C'est un énième exemple du tarrissement des ressources naturelles.
Les thuriféraires du progrès et de la mondialisation peuvent constater la catastrophe de leur idéologie.
Quand on bouffe ce qui nous entoure directement, en général on y fait plus attention.
L'argent prévaux à la logique de continuité, vider les ressources fera de ses exploiteurs des gens ruinés, ils courent après leur propre ruine, sans s'apercevoir du malaise, ils sont stupides, gravement stupides.
Quand une société n'a d'autre horizon ontologique que la croissance économique permanente et le matérialisme élevé comme valeur suprême, arrive ce qui doit arriver.
L’Occident en tant que “déchaînement de la matière”
Parmi les vigiles infatigables de l'actualité qui maintiennent sur la toile une information alternative aux médias officiels, l'historien Philippe Grasset occupe une place à part : celle d'un analyste exigeant qui scrute, depuis le site de defensa un objet bien particulier qu'il appelle le bloc B.A.O, (Bloc américaniste-occidental). Ce Bloc a un corps bien vivant, une psychologie, et donc un caractère, développe une eschatologie qui déploie une vision métaphysique du monde issue de cet être si particulier, le Bloc, et s'exprime à travers le rituel des media qui font inlassablement sa publicité et par les élites politiques qui le servent.
Ce bloc, Philippe Grasset le qualifie de Système, devenu anti-Système, ou de civilisation, devenue contre-civilisation, soulignant ainsi le passage de ce Système d'un état relativement structuré vers un état en cours de déstructuration ; et d'une croissance techno-scientifique devenue folle vers l'entropie inévitable.
Le Système est le produit de ce que M. Grasset nomme le déchaînement de la matière, et il remonte à la naissance, entre 1776 et 1825, de la révolution américaine, laquelle a été aussi «la révolution du choix de la thermodynamique comme moteur du progrès industriel et technologique» (*). Soit dit en passant, le directeur du site a fait de l'étude de la société états-unienne, et de sa machine techno-militaire, son sujet de prédilection. L'un des intérêts principaux de de defensa consiste d'ailleurs à scruter l'actualité par le biais d' un accès direct aux sources d'expression anglaise.
Pour se représenter ce que cette notion de déchaînement de la matière développe comme idée extrêmement féconde (au contraire du concept de “matérialisme” aux connotations idéologiques et philosophiques marquées), il faut imaginer le Système comme une machine aux dimension incommensurables, mue par la thermodynamique et son besoin dévorant d'énergies, composée d'innombrables usines en production aux quatre coins du monde – gérées en réalité par des multinationales – et dont les produits inondent la terre entière par tous les moyens de transport possibles; le tout emploie des milliards de salariés, consommateurs de ces produits, qui alimentent les banques et les assurances. Des rangs des travailleurs de tous les secteurs de production viennent aussi des malades et des blessés, des soldats et des policiers, qui fournissent du travail aux hôpitaux et aux industries pharmaceutiques devenus à leur tour des usines à profits. Cette machine monstrueuse en est arrivée au point prédit par Yvan Illich depuis les années soixante; celui où, pour le plus grand nombre, tout bascule vers son contraire : le positif en négatif. Le système de santé produit des malades, celui de l'éducation, des ignorants, celui de la communication davantage d'isolement; la sécurité, l'insécurité; la paix, la guerre, etc.
Pour affiner plus encore l'image, il faut concevoir cette machine faite du déchaînement de la matière, comme un corps dont presque toutes les activités mécaniques et dynamiques, à tous les niveaux et dans tous les domaines, sont les cellules et dont le travail humain est le sang. Cette machine a atteint une telle puissance qu'elle s'est imposée à tous comme une espèce de fatalité devant laquelle on ne peut que se soumettre, et qu'il est impossible d'arrêter car elle contrôle tous ceux qui la servent et qui dépendent d'elle pour vivre, depuis le plus humble ouvrier jusqu'au plus gros banquier, en passant par le chef d'État du pays le plus puissant et le directeur du medium qui a la plus grande audience. Tous sont ses esclaves, et même s'il leur arrive de réaliser qu'ils sont au service d'un corps devenu monstrueux et dont la voracité irrépressible menace même l'espèce humaine, voire la vie sur terre et dans tout l'univers connu, ils ne peuvent qu'être terrorisés à cette pensée. Ils la refouleront avec effroi, sans pouvoir l'exclure de leur inconscient. Ce qui ne manque pas d'avoir des retombées psychiques.
http://www.dedefensa.org/article-l_occi ... _2012.html
Bon, on peut s'émouvoir de la disparition d'un poisson rouge, mais il ne faudrait pas occulter le fait que ce système du "déchainement de la matière" emmène à peu près tout ce qu'il touche vers l'abîme, puisqu'il fonctionne sur un principe entropique. Pour créer un peu d'ordre dans un endroit et sur une durée donnée, il produit un désordre immense sur une durée indéfinie. Et ça touche à peu près tous les domaines de l'activité humaine moderne.