
A l’issue de la crise de 1929, des dispositions furent prises pour sécuriser l’économie. C’est pourquoi les manifestations de la crise de 2008 ne sont pas toutes les mêmes.
Un système global d’assurances fut mis en place. Les particuliers, les entreprises et les banques doivent s’assurer. Les sociétés d’assurance doivent elles-mêmes se prémunir auprès d’assurances d’assurances, comme Fannie Mae et Freddie Mac, par exemple. A un échelon supérieur, des fonds d’états et des fonds fédéraux participent à la garantie de la solvabilité. Enfin, les réserves nationales et internationales chaperonnent l’ensemble.
Avant 1929, les activités financières et celles de dépôts étaient réalisées par les mêmes établissements. Les difficultés apparues dans les finances affectèrent rapidement le secteur des dépôts. Une plus grande spécialisation des banques prévient maintenant d’une contagion immédiate.
La crise de 1929 se déroula selon les étapes suivent :
1- Les entreprises surévaluent les prévisions de la consommation, investissent trop et deviennent insolvables. La crise est financière.
2- Les difficultés se généralisent rapidement à tous les domaines bancaires à cause de la mixité entre finances et dépôts.
3- Le krach boursier est soudain. La récession s’est substituée à la croissance. La dépression s’instaure durablement.
La crise de 2008 se déroule autrement :
1- Des crédits à haut facteur de risque sont contractés d’une façon beaucoup trop répandue. Il s’agit là aussi d’un surinvestissement aboutissant à l’insolvabilité. La crise est financière.
Mais, les verrous font barrage à la propagation de la crise dont l’ampleur s’accroît donc isolément, tout du moins dans les premiers temps. Les déposants ordinaires ne ressentent pas d’effet concernant leurs comptes. Le système global d’assurances limites les faillites en reportant les dettes jusqu’à l’échelon le plus élevé.
2- Un lent passage de la première étape à la troisième s’effectue.
3- Aucun vrai krach ne s’est produit mais une longue érosion boursière se poursuit. La croissance a faibli, s’est annulée et a laissé place à la récession. Le processus dépressif se trouvant enclenché, tous les domaines économiques sont affectés et la dépression s’instaure.
La dépression économique continue de se développer. La succession des plans gouvernementaux n’a pas enrayé le cercle vicieux dépressif ( → diminution de la consommation c’est à dire diminution des ventes → diminution des bénéfices → diminution des salaires, des investissements et des offres d’emploi → augmentation du chômage et de l’endettement → diminution du pouvoir d’achat → diminution de la consommation → ) et la sévérité de la crise s’amplifie toujours.
La plupart des entreprises cotées en bourse ont effectué ou projettent d’effectuer d’importantes restructurations impliquant des licenciements : leurs cotations boursières remontent ; elles participent à l’augmentation du chômage. Ainsi, la valeur des indices boursiers évolue à la hausse tandis que la récession s’intensifie. L’on observe donc un découplage entre la bourse et l’activité économique : la hausse provoquée par ces restructurations, par l’abaissement des taux et par l’injection de capitaux publics empêche les indices de traduire l’accentuation de la dépression économique.
La valeur des monnaies se déprécie avec le temps. Dans un document, l'on peut alors présenter des données économiques en monnaie courante ou bien en monnaie constante : cela correspond à fournir une présentation respectivement en données brutes ou bien en données nettes.
La variation officielle de la croissance économique est fournie en données brutes, ce qui laisse apparaître une récession modérée voire une faible croissance. Mais, de très fortes sommes d'argent ne cessent d'être injectées dans l'économie, notamment par la FED. Et en données nettes, la variation effective de la croissance économique est une forte récession.
Depuis que la crise économique a débuté, nous n'avons en fait jamais cessé d'être en récession.