Premièrement, vous dîtes "j'ai parlé" "je n'ai pas voulu dire que", etc. Mais vous n'avez rien parlé ni voulu dire. La comparaison entre l'économie et la climatologie ne résulte nullement d'un détour de votre pensée, c'est le refrain qu'on lit mille fois chez tous les "économistes", enfin ! Toujours cette métaphore-là, partout, tout le temps, ne venez pas raconter que vous avez voulu dire !
Encore une fois je n'ai jamais parlé d'une science de la nature, libre à vous de comprendre mes propos de travers. En fait vous n'avez aucun argument sérieux : j'explique, je complète, je nuance ma pensée mais vous ne lisez rien, vous ne comprenez rien.
C'est vous qui avez introduit le mot "nature" et vous tartinez un paragraphe entier à ce sujet. C'est un discours anti-libéral usé et éculé.
Votre admirable habileté rhétorique cache un discours creux. Vous vous lancez dans une attaque ad hominem, en évitant soigneusement de répondre sur le fond.
Mais la question n'est pas de savoir pourquoi vous prétendez dire alors que vous ne dîtes pas (ou parler alors que vous ne parlez pas, vous êtes parlé, ce qui est bien différent), mais ce que signifie cette métaphore omniprésente dans le discours libéral.
Un délire lacanien qui masque la pauvreté de votre argumentation.
On ne va tout de même pas se mettre à contester ce qui est naturel. On sait ce qui arrive à ceux qui veulent "chasser le naturel". Le naturel, c'est donc l'éternel, ce contre quoi il est vain de lutter, ce dont la mise en cause ne peut relever que de "l'idéologie".
Vous vous trompez : ce n'est pas le caractère "naturel" d'une loi ou d'un principe qui fait sa validité. Celle-ci provient de la solidité des hypothèses, de la rigueur du raisonnement employé et des preuves empiriques ou expérimentales apportées.
Ajoutons que cette idée si répandue selon laquelle les économistes (libéraux bien sûr) se trompent toujours dans leurs prévisions est fausse. Je ne peux que rappeler que les économistes de l'école Autrichienne ont prévu la crise bancaire et financière de 2008 ou que Milton Friedman avait prédit les difficultés de la zone euro. En revanche ce cher Stiglitz a tout simplement nié le risque posé par les prêts immobiliers aux ménages insolvables. J'aimerais d'ailleurs que vous me donniez des exemples d'erreurs d'analyse ou de prédictions d'économistes.
Le leitmotiv fatigant des théoriciens classiques de l'économie politique (Smith, Ricardo, Say, etc.), c'est qu'avec eux, la Nature est de retour. Tout ce qui n'est pas leurs vues sont des inventions et de l'idéologie, mais eux parlent au nom de la Nature.
Le terme "naturel" utilisé aux XVIIIe XIXe siècles pour qualifier les lois, mécanismes et principes économiques, est à mon sens à prendre dans le sens d'"universel". Du reste Marx prétendait lui aussi formuler des lois historiques universelles.
Effectivement, je pense que l'économie en tant que science, doit chercher à formuler des lois ou principes universels. Une approche historique, purement descriptive d'événements contingents présente peu d'intérêt.
Une loi scientifique, mise en évidence par un raisonnement logique rigoureux et mainte fois vérifiée, s'impose. Mais ce n'est pas un phénomène naturel qui s'impose, mais la Raison humaine.
Au bout de la chaîne, ça se traduit par le fait que donner un Nobel à un "keynésien" ne peut que relever de "l'idéologie", c'est-à-dire de l'artifice, puisque la vraie nature et la climatologie font qu'un vrai économiste est forcément un ultra-libéral.
Une remise en cause du keynésianisme est obligatoirement "ultralibérale". Pour vous, il n'y a d'ailleurs pas de libéraux, seulement des "ultra-libéraux".
Effectivement la théorie keynésienne étant absurde, accorder un prix à un économiste keynésien est un geste politique et idéologique. Je précise ici que je parle de la théorie keynésienne au sens strict, qui soutient qu'une politique de relance financée par le déficit ou la création monétaire est nécessaire et efficace pour relancer la croissance et restaurer le plein-emploi. Aujourd'hui, le mot "keynésien" a pris une acception beaucoup plus large finissant par désigner toutes les théories critiques vis-à-vis du libéralisme et de l'approche néo-classique. Et ce que je critique chez Stiglitz ce sont ses prises de positions keynésiennes dans la première acception du terme.
Taxer les riches, par exemple, est anti-naturel, ce qui est "naturel", c'est de laisser le cours des choses, l'exploitation bourgeoise étant inscrite dans les Lois immémoriales de la Nature et de la climatologie réunies.
Taxer de manière excessive est tout à fait naturel pour les socialistes qui aiment dépenser l'argent des autres. C'est en revanche assez néfaste pour l'emploi et la croissance.