex à Bamako en face de l'ambassade US
La région serait "un nouvel eldorado", à en croire Jean-François Arrighi de Casanova, directeur Afrique du Nord de Total qui se délecte d'immenses découvertes gazières dans le secteur, freinant la progression du puits vers la zone pétrolière, en Mauritanie.
En 2007, la Sipex se fait connaître au Mali en installant son siège à Bamako dans le nouveau quartier de l'ACI-2000 en face de l'ambassade américaine. "Les relations de bon voisinage avec l'Algérie" contribueront très aisément à l'acquisition d'une prolongation de deux ans pour la première phase d'exploration qui prendra fin en 2013. "Le blogfinance" posait, récemment, la question malicieuse de savoir si tout cela était une coïncidence au moment où Total se trouve encore empêtré dans la phase de contentieux juridique sur son permis de gaz de schiste français.
Si c'est un simple hasard, on n'oubliera l'accord secret signé le 3 avril 2011 par le CNT "attribuant 35 % du total du pétrole brut aux Français en échange du soutien total et permanent à notre Conseil". C'est dans un document adressé au cabinet de l'émir du Qatar, qui a été divulgué par la presse française de gauche. Des cyniques diront que le groupe pétrolier français se donne une bonne conscience en s'alliant au prince qatari dans ses nouvelles conquêtes en Afrique.
Un terrain d'opération de ces nouvelles conquêtes serait le bassin de Taoudéni, un bassin unique, peu exploré, qui malgré un manque d'analogue proche, contient tous les concepts composant une province pétrolière couronnée de succès. Les roches-mères d'âge infracambrien sont mal connues mais sont identifiées et prouvées être matures.
Le fait qu'elles soient adjacentes aux réservoirs de calcaires à stromatolites, riches en gaz surtout dans le puits d'Abolag-1 ou ceux plus jeunes d'âge Ordovicien plus importants économiquement, augmente encore toute l'importance de la convoitise géostratégique que le Mali a toujours refusé à l'ancien colonisateur, mais concédant certains avantages aux rivaux américains qui ont eu droit de camper leurs troupes et qui aujourd'hui donnent un coup de pouce à l'armée malienne dans les opérations aériennes contre les éléments armés.
Tout le monde le dit aujourd'hui, revendiquer l'indépendance de l'Azawad, une zone saharienne économiquement non-viable, ne reposer uniquement pour des raisons culturelles ou identitaires ; recevoir des membres voilés de cette rébellion au Quai d'Orsay ne peut se justifier uniquement par leur promesse de combattre Al-Qaïda au Maghreb islamique malgré la faiblesse d'un Etat ATT, malgré sa naïveté, malgré ses compromissions.
Il y a eu certes l'aveuglement sur les conséquences de la guerre libyenne, aujourd'hui ce pays semble parti pour en faire deux Etats avec la tenue du Congrès du peuple de Cyrénaïque qui a déclaré unilatéralement son autonomie le 6 mars dernier devant plus de 3000 personnes, fort d'avoir dans son sous-sol l'essentiel de la richesse pétrolière du pays.
S'il doit y avoir une manifestation d'ego vis-à-vis du "non" à la France et du "oui" à l'Amérique, l'Azawad, pour voir le jour comme Etat indépendant, souverain ou même autonome devra attendre longtemps, pour ne pas dire la fin des temps même si le nouveau prospect dans le bassin de Taoudéni partant de Nara peut avoir des analogues dans plusieurs rifts d'âge crétacé en Afrique du Nord y compris ceux couronnés de succès au Tchad et au Niger.
Le pétrole, n'a jamais autant mérité son qualificatif l'or du diable, dans tous les sens du terme.http://www.malikounda.com/Actualites/no ... ut-ca.html