Certains ont collaboré artistiquement ou économiquement pour maintenir leur train de vie.
Coco Chanel, par exemple, ferma immédiatement sa maison de couture, mais garda ouverte sa maison de parfums. Elle ne détenait que 10 % des parts de son fameux parfum Chanel n° 5, les 90 % restants étant détenus par une famille juive. Cette famille juive - résidant aux U.S.A. - utilisait un prête-nom pour échapper à la loi sur l'aryanisation des biens juifs. Chanel dénonça le subterfuge aux autorités allemandes (fausse aryanisation) pour entrer en possession des 90 % de parts qui lui manquaient. Elle continua donc à exploiter sa maison de parfum en vivant au Ritz comme si de rien n'était (en compagnie d'un aristocrate allemand) durant tout l'Occupation. Grâce à son amant et à ses relations avec le Duc et la Duchesse de Windsor, elle entra en contact avec les services secrets allemands pour proposer son entremise dans le cadre d'une paix négociée avec la Grande-Bretagne. A la libération, elle cacha, dans sa suite du Ritz, l'un ou autre collaborateur.
Arrêtée pendant un jour par les F.F.I., elle fut libérée immédiatement, avant tout interrogatoire, sur intervention personnelle de Winston Churchill, qui était son ami. Elle s'enfuit alors en Suisse jusqu'en 1954.
En 1954, elle revint à Paris et rouvrit sa maison de couture de la Place Vendôme pour concurrencer Christian Dior. Elle mourut en 1971, adulée, dans sa suite du Ritz, sans jamais avoir été inquiétée pour ses activités pro-nazies. Bien plus, ses "amis" juifs qu'elle avait spoliés lui pardonnèrent puisqu'ils participèrent au financement de la réouverture de sa maison de couture...