"Certes, Wissam el-Hassan, homme lige de Hariri, n’était pas un ami de Damas. Certes, il était entre autres le responsable de l’arrestation de l’homme politique pro-syrien Michel Samaha, accusé de préparer un attentat à la demande du gouvernement syrien (ce qui nous a toujours paru assez rocambolesque, soit dit en passant). Mais était-ce bien l’intérêt de Damas, dans les circonstances présentes, de plonger son voisin dans la plus grave crise qu’il ait connu depuis des mois voire des années, et de mettre en difficulté notamment son fidèle allié du Hezbollah ? Et n’y a-t-il pas, dans ce Liban de nouveau « radioactif » depuis le début de la crise syrienne, assez d’officines, libanaises ou étrangères, pour relancer une stratégie de la tension, déstabiliser une nouvelle fois ce pays afin de déclencher une guerre confessionnelle régionale qui mette le chaos à nouveau dans le monde arabe ?
« L’officier avait à son actif le démantèlement aussi bien pro-israéliens, salafistes que pro-syriens« . Ce fait en effet beaucoup d’ennemis potentiels.
Une dernière chose. Dans son article, L’Orient Le Jour loue la réaction « adroite » de Walid Joumblatt. Parce que le vieux leader druze qui a retourné plusieurs fois sa veste, a choisi d’accabler Bachar al-Assad pour détourner vers l’étranger la colère d’une partie des Libanais, et donc ainsi « prévenir une discorde entre chiites et sunnites » libanais. Habile, en effet, mais pas très convaincant quant aux responsabilités effectives dans l’attentat de Beyrouth-Sassine."