Cesare Mori (né à Pavie le 22 décembre 1871, mort à Udine le 6 juillet 1942) est un préfet italien avant et pendant le régime fasciste puis un sénateur. Il est connu comme le préfet de fer pour son action contre la mafia en Sicile.
La lutte contre la Mafia
Parce qu'il est un homme énergique et non sicilien, qu'il n'a pas de contact avec la mafia locale mais qu'il connait la Sicile, il est rappelé en service actif en 1924 par le ministre de l'Intérieur Luigi Federzoni et envoyé comme préfet de Trapani, où il arrive le 2 juin 1924 et où il reste jusqu'au 12 octobre 1925. Comme première mesure, il retire immédiatement tous les permis d'armes et en janvier 1925, il nomme une commission départementale qui pourvoit aux autorisations qu'il rend obligatoire pour certaines activités traditionnellement contrôlées par la mafia (campieraggio et guardiania).
Après le très bon travail de Trapani, sur ordre de Benito Mussolini il est nommé préfet de Palerme, avec des pouvoirs extraordinaires sur toute l'île avec l'objectif d'éradiquer la mafia par n'importe quel moyen. Il s'établit donc à Palerme le 22 octobre et il y reste jusqu'en 1929.
Voici le texte du télégramme envoyé par Mussolini:
« ...Votre Excellence a carte blanche, l'autorité de l'État doit être absolument, je répète, absolument rétablie en Sicile. Si les lois actuellement en vigueur la bloquent, cela ne constituera pas un problème, nous ferons de nouvelles lois... »
Il met en place une dure répression contre la délinquance et la mafia, touchant même des bandes de brigands et des petits "seigneurs" locaux, la police a recours à la torture et à la délation2. Le 1er janvier 1926 il réalise sa plus fameuse action à savoir l'occupation de Gangi, village fortifié de nombreux groupes criminels. Avec de nombreux hommes, des carabiniers et de la police, il passe au peigne fin le village, maison par maison, arrêtant les bandits, les mafiosi et les plusieurs personnes recherchées. Les méthodes utilisées pendant cette opération sont particulièrement dures et Mori n'hésite pas à utiliser les femmes et les enfants comme otages pour contraindre les malfaiteurs à se rendre. C'est en raison de la dureté de ses méthodes qu'il est surnommé le préfet de fer.
Avec des méthodes plus ou moins similaires, qui rappellent beaucoup la "lutte au brigandage" post-risorgimentale, Mori continue son action pendant les années 1926-1927 et dans les tribunaux les condamnations contre les mafiosi commencent à être très dures telles que le confinement et la confiscation des biens. La répression va renforcer la clandestinité de l’organisation mafieuse et favoriser sa dissémination hors des frontières insulaires particulièrement aux États-Unis donnant naissance à Cosa Nostra. Rapidement les enquêtes révèlent des rapports existants entre les mafiosi et les hommes du vieil État risorgimentale, et il entre en conflit avec l'élément majeur du nouveau fascisme palermitain, Alfredo Cucco, qu'il réussit à faire exclure du Parti et donc de la vie publique en 1927. En 1929 Mori est mis au repos pour ancienneté de service et le 16 juin il est nommé sénateur du royaume sur proposition de Mussolini, pendant que dans toute l'Italie, la propagande déclare orgueilleusement que la mafia a été vaincue.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Cesare_Mori
Si la mafia a repris toutes ses forces, c'est grâce aux Américains:
"En réalité, les dirigeants de la mafia avaient plié sous la répression et profitèrent de l'occasion du débarquement Allié en Sicile pour relever la tête. Le rôle de personnages tels que Lucky Luciano fut fondamental. À la fin de la guerre, les Alliés choisirent souvent de mettre des mafiosi à la direction des administrations locales siciliennes, sûrs de leur antifascisme et de leur anticommunisme."
Des démocrates s'alliant à des bandits: rien de bien surprenant. Il suffit de voir toutes les affaires actuelles mettant en cause des politiques pour être convaincu que la différence entre homme politique et mafiosi n'existe pas.
L'évolution de l'Italie a été largement affectée politiquement par la mise au pouvoir de la mafia.