Il a retourné sa veste à partir de 1938 (Accords de Munich - rivalité avec Chamberlain). Avant cela, c'était un hésitant, tout prêt à suivre Mussolini...
Ce que je lui reproche, ce n'est pas d'avoir changé d'avis, c'est d'avoir fait de ses amis d'hier des ennemis du lendemain au nom d'une subite morale dont, tout à coup, il se sentai investi... Il faut savoir assumer son passé et ne pas s'ériger, la onzième heure venue, en petit professeur de morale...
Idem en France pour ceux qui condamnèrent Pétain après l'avoir acclamé : la critique est aisée, mais l'art est difficile. Je suis contre ces inutiles examens de conscience collectifs et stupides repentances... (sur ce point, sur ce point seulement, je donnerai raison à François Mitterrand).
Parce que Mitterrand n'a pas retourné sa veste peut-être? Vous pouvez prêter des pensées ou des sympathies à Churchill, mais en ce qui concerne Mitterrand il a collaboré en acte. Curieuse référence...
Mitterrand a retourné sa veste (politique), mais il n'a jamais renié son passé (refus des repentances).
Churchill était avant tout patriote et anti-communiste. Sur ces deux points essentiels sa ligne n'a pas varié d'un pouce. Et quelques soient les opinions qu'on peut lui prêter, il n'a jamais rien fait contre la démocratie au UK.
Ce n'est pas de cela qu'on parle : avant guerre, il était du côté de Mussolini, Franco, Salazar; après, il ne pouvait plus les voir (les deux derniers). Franco et Salazar ont été bien plus constants dans leurs opinions nationalistes...
C'est comme Schuman, Spaak,... également des retourne-vestes à la faveur de la guerre. Je répète que je ne le leur reproche pas : je leur reproche d'avoir fait les moralistes "après" pour se mettre en exergue et continuer à exercer des fonctions politiques importantes (au prix, souvent, de mensonges sur leur passé).
Comme si la politique devait être de la pédagogie...
Mitterrand a retourné sa veste, certes, mais quand on a remué son passé (ses copains socialos), il n'a pas nié; il n'a pas non plus renié ses amitiés (notamment avec Bousquet); il a refusé les repentances, les jugeant inutiles (et il avait bien raison...).
On se fout des jugements de valeur sur l'Histoire : considérons-là comme une chronologie, point barre...