«Vous voulez savoir ce que Jean-François Copé dira dans dix ans ? » Bienvenue à la convention des identitaires, l’extrême droite qui a dépoussiéré son discours, mais pas sa pensée
entre 400 et 500 membres de la « famille identitaire » réunie à Orange ont affirmé « lutter contre l’islamisme » en « refaisant un peuple », et vouloir peser sur « la sphère publique » en réalisant « l’union des droites ».
Simon Charles, responsable francilien, soulignait l’avènement d’une « ère ethnopolitique où le clivage gauche-droite est réinvesti par la question identitaire ». Là est, selon lui, « la clé de la survie de (notre) pays et de (notre) identité ». Des valeurs « galvaudées » indifféremment par la droite, le gouvernement, le PS et son « petit kapo de camp de rééducation antiraciste », Harlem Désir… Passible de haute trahison, dans « une guerre démographique (contre les musulmans de France)
Les droites partagent « le même idéal » : « On peut se sentir proches si on a les mêmes combats », traduit l’invité « d’honneur », député du Nord, ex-UMP aujourd’hui président du Rassemblement pour la France, Christian Vanneste. Son délégué général, Gérard Hardy, n’a « pas d’ennemis à droite ». Et puisque « les cadres FN et UMP ne veulent pas travailler ensemble », contrairement aux militants… « il n’y a pas d’autre solution que des listes communes, si on veut des candidats patriotes », complète Stéphane Delahaye, ex-FN, ex-UMP, représentant de l’encore balbutiant Mouvement unitaire des droites indépendantes,
Liberté d’expression ?
C’est selon. Le Bloc identitaire se comporte avec les journalistes comme
les autres partis d’extrême droite. Courtois jusqu’à la lecture des premiers articles, les organisateurs ont refusé hier l’accès à leur convention au journaliste de l’AFP. La responsable des relations presse, pour qui l’agence « donne le ton » aux autres médias,
lui reproche une dépêche, jugée « non objective » car reprenant
de « trop larges » extraits du discours du leader d’extrême droite italien Mario Borghezio. Sous les ovations, il criait : « Vive les Blancs de l’Europe, vive notre identité, notre ethnie, notre race ! » L’agencier, raccompagné par la sécurité, a été suivi en signe de solidarité
par plusieurs confrères, dont l’Humanité, le Monde et Golias.